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Régularisation des sans-papiers

La régularisation de 250.000 sans-papiers générerait 3 milliards d’euros par an pour l’État, selon Najat Vallaud-Belkacem

Alors que le gouvernement cherche des économies pour le budget 2026, l’association France Terre d’Asile propose un plan chiffré visant à régulariser 250.000 sans-papiers. Selon l’ONG, cette mesure, ainsi que d’autres réformes de la politique migratoire, pourraient générer près de 3 milliards d’euros par an pour l’État. 

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Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile et ancienne ministre socialiste de l’Éducation nationale.

Photo: de JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Dans un communiqué publié vendredi, France Terre d’Asile détaille cinq mesures destinées, selon l’ONG, à « lever les obstacles administratifs et juridiques à l’intégration des personnes étrangères, tout en réduisant les coûts inutiles pour l’État ». Parmi celles-ci, la régularisation de 250.000 personnes sans-papiers constitue le principal levier économique, avec un gain estimé à 2,9 milliards d’euros par an en cotisations sociales et impôt sur le revenu.
Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile et ancienne ministre socialiste de l’Éducation nationale, souligne dans le communiqué : « Notre politique migratoire actuelle est un double gâchis : un gâchis humain, indigne de notre République, et un gâchis financier qui coûte des milliards aux contribuables. Il est temps d’avoir le courage politique de faire rimer nos principes de fraternité avec l’efficacité économique. » 

Une « dynamique vertueuse » selon l’ONG 

Le plan prévoit également des économies sur l’hébergement et la gestion administrative des étrangers. Selon l’étude, améliorer l’accueil des demandeurs d’asile en privilégiant des « structures adaptées » et « plus économiques » pourrait générer 14 millions d’euros d’économies par an. De même, permettre aux personnes demandeuses d’asile de travailler plus rapidement, au lieu d’être « contraintes à l’inactivité car interdites de travailler pendant six mois », représenterait un gain supplémentaire de 139 millions d’euros, toujours selon l’étude. 
France Terre d’Asile propose également de rationaliser les obligations de quitter le territoire français (OQTF). « L’administration consacre des ressources considérables à émettre ces obligations », pointe le rapport, qui avance qu’une réduction du nombre d’OQTF permettrait d’économiser 41 millions d’euros par an. Enfin, « stopper l’expansion des centres de rétention administrative », jugés « coûteux et peu efficaces », rapporterait 219 millions d’euros par an. 
L’association plaide donc pour un changement de cap, assurant que « l’amélioration de notre capacité et de notre qualité d’accueil constitue un levier majeur pour permettre la réalisation du potentiel économique que représente l’immigration pour la France, en particulier dans un contexte de vieillissement démographique et de tensions sur le marché du travail ». France Terre d’Asile estime qu’une telle « dynamique vertueuse » pourrait produire « des effets sociaux et économiques visibles dès 2026 ». 

« L’immigration coûte 3,4 % de PIB par an à la France »

Toutefois, l’estimation de France Terre d’Asile se heurte à des analyses divergentes, notamment à celle présentée par Le Figaro et émanant de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID). Fondée sur une étude approfondie de la participation des immigrés actuels à l’économie française, l’OID estime, de son côté, que « l’immigration coûte 3,4 % du PIB par an à la France ».
Le directeur de l’OID, Nicolas Pouvreau-Monti, observe que le taux d’emploi des immigrés demeure inférieur d’environ sept points à celui des personnes nées en France ou de parents français, et que leur apport économique ne suffit pas à compenser le coût des prestations sociales dont ils bénéficient. Il en conclut que la régularisation de nouveaux travailleurs sans papiers ne serait pas nécessairement avantageuse pour les finances publiques. 
Par ailleurs, l’étude de France Terre d’Asile ne tient pas compte des effets qu’une politique d’accueil plus généreuse pourrait avoir à long terme, ni de la hausse prévisible du nombre de demandes d’asile. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a indiqué, mi-octobre, que la France comptait environ 700.000 étrangers en situation irrégulière.