Logo Epoch Times

Opinion

plus-icon

La Chine communiste impose à l’ONU son modèle étatique des droits de l’homme

Pékin exploite de nouveau le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

top-article-image

Le siège des Nations unies à Manhattan, New York, le 9 septembre 2025.

Photo: Spencer Platt/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 9 Min.

Depuis des années, la Chine communiste instrumentalise les organisations subsidiaires de l’ONU — comme le Conseil des droits de l’homme (UNHRC) et l’UNESCO — afin de promouvoir ses objectifs stratégiques par une guerre de l’information et d’influence menée sans relâche.
Ces efforts visent à protéger Pékin et ses alliés d’un examen rigoureux en matière de droits humains, à détourner l’attention de leurs exactions, à diluer les standards internationaux d’évaluation, et à promouvoir un modèle de gouvernance centré sur l’État censé « garantir » les droits humains à l’échelle mondiale.
Les autorités du Parti communiste chinois (PCC) recourent de manière routinière à des incitations financières — projets de la Belt and Road Initiative —, à des pressions diplomatiques et à des campagnes de désinformation pour pousser d’autres pays à s’aligner sur les intérêts chinois au sein des Nations unies.
Examinons leur plus récente manœuvre au sein de l’UNHRC.

Le Conseil des droits de l’homme

La mission du Conseil des droits de l’homme consiste à promouvoir et protéger les droits humains dans le monde, enquêter et rapporter sur les violations, encourager le respect du droit international des droits humains et procéder à des examens périodiques par les pairs des dossiers des États membres. Créé en 2006 pour remplacer la Commission des droits de l’homme de l’ONU (1946–2006), l’organe a été refondé afin de corriger la politisation de son prédécesseur, dont la composition et la direction comptaient certains des pires abuseurs au monde.
Le Conseil compte 47 membres élus par l’Assemblée générale pour des mandats de trois ans. La Chine en est membre depuis 2006 et a été réélue à plusieurs reprises, en dépit d’accusations persistantes d’Amnesty International, Human Rights Watch, Freedom House et d’autres organisations indépendantes évoquant un génocide culturel contre les Tibétains, les Ouïghours, les pratiquants de Falun Gong et d’autres minorités ethniques et religieuses en Chine. Le fait même que la Chine ait été élue au Conseil illustre l’efficacité de la campagne d’influence du PCC auprès des États membres de l’ONU.

L’exploitation de l’UNHRC par le PCC

Comme le détaille un article académique, les objectifs généraux du PCC à l’ONU sont « d’imposer une vision dans laquelle la Chine est à l’abri des critiques, la protection des droits individuels ne prime pas sur la souveraineté, l’ordre international réduit le rôle des puissances libérales démocratiques et l’examen des pratiques en matière de droits humains, et les politiques chinoises sont perçues comme conformes au droit des droits humains ».
Pékin utilise le Conseil pour promouvoir un modèle étatique des droits de l’homme privilégiant le « développement » et la « non-ingérence » au détriment des droits civils et politiques individuels — autrement dit, l’élévation marxiste classique de l’État (« l’intérêt commun ») au-dessus des droits de la personne. À terme, l’objectif du PCC est de rallier une majorité d’États à cette définition étatiste des droits humains, au mépris des normes internationales traditionnelles.
Un exemple probant est le parrainage et l’adoption de la Résolution 41/19 du CDH, intitulée « La contribution du développement à la jouissance de tous les droits de l’homme », en juillet 2019. Le texte érige la croissance économique et les initiatives étatiques en pivots de la jouissance des droits, tout en promouvant des slogans du PCC — « coopération mutuellement bénéfique », « dialogue » entre États — plutôt que des mécanismes concrets de reddition de comptes, tels que des enquêtes ou des sanctions en cas de violations.
Tout y relève d’objectifs collectifs, non de libertés individuelles, qui constituent pourtant le cœur des conceptions occidentales des droits humains. Ces dernières mettent l’accent sur l’autonomie, la liberté et la protection contre les excès de l’État, soit l’exact inverse de la redéfinition des « droits de l’homme » voulue par le régime chinois avec le PCC aux commandes.
La Chine s’appuie régulièrement sur l’influence qu’elle exerce au sein des Pays en développement aux vues similaires pour bloquer ou édulcorer les résolutions du Conseil visant son bilan. L’un de ses objectifs principaux est d’entraver toute initiative d’enquête sur les violations des droits civiques des Ouïghours au Turkestan oriental, également appelé Xinjiang.

Une tour de guet d’un centre de détention présumé à Artux, dans la préfecture de Kizilsu, au Xinjiang (nord-ouest de la Chine), le 19 juillet 2023. (Pedro Pardo/AFP via Getty Images)

En octobre 2022, Amnesty International a rapporté l’échec d’une résolution proposant d’enquêter sur les abus du PCC au Xinjiang, évoquant les « intérêts politiques et économiques » de certains États membres. Pékin aurait courtisé des pays africains et asiatiques et offert des incitations économiques via la Belt and Road Initiative pour s’assurer des voix nécessaires ; l’Érythrée et la Chine ont par exemple scellé leur partenariat stratégique au titre de la Belt and Road lors d’une visite du ministre chinois des Affaires étrangères en janvier 2022.
Alors que des rapports crédibles d’ONG et d’autres sources indiquaient la détention de plus d’un million d’Ouïghours et d’autres personnes, l’échec de cette résolution a constitué une véritable infamie et une preuve supplémentaire de la paralysie du Conseil sous l’influence du PCC.

La dernière offense

Poursuivant ses efforts pour faire entériner son modèle étatique des droits humains sur la scène internationale, Pékin a soumis, le 6 octobre, un projet de résolution à la 60e session du Conseil, adopté sans vote. Selon le Global Times, le texte mettait l’accent « sur la promotion et la protection des droits économiques, sociaux et culturels dans le contexte de la lutte contre les inégalités ».
Dans cet article du Global Times, l’ambassadeur Chen Xu, représentant permanent de la Chine auprès de l’Office des Nations unies à Genève, a plaidé pour le « renforcement du multilatéralisme et de la coopération internationale » et pour « l’accroissement des investissements dans les droits économiques, sociaux et culturels » — un discours de slogans communistes convenus, sans la moindre considération pour des droits individuels fondamentaux tels que la liberté d’expression, de religion ou de réunion, honnis par le PCC.

Conclusion

Le régime chinois continue de miner la mission du Conseil des droits de l’homme : promouvoir et protéger les droits humains partout dans le monde. Le PCC use de persuasion, de corruption et de coercition pour empêcher les enquêtes sur ses abus, tout en promouvant un modèle étatiste qui subordonne les droits individuels aux besoins du pouvoir — institutionnalisant la persécution au gré de l’État.
Ce n’est donc pas un hasard si le président des États-Unis, Donald Trump, a signé l’Executive Order 14199, intitulé « Retrait des États-Unis de certaines organisations des Nations Unies, cessation du financement de celles-ci et révision du soutien apporté par les États-Unis à toutes les organisations internationales », qui a formellement mis fin, en février de cette année, à la participation américaine au Conseil. La justification, énoncée à la section 1, est sans équivoque : « Le Conseil a protégé des abuseurs des droits humains en leur permettant d’utiliser l’organisation pour se soustraire à l’examen. » Une définition exacte de ce que fait le régime chinois.
Cet ordre, on ne peut plus opportun, visait explicitement la Chine communiste, récidiviste en matière d’atteintes aux droits humains.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Stu Cvrk a pris sa retraite en tant que capitaine après avoir servi 30 ans dans la marine américaine dans diverses fonctions d’active et de réserve, avec une expérience opérationnelle considérable au Moyen-Orient et dans le Pacifique occidental. Fort de sa formation et de son expérience en tant qu’océanographe et analyste de systèmes, Stu Cvrk est diplômé de l’Académie navale des États-Unis, où il a reçu un enseignement libéral classique qui sert de base à ses commentaires politiques.

Articles actuels de l’auteur