La répression transnationale du PCC contre le Falun Gong suscite une nouvelle réponse législative aux États-Unis

Des pratiquants de Falun Dafa portent des affichettes arborant les photos de victimes décédées à la suite de la persécution en Chine, lors du défilé de la Journée mondiale du Falun Dafa à New York, le 16 mai 2019.
Photo: Samira Bouaou/Epoch Times
Une vague de menaces à la bombe et d’intimidations visant les pratiquants de Falun Gong et Shen Yun Performing Arts aux États-Unis a accru les inquiétudes concernant la campagne de répression transnationale du Parti communiste chinois (PCC) et a stimulé une nouvelle législation au niveau des États et au niveau fédéral.
Le représentant américain républicain du New Jersey, Chris Smith, coprésident de la Commission exécutive du Congrès sur la Chine, soutient la loi sur la politique de répression transnationale, qui créerait un cadre national pour lutter contre l’influence étrangère et les campagnes de répression.
« La loi sur la politique de répression transnationale reconnaît que les régimes autoritaires ne limitent plus leur oppression à l’intérieur de leurs propres frontières », a déclaré M. Smith dans un communiqué du 1er août.
Le Texas est récemment devenu le premier État à adopter une loi contre la répression transnationale, créant de nouvelles infractions pénales pour la répression transnationale et l’application non autorisée de lois étrangères. À compter du 1er septembre, les contrevenants encourent une peine minimale de 15 ans de prison.
L’analyste chinois Heng He, contributeur à Epoch Times, a souligné dans un récent commentaire que les méthodes de répression transnationale du PCC constituent une menace sérieuse pour la souveraineté des États-Unis.
« Les outils fédéraux américains existants, tels que la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA : Foreign Agents Registration Act), se sont avérés inefficaces pour contrer ces tactiques, mais la nouvelle loi du Texas contribue à combler ce vide juridique », a-t-il écrit.
Entre le 29 mai et le 17 juin, le Centre d’information du Falun Dafa a signalé avoir reçu plusieurs menaces à la bombe anonymes via son système de contact en ligne. Les messages, rédigés en chinois et utilisant souvent de fausses identités, menaçaient des cibles américaines de premier plan, notamment la Maison-Blanche, un défilé militaire à Washington D.C. et le campus de formation de Shen Yun Performing Arts dans le nord de l’État de New York.
Shen Yun Performing Arts, fondée par des pratiquants de Falun Gong en 2006, est une compagnie de danse américaine qui vise à faire revivre la culture traditionnelle chinoise. Le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est une discipline spirituelle fondée sur les principes d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance. Présentée au public pour la première fois en 1992, cette pratique a rapidement gagné en popularité, avec entre 70 et 100 millions de pratiquants à la fin de la décennie.
En juillet 1999, le PCC a lancé une campagne de persécution brutale visant à éradiquer la pratique et ses adhérents en six mois. Depuis lors, des millions de personnes ont été victimes d’arrestations arbitraires, de tortures, de travaux forcés et même de prélèvements d’organes forcés.
Un message menaçant daté du 29 mai avertissait que des bombes seraient déclenchées à la Maison-Blanche si les États-Unis continuaient à soutenir le Falun Gong. Un autre, daté du 8 juin, prétendait provenir d’un lanceur d’alerte chinois de premier plan et menaçait les étudiants artistes de Shen Yun. Un troisième, daté du 14 juin, affirmait que des assaillants déguisés en pratiquants du Falun Gong perpétreraient des fusillades et des attentats à la bombe lors du défilé organisé pour le 250e anniversaire de l’armée.
Depuis mars 2024, le Centre d’information du Falun Dafa a recensé au moins 154 menaces anonymes dans le monde, la plupart aux États-Unis. Nombre d’entre elles visaient des théâtres où devait se produire Shen Yun, des centres de formation et des pratiquants ; d’autres ciblaient des législateurs américains favorables au Falun Gong.
Même si aucune de ces menaces n’a été mise à exécution, elles s’inscrivent dans une tendance inquiétante.
« Il s’agit manifestement d’une nouvelle illustration qui montre comment le parti-État [du PCC] utilise notre société libre pour cibler ses propres entités nationales par des moyens qui ne devraient pas être autorisés », a déclaré à Epoch Times Kelley Eckels Currie, ancienne ambassadrice itinérante des États-Unis pour les questions mondiales relatives aux femmes et ambassadrice adjointe auprès des Nations unies.
« Mais en raison du fonctionnement de nos lois et de nos processus législatifs, nous n’avons pas été en mesure d’adopter une législation qui soit à la hauteur de la nature du problème. »
Mme Currie a déclaré que la législation telle que celle du Texas donne aux forces de l’ordre locales et étatiques les outils nécessaires pour reconnaître et poursuivre la répression transnationale pour ce qu’elle est.
« Ainsi, lorsqu’un appel est reçu [par les forces de l’ordre], par exemple, une alerte à la bombe contre un spectacle, ou que quelqu’un les appelle et leur dit : ‘Je suis traqué et harcelé par ces personnes’, ils ont le contexte et comprennent qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire locale », a expliqué Mme Currie. « Tout ceci est lié aux efforts du parti au pouvoir pour étendre sa juridiction et atteindre les personnes à l’intérieur de notre pays. »
Elle a ajouté que les lois encouragent également un engagement plus étroit entre les forces de l’ordre et les communautés vulnérables, y compris les minorités ethniques et religieuses les plus susceptibles d’être ciblées par le PCC.
Un survivant du prélèvement d’organes est confronté à l’intimidation
Cheng Pei Ming, le seul survivant connu du prélèvement forcé d’organes par le régime chinois, fait également partie des personnes ciblées.
Résidant désormais à New York, M. Cheng a signalé une tentative d’intrusion suspecte à son domicile le 17 juin. Des images de surveillance ont capturé un homme masqué s’approchant de sa voiture avant de s’enfuir lorsqu’une alarme a retenti, après un acte de vandalisme et un cambriolage à domicile en novembre dernier.
« Le PCC veut me faire taire parce que je suis le seul témoin survivant de leurs prélèvements d’organes », a déclaré M. Cheng à la chaîne de télévision NTD, média partenaire d’Epoch Times.

Cheng Peiming (2e à dr.), le premier survivant connu du prélèvement forcé d’organes, raconte la douleur atroce et son évasion miraculeuse lors de la table ronde qui a suivi la projection du film documentaire Organes d’État le 21 octobre 2024. (Frank Liang/Epoch Times)
Un groupe de Républicains de la Chambre des représentants a récemment exhorté le département d’État à mettre en place une récompense afin de mettre un terme à la pratique du prélèvement forcé d’organes par le PCC, qui consiste à utiliser les organes prélevés sur des prisonniers d’opinion vivants dans le cadre d’opérations de transplantation dans l’ensemble du système hospitalier chinois.
Dans une lettre adressée le 7 août au secrétaire d’État, Marco Rubio, M. Smith et les représentants républicains John Moolenaar et Neal Dunn ont déclaré qu’il était « urgent » que le département d’État offre une récompense financière dans le cadre de son programme « Rewards for Justice » (Récompenses pour la justice) afin d’obtenir des preuves de première main permettant de tenir les auteurs de ces abus en Chine responsables.
« La complicité du gouvernement chinois dans le prélèvement forcé d’organes […] est profondément troublante et devrait être considérée comme un ‘crime contre l’humanité’ », ont écrit les législateurs.
Dans leur lettre, les législateurs écrivaient que les auditions du Congrès et les enquêtes indépendantes avaient fourni un « corpus de preuves considérable » sur les abus du régime chinois. Ils citaient une étude de 2022 publiée dans l’American Journal of Transplantation, selon laquelle les chirurgiens chinois « ont agi comme des bourreaux » car les prisonniers n’étaient pas déclarés en état de mort cérébrale avant le prélèvement de leurs organes.
Le régime a fait l’objet d’une attention médiatique pour des prélèvements d’organes en 2006, année où deux avocats canadiens spécialisés dans les droits de la personne ont publié un rapport d’enquête confirmant les allégations selon lesquelles de telles atrocités étaient commises en Chine. En 2019, un tribunal indépendant de Londres, présidé par l’avocat britannique Sir Geoffrey Nice, a conclu que des prélèvements forcés d’organes avaient lieu en Chine depuis des années « à grande échelle », les pratiquants de Falun Gong étant les principales victimes.
Derrière les menaces
Mme Currie a déclaré que ces menaces témoignent du désespoir de Pékin.
« Ils savent qu’aucune excuse légitime ne peut justifier la répression des groupes religieux minoritaires, et alors, faute d’argument légitime, ils recourent à ces pratiques coercitives et illicites », a-t-elle expliqué. « D’une certaine manière, le fait qu’ils doivent s’appuyer sur ces mécanismes coercitifs au lieu d’essayer de défendre leur cause en utilisant des arguments normaux est un signe de faiblesse et d’insécurité. »
Yuan Hongbing, ancien professeur de droit à l’Université de Pékin, aujourd’hui exilé en Australie, met en garde depuis longtemps contre de telles tactiques du régime chinois. Il a révélé à Epoch Times que, lors d’une réunion de haut niveau sur les affaires politiques et juridiques précédant le Congrès du Parti communiste chinois de 2022, le dirigeant du PCC, Xi Jinping, avait appelé à une nouvelle persécution du Falun Gong à l’étranger, insistant sur la « guerre d’opinion » et la « guerre juridique ».
Cette stratégie, a déclaré M. Yuan, est désormais mise en œuvre aux États-Unis.
Regard vers l’avenir
Alors que les menaces à la bombe et le harcèlement ne montrent aucun signe de ralentissement, les défenseurs des droits humains affirment qu’une adoption plus large des lois anti-répression au niveau des États est nécessaire de toute urgence.
« Si vous commettez ces crimes dans le cadre d’une répression transnationale, votre peine de prison sera plus longue, votre amende sera plus élevée et vous pourriez être expulsé », a déclaré Mme Currie. « Nous devons agir pour adopter une loi afin que les forces de l’ordre disposent des outils nécessaires pour cibler les personnes qui se livrent à ces comportements. »
Li Chen et Frank Fang ont contribué à la rédactionde cet article.

Michael Zhuang est un collaborateur d'Epoch Times, spécialisé dans les sujets se rapportant à la Chine.
Articles actuels de l’auteur









