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Relations franco-algériennes

« La probabilité » d’un déplacement en Algérie « est très forte », estime Laurent Nuñez au lendemain de la libération de Boualem Sansal

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez salue un « geste d’humanité » du président algérien et annonce qu’il pourrait se rendre prochainement à Alger pour relancer la coopération sécuritaire. 

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Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, à l'Assemblée nationale à Paris, le 30 octobre 2025.

Photo: ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

La libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié mardi 12 novembre par le président Abdelmadjid Tebboune après environ un an de détention, marque un tournant dans les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Laurent Nuñez a salué sur BFMTV « un geste d’humanité » du chef d’État algérien. Évoquant l’invitation d’Alger, le ministre français de l’Intérieur y voit le signe d’une reprise de dialogue après plusieurs mois de crise entre les deux pays.  

L’Allemagne a joué « le rôle d’un tiers de confiance » 

« La probabilité que je me rende en Algérie est très forte », a indiqué le ministre auprès de nos confrères, ajoutant : « À un moment, il faut que les deux ministres se parlent. » Il a rappelé que « la Direction générale de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale et la Direction générale de la Sécurité intérieure n’ont plus d’échanges opérationnels ». Pour lui, « il faut poursuivre ce dialogue, réengager ce dialogue avec l’Algérie, avec exigence », car « la stratégie du bras de fer ne fonctionne pas ».  
Laurent Nuñez a déclaré se « réjouir de cette libération », précisant : « Le président de la République a eu l’occasion évidemment d’échanger avec le président Tebboune et le président allemand. » Il a également salué l’action de médiation de l’Allemagne, qui a joué « le rôle d’un tiers de confiance ». 

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La communication entre la France et l’Algérie « en cours de rétablissement » 

Invité de France Info ce jeudi, Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Algérie, a indiqué que la grâce présidentielle accordée à Boualem Sansal est « le terme d’un processus engagé il y a des mois » dans un contexte de tensions diplomatiques particulièrement vives. Il a lui aussi confirmé que cette libération avait été rendue possible grâce à une médiation allemande, le président Tebboune ayant ainsi « répondu favorablement » à une demande de son homologue Frank-Walter Steinmeier « concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal », un « geste de clémence » sans « aucune contrepartie », a précisé le diplomate. 
Âgé de 81 ans et souffrant de problèmes de santé, l’auteur du roman Le Village de l’Allemand avait été arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger pour « atteinte à l’intégrité nationale ». Condamné en appel à cinq ans de réclusion, il avait notamment déclaré que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires auparavant marocains. Après 361 jours d’incarcération, il a été libéré et transféré en Allemagne, où il doit recevoir des soins. 
En raison des relations tendues entre Paris et Alger depuis l’été 2024, les deux pays s’étaient mutuellement rappelé leurs ambassadeurs, et les échanges sécuritaires avaient été interrompus. « Le dialogue entre la France et l’Algérie était cassé, tous les canaux étaient rompus », a rappelé Stéphane Romatet sur France Info, affirmant que les communications sont désormais « en cours de rétablissement ». 

Christophe Gleizes : « Pas de nouvelles » 

L’ambassadeur de France en Algérie a assuré que cette reprise de contact s’effectuait « dans la discrétion et le respect ». « Nous sommes dans la phase de préparation » d’une visite en Algérie, a précisé l’ambassadeur de France, soulignant que la coopération sécuritaire et migratoire figurait parmi les priorités. 
Également interrogé au micro d’Apolline de Malherbe sur la situation du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour « apologie du terrorisme », le ministre de l’Intérieur a indiqué ne « pas avoir de nouvelles ». « Un appel doit être jugé dans quelques jours », a-t-il précisé, la date étant fixée au 3 décembre prochain. Et de conclure : « La France agit, il y a des canaux diplomatiques. »