La Chine réagit à l’interdiction des dispositifs médicaux par l’UE en imposant ses propres restrictions à l’importation

Un ouvrier fabrique des fournitures médicales destinées à l'exportation dans une usine de Binzhou, dans la province chinoise du Shandong, à l'est du pays, le 15 juin 2023.
Photo: STR/AFP via Getty Images
La Chine a dévoilé le 6 juillet de nouvelles restrictions qui limitent davantage l’accès des entreprises européennes de dispositifs médicaux à son marché, en guise de mesure de rétorsion dans le contexte des tensions commerciales avec le bloc des 27 nations.
Les contrats publics d’une valeur supérieure à 45 millions de yuans (53,3 millions de d’euros) excluront les entreprises basées dans l’Union européenne, selon un avis publié en ligne par le ministère des Finances du régime communiste chinois. Cette interdiction ne s’appliquera pas aux entreprises européennes qui opèrent et fabriquent en Chine, précise-t-il.
Le ministère a également imposé des restrictions aux fournisseurs non européens, leur demandant de limiter les équipements médicaux importés de l’UE à 50 % ou moins de la valeur totale du contrat, selon le communiqué. Ces nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 6 juillet.
La décision de Pékin fait suite aux restrictions introduites par Bruxelles en juin, qui interdisent aux entreprises et aux produits chinois de participer aux appels d’offres publics pour les dispositifs médicaux, selon un communiqué distinct publié le 6 juillet par le ministère chinois du Commerce.
Un porte-parole du ministère du Commerce du régime a reproché à l’UE de continuer à « suivre sa propre voie ».
Epoch Times a contacté la Commission européenne, l’organe exécutif du bloc des 27 membres, pour obtenir ses commentaires.
En juin, la commission a décidé d’exclure les entreprises chinoises de dispositifs médicaux de la participation aux appels d’offres pour les marchés publics d’une valeur supérieure à 5 millions d’euros.
Cette décision fait suite à une enquête menée pendant plusieurs mois par les régulateurs européens, qui ont conclu que le régime chinois limitait « de manière injuste et discriminatoire » l’accès des fabricants européens de dispositifs médicaux à ses marchés publics, a déclaré la Commission dans un résumé de ses conclusions publié en janvier.
Dans un rapport détaillé, la commission a révélé que ces pratiques étaient motivées par les politiques publiques de Pékin, notamment un programme industriel visant à transformer le pays en un pôle de fabrication de haute technologie d’ici 2025.
Connue sous le nom de « Made in China 2025 », cette initiative identifie les dispositifs médicaux hautement performants comme l’un des 10 secteurs clés et fixe des objectifs spécifiques aux hôpitaux chinois en matière d’achat de dispositifs médicaux haut de gamme fabriqués dans le pays, avec pour objectif d’atteindre 70 % d’ici 2025 et 95 % d’ici 2030.
Les enquêteurs de l’UE ont découvert que le régime chinois avait également mis en place un système d’approvisionnement qui incite les entreprises à remporter des appels d’offres en proposant des prix souvent insoutenables pour les entreprises étrangères à but lucratif. Selon le rapport, le soutien de l’État chinois aux fabricants médicaux locaux leur permet de proposer des offres encore plus basses. Dans certains cas, la commission a constaté que ce soutien de l’État entraînait des baisses de prix supérieures à 90 %, ce qui avait pour effet d’évincer les entreprises étrangères du marché.
La dernière annonce du ministère chinois est intervenue alors que son chef de la diplomatie, Wang Yi, achevait une tournée d’une semaine en Europe visant à préparer le terrain pour un sommet des dirigeants qui se tiendra à Pékin à la fin du mois.
Le sommet marquera le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques officielles entre le régime chinois et l’UE, avec une délégation européenne conduite par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil, António Costa.
Néanmoins, les tensions entre les deuxième et troisième économies mondiales restent vives. Le 4 juillet, le ministère chinois du Commerce a imposé des droits de douane pouvant atteindre 34,9 % sur le brandy importé de l’UE. Un certain nombre de grands producteurs sont exemptés de ces nouveaux droits de douane après avoir promis d’augmenter leurs prix au-delà d’un seuil minimum sur le marché chinois. Le ministère n’a pas divulgué les prix minimums.
La Chine a lancé sa propre enquête antidumping sur les spiritueux européens en janvier 2024, dans le cadre de ses mesures de rétorsion contre les hausses tarifaires imposées par l’UE sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Le différend commercial a déjà été porté devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par l’UE.

Dorothy Li est journaliste pour Epoch Times.
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