La publicité éphémère sur les trottoirs de plusieurs villes françaises

Les publicités fleurissent sur les trottoirs des villes.
Photo: : capture d'écran Youtube
Pendant près d’un an et demi, Bordeaux, Lyon et Nantes expérimentent depuis lundi sur leurs trottoirs les publicités éphémères.
Lors de votre ballade en ville, votre regard sera dorénavant attiré par une publicité. Les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes peuvent tester, depuis lundi 25 décembre, les marquages publicitaires biodégradables éphémères sur les trottoirs, et ce pour une durée d’un an et demi selon le Journal officiel.
Les «tags propres» permettent d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle boutique, d’une association, d’un restaurant, signaler la tenue d’un festival…
Pour cela le coût est évidemment bien moins cher qu’une campagne traditionnelle d’affichage ou de tractage.
Le texte encadre précisément les possibilités d’une telle pratique. Elle doit se faire par projection ou application, à travers un pochoir, avec de l’eau ou des peintures biodégradables « à base aqueuse ou à base de craie comportant un traitement antidérapant ». Il est également précisé que ces marquages ne doivent pas diminuer les caractéristiques d’adhérence du sol et qu’ils ne pourront pas rester plus de dix jours. Enfin, ces tags publicitaires ne pourront excéder 2,50 m2 et devront être éloignés les uns des autres d’au moins 80 mètres.
Une évaluation aura lieu tous les six mois pendant la période d’expérimentation au sein des trois agglomérations. Elle sera suivie d’un rapport final qui devra préciser combien de commerçants, artisans, annonceurs y auront eu recours.
Ce rapport devra également indiquer « la mesure d’un éventuel lien entre accidents de la route et présence des marquages sur les trottoirs » et une éventuelle causalité avec des chutes de passants sur les trottoirs concernés. L’opinion des riverains sera également prise en considération, tout comme « les différentes techniques employées au regard notamment de l’effacement ou de la disparition effectifs des marquages au bout de dix jours ».
Bordeaux s’oppose à cette pollution visuelle
Cependant, à la suite de cette annonce, la mairie de Bordeaux a déploré dans un communiqué que « les élus et administrations de la Ville de Bordeaux n’ont, à aucun moment, été consultés ou informés en amont de cette décision ». Elle informe aussi avoir « régulièrement opposé un refus à des demandes de ce type émanant d’annonceurs ou de commerçants considérant que cela constituait une pollution visuelle inutile », s’appuyant en cela « sur son règlement local de publicité ».
Une technique issue du Street Art
Avant que le monde de la publicité s’en empare, cette technique est apparue dans le street art. Le « tag propre » est d’abord un acte militant. A l’origine, le « tag propre » est aussi un pied de nez à la loi. En France, le tag, défini comme « le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins » sans autorisation préalable est puni de 3750 euros d’amende et deux ans de prison.
Plus de limites à la publicité, la ville de Nantes ne s’en réjouit pas
Le ministre chargé de l’Économie, le ministre chargé de l’Environnement et le ministre chargé de la sécurité routière se réservent donc le droit de suspendre, par un arrêté conjoint, à tout moment l’expérimentation « en fonction des circonstances ».
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