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JD Vance et Benyamin Netanyahou discutent de la gouvernance civile et de la sécurité à Gaza pour faire avancer l’accord de cessez-le-feu
Benyamin Netanyahou attribue les avancées du cessez-le-feu à la pression militaire israélienne et à l’isolement diplomatique du Hamas par les États-Unis.

Le vice président américain J.D. Vance serre la main du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou au bureau du Premier ministre, le 22 octobre 2025 à Jérusalem.
Photo: Nathan Howard – Pool/Getty Images
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré, le 22 octobre, qu’il avait évoqué avec le vice‑président américain J.D. Vance l’avenir de la bande de Gaza, y compris les plans de gouvernance et de sécurité de l’enclave.
S’adressant à la presse en Israël, où M. Vance est arrivé le 21 octobre pour une visite officielle, M. Netanyahou a indiqué que les échanges avaient porté sur des choix régionaux partagés et sur la sécurité de long terme d’Israël.
« Nous avons discuté de cette idée du ‘lendemain’ », a‑t‑il dit. « Nous sommes en train d’imaginer un lendemain inédit, avec une vision entièrement nouvelle de la manière d’organiser le gouvernement civil, d’assurer la sécurité sur place, d’identifier qui pourrait en être le garant, Israël conservant, encore et toujours, un rôle en matière de sécurité. »
Tous deux ont reconnu la difficulté de faire progresser le plan de paix pour Gaza, mais M. Vance s’est dit optimiste quant à l’état actuel des discussions.
« La tâche qui nous attend est très, très ardue : désarmer le Hamas, mais reconstruire Gaza ; améliorer la vie des Gazaouis, tout en veillant à ce que le [groupe terroriste] Hamas ne soit plus une menace pour nos amis en Israël », a déclaré M. Vance. « Ce n’est pas simple. Je suis très optimiste sur l’endroit où nous en sommes. »
Interrogé sur l’éventuelle présence de personnels de sécurité turcs à l’intérieur de la bande de Gaza, M. Netanyahou a répondu qu’il avait « des convictions très tranchées à ce sujet ».
La veille, M. Vance avait annoncé la création d’un Centre de coopération civilo‑militaire, initiative conjointe des États‑Unis et d’Israël destinée à soutenir les efforts de paix au Moyen‑Orient.
Il a évoqué la possibilité d’une participation de troupes étrangères, notamment turques et indonésiennes, à des opérations de maintien de la paix, tout en soulignant que la décision finale appartenait à Israël.
Évolutions du cessez-le-feu
La première phase du plan de cessez‑le‑feu négocié par le président américain Donald Trump entre Israël et le groupe terroriste Hamas prévoit le retour de tous les otages israéliens détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du 7 octobre 2023, ainsi que le désarmement du Hamas.
Le 21 octobre, les Forces de défense d’Israël ont confirmé que le Hamas avait remis les dépouilles de deux otages décédés, identifiés comme Aryeh Zalmanovich, 85 ans, et l’adjudant‑chef (réserve) Tamir Adar, 38 ans.
Treize des 28 corps d’otages israéliens se trouvent encore à Gaza. Plus tôt en octobre, les 20 otages encore vivants avaient été libérés à la suite de l’accord sur la première phase du plan de paix.
L’accord de cessez‑le‑feu, médié par l’Égypte, le Qatar et la Turquie, a été salué par les États arabes et des dirigeants à travers le monde.
M. Netanyahou a déclaré, le 22 octobre, que l’armée israélienne avait pu « mettre le couteau sous la gorge du Hamas », tandis que les États‑Unis menaient des efforts pour « isoler le Hamas dans le monde arabe et musulman ».
Selon lui, la combinaison de la pression militaire et de l’isolement diplomatique a contraint le Hamas à relâcher des otages israéliens.
Ses remarques interviennent après un entretien diffusé le 19 octobre dans l’émission « 60 Minutes » de CBS, au cours duquel Jared Kushner — gendre du président Trump et l’un des principaux négociateurs du cessez‑le‑feu — a affirmé que rallier les États arabes à l’accord de paix avait « changé toute la dynamique mondiale », en isolant le Hamas plutôt qu’Israël.
Dans un message publié le 21 octobre sur Truth Social, M. Trump a indiqué que des alliés des États‑Unis au Moyen‑Orient et dans la région lui avaient fait savoir qu’ils seraient prêts « à entrer à GAZA en force pour ‘remettre [le Hamas] au pas’ » si le groupe venait à violer l’accord de cessez‑le‑feu.
M. Trump a précisé avoir demandé à Israël et aux autres pays de patienter, en exprimant l’espoir que le Hamas se montrerait responsable, tout en avertissant que sa fin serait rapide et « brutale » dans le cas contraire.
Alliance États‑Unis–Israël et Accords d’Abraham
Évoquant la relation États‑Unis–Israël, M. Vance a déclaré que Washington recherchait un partenariat et une alliance avec Jérusalem.
« Le président est convaincu qu’Israël, avec l’appui de nos alliés, peut jouer un rôle de leadership très positif dans cette région », a‑t‑il dit le 22 octobre à la presse.
Selon M. Vance, les États‑Unis considèrent l’accord de paix comme une « pièce maîtresse » pour donner un nouvel élan aux Accords d’Abraham, série d’accords parrainés par Washington visant à normaliser les relations entre Israël et ses voisins majoritairement musulmans.
« Ce que cela pourrait permettre, c’est la constitution d’une architecture d’alliance au Moyen‑Orient qui perdure, qui s’inscrive dans le temps et qui permette aux peuples de cette région — et du monde — de reprendre la main chez eux », a‑t‑il déclaré. « C’est conforme à l’intérêt des États‑Unis. Et, selon moi, c’est aussi l’intérêt d’Israël. »
Les signataires des Accords d’Abraham incluent Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
S’exprimant au Parlement israélien le 13 octobre, Donald Trump a dit espérer l’élargissement des accords à d’autres pays.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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