La Hongrie garantira l’entrée de Vladimir Poutine pour une rencontre avec Donald Trump malgré le mandat d’arrêt de la CPI

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors du 20e anniversaire de la chaîne publique Russia Today au Théâtre du Bolchoï, à Moscou, le 17 octobre 2025.
Photo: PAVEL BEDNYAKOV/POOL/AFP via Getty Images
La Hongrie veillera à ce que le président russe Vladimir Poutine puisse entrer et quitter le pays pour un sommet avec le président américain Donald Trump prévu à Budapest, et ce malgré le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré vendredi le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
« Nous veillerons à ce qu’il entre en Hongrie, qu’il mène ici des négociations réussies, puis qu’il rentre chez lui », a affirmé Peter Szijjarto.
« Il n’y a besoin d’aucune forme de consultation avec qui que ce soit, nous sommes ici un pays souverain. Nous accueillerons Poutine avec respect, nous le recevrons et nous créerons les conditions pour qu’il puisse négocier avec le président américain. »
La Hongrie est actuellement membre de la CPI, mais elle est engagée dans un processus d’un an de retrait, après l’adoption le 20 mai par son Parlement d’un projet de loi actant ce départ au motif que la Cour se serait politisée.
Plus tôt cette année, le Premier ministre Viktor Orban a reçu le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, lui aussi visé par un mandat d’arrêt de la CPI.
Ni les États-Unis ni la Russie ne reconnaissent la compétence de la CPI.
Donald Trump a accepté la tenue d’un second sommet avec Poutine sur la guerre en Ukraine, qui serait organisé à Budapest, précisant que cela pourrait intervenir d’ici deux semaines.
Il a indiqué dans une publication sur Truth Social, jeudi, avoir conclu « un appel très productif » avec Poutine.
« À l’issue de cet appel, nous avons convenu qu’il y aurait la semaine prochaine une réunion de nos conseillers de haut niveau », a écrit Trump, en précisant que ces premiers échanges seraient dirigés par le secrétaire d’État américain Marco Rubio et d’autres responsables à nommer.
Le lieu précis de la rencontre reste à déterminer.
« Le président Poutine et moi nous rencontrerons ensuite dans un lieu convenu, Budapest, en Hongrie, pour voir si nous pouvons mettre fin à cette guerre ‘infâme’ entre la Russie et l’Ukraine », a poursuivi Trump.
À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué aux journalistes que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Rubio devraient se téléphoner et fixer une réunion afin de régler les questions préparatoires au sommet.
« D’abord, ils auront un échange téléphonique et se rencontreront, puis mèneront des discussions sur le sujet, en commençant à aborder l’ensemble des questions », a-t-il déclaré à l’agence d’État TASS.
« Les sujets sont nombreux — il faut déterminer les équipes de négociation. Tout se fera par étapes. »
Cette dynamique fait suite à une première rencontre des deux dirigeants consacrée au conflit, à Anchorage, en Alaska, en août de cette année, qui avait marqué le premier face-à-face entre un président américain et Poutine depuis le déclenchement par la Russie de son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022.
Orban s’est entretenu jeudi avec Trump et vendredi avec Poutine, affirmant que les préparatifs du sommet « battent leur plein ».
Le vétéran dirigeant hongrois est un allié de longue date de Trump et entretient aussi des liens étroits avec la Russie. Sa relation avec Poutine, ainsi que son opposition à la fin des importations de gaz et de pétrole russes, ont creusé un fossé entre lui et d’autres dirigeants, y compris, dans une moindre mesure, Trump.
S’exprimant vendredi à la radio publique, Orban a affirmé que la Hongrie était le seul pays en Europe capable d’accueillir une telle rencontre.
« Si l’on observe la carte politique européenne, il n’y a qu’un seul pays qui a constamment et toujours pris fait et cause pour la paix », a-t-il déclaré.
« Bien sûr, tout le monde est fébrile ici en Hongrie. Car Dieu sait quand a eu lieu, pour la dernière fois, un événement diplomatique d’une telle importance en Hongrie, où nous ne sommes pas simplement les hôtes, mais où le fait de maintenir les conditions permettant à Budapest d’être à la hauteur pour accueillir un sommet de la paix est considéré comme un succès politique. »
Il a ajouté que, s’il comprend l’enthousiasme et la curiosité des Hongrois, il demande « à chacun de faire preuve de retenue, car cette négociation ne nous concerne pas, elle concerne la paix ».
Avec Reuters

Guy Birchall est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la liberté d'expression et les questions sociales.
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