Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconRetour des Syriens

Friedrich Merz réclame le retour des Syriens et leur expulsion s’ils refusent de partir

Selon l'Office fédéral allemand des statistiques, 712.000 Syriens étaient enregistrés comme demandeurs d'asile, soit 22 % des 3,17 millions de demandeurs d'asile en Allemagne.

top-article-image

Friedrich Merz, candidat à la chancellerie et chef des chrétiens démocrates (CDU), s’adresse aux délégués lors d’un congrès du parti CDU à Berlin, Allemagne, le 3 février 2025.

Photo: Maja Hitij/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 5 Min.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré le 3 novembre que la guerre civile en Syrie est désormais terminée et que les réfugiés peuvent commencer à rentrer chez eux, que ce soit volontairement ou par le biais d’expulsions.
En déplacement à Husum, dans le Schleswig-Holstein, Merz a affirmé devant les journalistes : « Il n’existe désormais plus de motifs d’asile en Allemagne, nous pouvons donc engager le processus de rapatriement. »
« Sans ces personnes, la reconstruction sera impossible. Ceux qui, en Allemagne, refuseraient de rentrer dans leur pays, pourront, bien évidemment, aussi être expulsés prochainement. »
Merz a ensuite posté sur X : « La guerre civile en Syrie est terminée. Le pays a désormais besoin de toutes ses forces, et notamment des femmes et des hommes syriens pour sa reconstruction. Beaucoup souhaitent rentrer : nous encouragerons ce mouvement et soutiendrons la reconstruction sur place. »
Sous l’ancienne chancelière Angela Merkel — également issue du parti conservateur CDU — l’Allemagne avait accueilli des centaines de milliers de réfugiés syriens dès le début de la crise migratoire européenne de 2015.
Selon les chiffres de décembre 2024 de Destatis, l’Office fédéral allemand des statistiques, 712.000 Syriens étaient inscrits comme demandeurs d’asile fin 2023. Les Syriens représentaient alors 22 % des 3,17 millions de demandeurs d’asile, un chiffre seulement dépassé par les Ukrainiens (31 %).
Destatis indique qu’au total, près de 1,3 million de personnes ayant des origines syriennes vivent en Allemagne, dont 18 % sont nées dans le pays.
Les propos de Merz, laissant entendre que le gouvernement adoptera une ligne bien plus ferme sur l’asile, interviennent au moment où l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti opposé à l’immigration illégale, gagne du terrain.
D’après le « Poll of Polls » de Politico, le 30 octobre, l’AfD caracolait en tête avec 26 %, talonné de près par la CDU à 25 %. Leur partenaire de coalition, les sociaux-démocrates progressistes, plafonnait à 14 %.
L’immigration figurait parmi les sujets majeurs avant les élections fédérales de février. D’après les enquêtes, 80 % des Allemands estiment que l’immigration a été trop élevée ces dix dernières années.

Des pays européens suspendent l’examen des demandes d’asile syriennes

Après la chute du leader syrien Bachar al-Assad en décembre 2024, plusieurs États européens, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, ont interrompu le traitement des demandes d’asile syriennes.
En septembre, les Nations unies ont indiqué que, bien qu’un million de Syriens soient rentrés chez eux depuis la chute du régime d’Assad, cela ne représente même pas le quart des 4,7 millions de réfugiés installés dans les pays voisins comme la Turquie ou le Liban.
L’ONU a déclaré le 24 septembre que la majorité des réfugiés mentionnés dans un rapport du HCR n’envisageaient pas de revenir en Syrie dans l’année à venir, invoquant le manque d’emplois, de logements et des inquiétudes en matière de sécurité.
Le 18 septembre, Tom Fletcher, sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires humanitaires, a déclaré dans un communiqué : « En dépit de profondes transformations à l’œuvre en Syrie, il s’agit toujours d’une des plus grandes urgences humanitaires mondiales, plus de 70 % de la population nécessitant une forme d’aide. »
D’après les Nations unies, environ 9 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë et 7 millions vivent toujours en situation de déplacement interne en Syrie.

Expulsion des Syriens condamnés

Merz a également affirmé, le 3 novembre, avoir invité le chef syrien Ahmed al-Sharaa à Berlin pour entamer avec lui des discussions sur l’expulsion des ressortissants syriens ayant un casier judiciaire.
« Nous continuerons bien sûr à expulser les criminels vers la Syrie. C’est prévu, et désormais nous allons l’appliquer concrètement », a-t-il souligné.
Le chancelier allemand a assuré que son gouvernement aiderait à stabiliser la Syrie, précisant vouloir discuter avec M. al-Sharaa de solutions conjointes à ce sujet.
Le régime Assad s’est effondré en décembre 2024, plus de dix ans après le début de la guerre civile déclenchée en 2011 par le Printemps arabe et son cortège de soulèvements démocratiques. Les rebelles dirigés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham se sont emparés de Damas, mettant fin à 54 ans de règne de la famille Assad.
Owen Evans et Reuters ont contribué à la rédaction de cet article.