L’ancien président brésilien Bolsonaro condamné pour tentative de coup d’État à 27 ans de prison

L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro devant le garage de sa résidence à Brasilia, au Brésil, le 11 septembre 2025. Sergio Lima/AFP via Getty Images
Un tribunal de la Cour suprême du Brésil a condamné jeudi 11 septembre l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro à 27 ans de prison après l’avoir reconnu coupable de tentative de renversement du gouvernement suite à sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022.
La formation de cinq magistrats a finalisé jeudi soir la condamnation de Bolsonaro pour cinq chefs d’accusation, notamment tentative de coup d’État, participation à une organisation criminelle armée, tentative d’abolition violente de l’État de droit démocratique, dommages caractérisés par la violence, et menace grave contre les biens de l’État ainsi que détérioration du patrimoine classé.
Le tribunal a ensuite rapidement procédé à la phase de prononcé de la peine, condamnant l’ancien président brésilien à 27 ans et trois mois d’emprisonnement. Cette décision fait de Bolsonaro le premier ancien président brésilien condamné pour tentative de coup d’État.
Les faits reprochés
Cette condamnation découle des événements qui ont suivi l’élection présidentielle brésilienne de 2022, notamment les attaques menées par les partisans de Bolsonaro contre les bâtiments gouvernementaux.
Jair Bolsonaro a nié toute implication et affirme être la cible de persécutions politiques sous l’administration de son ancien rival, l’actuel président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.
Cette condamnation, approuvée par quatre des cinq magistrats chargés de l’affaire, risque d’envenimer les tensions avec le président américain Donald Trump, qui a qualifié ce procès pénal de persécution politiquement motivée et a appelé le Brésil à abandonner ces poursuites.
Interrogé sur cette condamnation alors qu’il quittait la Maison-Blanche pour assister à un match de baseball des Yankees, Donald Trump s’est déclaré « très mécontent » de ce verdict, le qualifiant de « très mauvais pour le Brésil ».
« J’ai suivi ce procès… Je pensais qu’il était un bon président du Brésil, et il est très surprenant que cela puisse arriver », a déclaré Trump, établissant un parallèle avec les poursuites qu’il a lui-même subies sous l’administration précédente concernant ses allégations de fraude lors de l’élection de 2020.
Une voix dissidente
Un membre de la Cour, le juge Luiz Fux, a voté pour l’acquittement de Bolsonaro sur les cinq chefs d’accusation, estimant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour étayer les accusations du parquet.
Fux s’est exprimé devant la Cour pendant plus de 13 heures pour expliquer son vote. Cette position – qui pourrait faciliter un éventuel appel de Bolsonaro – a suscité des regards contrariés de la part des autres membres du tribunal.
Pour les partisans de Bolsonaro, le vote d’acquittement de Fux a représenté un soulagement.
« Quand la cohérence et le sens de la justice l’emportent sur la vengeance et les mensonges, il n’y a pas de place pour une persécution cruelle ou des jugements biaisés », a écrit Michelle Bolsonaro, l’épouse de l’ancien président, dans un message publié en ligne.
Le contexte du procès
Le procès, qui a débuté en mai, portait sur la réaction de Bolsonaro à sa défaite lors de l’élection de 2022 et ses commentaires sur le processus électoral. Avant et après l’élection, Bolsonaro avait réclamé l’utilisation de bulletins papier au lieu des bulletins électroniques, affirmant que les machines de vote électronique étaient vulnérables à la fraude et à la manipulation.
Le 8 janvier 2023, une foule de ses partisans a attaqué plusieurs bâtiments gouvernementaux au Brésil, notamment la Cour suprême, le Congrès et le palais présidentiel. Bolsonaro, qui résidait alors à Kissimmee, en Floride, a condamné ces attaques le lendemain dans une déclaration en ligne.
L’ancien président est rentré au Brésil en mars 2023. En avril 2023, il a été sommé de se présenter pour être interrogé sur les événements du 8 janvier.
Depuis lors, Bolsonaro fait face à des difficultés judiciaires croissantes de la part du gouvernement brésilien. En juin 2023, il a été condamné pour abus de pouvoir par le Tribunal supérieur électoral brésilien et déclaré inéligible jusqu’en 2030. En octobre 2023, la même juridiction l’a condamné pour avoir utilisé la fête de l’indépendance du Brésil pour promouvoir sa candidature, une violation de la loi brésilienne.
Des accusations formelles ont été portées en novembre 2024 par la police contre Bolsonaro et 36 autres personnes.

Joseph Lord est journaliste pour Epoch Times, il couvre le Congrès américain.
Articles actuels de l’auteur









