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La Corée du Nord promet « plus d’actions offensives » après la visite d’un porte-avions américain en Corée du Sud

La Corée du Nord a mené des essais de missiles ces dernières semaines, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un salue la foule lors d’un événement célébrant le 80ᵉ anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée à Pyongyang, le 9 octobre 2025

Photo: Yekaterina Shtukina/POOL/AFP via Getty Images.

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Durée de lecture: 6 Min.

Le ministre nord-coréen de la Défense, No Kwang-chol, a déclaré le 8 novembre que la Corée du Nord « mènerait des actions plus offensives » contre ses ennemis, condamnant l’arrivée d’un porte-avions américain en Corée du Sud ainsi que les récentes discussions sécuritaires entre Washington et Séoul.
Les propos de M. Kwang-chol interviennent au lendemain du tir par la Corée du Nord d’un missile balistique en direction de ses eaux orientales, selon la Corée du Sud et le Japon.
La déclaration du ministre fait suite à la visite du Secrétaire à la Guerre Pete Hegseth en Corée du Sud la semaine précédente et à l’arrivée du porte-avions à propulsion nucléaire USS George Washington dans le port méridional de Busan le 5 novembre.
Cette escale a démontré « l’alliance durable » entre les États-Unis et la Corée du Sud, ainsi que leur engagement en faveur de la sécurité dans la région indo-pacifique, a déclaré le contre-amiral Sharif H. Calfee, commandant des forces navales américaines en Corée.
M. Kwang-chol affirme que la venue du porte-avions nucléaire, consécutive aux exercices aériens conjoints américano-sud-coréens, a aggravé les tensions sur la péninsule.
« Nous entreprendrons des actions plus offensives contre les menaces des ennemis, sur le principe d’assurer la sécurité et de défendre la paix par la force », a lancé M. Kwang-chol, cité par l’agence officielle KCNA.
Il a également condamné la visite du 3 novembre de Pete Hegseth et de son homologue sud-coréen, Ahn Gyu-back, dans la zone démilitarisée (DMZ), bande tampon séparant les deux Corées.

L’alliance États-Unis–Corée du Sud

La visite dans la DMZ, selon M. Hegseth, a réaffirmé l’engagement de l’armée américaine à soutenir les efforts du président Donald Trump pour « instaurer une paix durable par la force ».
Lors de ses deux jours de discussions sécuritaires la semaine dernière, M. Hegseth a qualifié la Corée du Sud d’« allié modèle et solide » et a exprimé son soutien au renforcement de sa capacité de défense face à la Corée du Nord.
« L’alliance États-Unis–République de Corée n’a jamais été aussi forte. Ensemble, nous partageons la responsabilité de préserver la paix dans la région », a déclaré M. Hegseth sur X (ex-Twitter).
M. Kwang-chol a accusé MM. Hegseth et Gyu-back de coordonner le renforcement de la dissuasion face au Nord et d’intégrer leurs capacités nucléaires et conventionnelles.
« C’est une révélation franche et une expression délibérée de leur nature hostile, décidée à s’opposer coûte que coûte à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) », a-t-il affirmé.
La République populaire démocratique de Corée est la dénomination officielle de la Corée du Nord.
M. Kwang-chol a ajouté que « toute menace empiétant sur la sphère de sécurité du Nord » deviendrait une cible directe et serait « gérée en conséquence », selon l’agence sud-coréenne Yonhap.

Essais de missiles

La Corée du Nord a procédé à plusieurs essais de missiles ces dernières semaines, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant à Pyongyang d’utiliser des technologies balistiques.
La Corée du Nord a lancé un missile balistique à courte portée le 7 novembre depuis la région nord‑ouest, près de la frontière chinoise, a indiqué l’armée sud‑coréenne, précisant que les systèmes de surveillance sud‑coréens et américains avaient détecté la mise à feu à l’avance et suivi la trajectoire du missile.
L’armée sud‑coréenne précise également que la Corée du Nord a procédé à des tirs multiples de missiles balistiques à courte portée le 22 octobre. Six jours plus tard, Pyongyang a annoncé avoir testé des missiles de croisière mer-sol, avant l’arrivée de Trump en Corée du Sud pour le sommet de coopération économique Asie‑Pacifique du 29 octobre.
Le lancement suspecté de la semaine passée a suivi la décision de Washington de sanctionner huit ressortissants nord-coréens et deux entités accusés de blanchiment d’argent lié à des cybercrimes.

Trump et la Corée du Nord

Avant sa visite en Corée du Sud, Trump — qui avait rencontré Kim Jong-un à trois reprises lors de son premier mandat — s’est dit disposé à organiser une nouvelle rencontre.
En septembre, Kim Jong-un avait indiqué qu’un sommet pourrait se tenir si les États-Unis renonçaient à exiger le démantèlement de l’arsenal nucléaire nord-coréen.
La Corée du Nord disposerait actuellement d’environ 50 ogives nucléaires, selon la Fédération des scientifiques américains.
La semaine dernière, Trump a annoncé que les États-Unis partageraient la technologie de propulsion nucléaire avec Séoul, afin d’aider la Corée du Sud à se doter de sous-marins à propulsion nucléaire pour contrer les menaces chinoises et nord-coréennes.
« Notre alliance militaire n’a jamais été aussi forte, et sur cette base, j’ai autorisé la construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire, bien plus moderne et mobile que les traditionnels sous-marins diesel aujourd’hui en service. Un voyage exceptionnel avec un grand président sud‑coréen ! », a écrit Trump sur Truth Social le 29 octobre.
Cette annonce a été faite à l’issue d’un sommet avec le président sud-coréen Lee Jae Myung, lors duquel les deux dirigeants ont également abordé les questions de défense et de commerce.
La Corée du Sud s’est engagée à investir 150 milliards de dollars dans la construction navale aux États-Unis, le sous-marin devant être construit à la Philly Shipyard, propriété du groupe sud‑coréen Hanwha.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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