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François FillonFrançois Fillon affirme qu’à la place d’Emmanuel Macron, il « donnerait sa démission », pour « ne pas faire perdre 18 mois au pays »
Dans un entretien accordé au Figaro, l’ancien Premier ministre François Fillon s’est montré très critique à l’égard de la gestion d’Emmanuel Macron. Selon lui, le chef de l’État ne dispose plus que de deux solutions pour clarifier la situation.

L'ancien Premier ministre français François Fillon.
Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
François Fillon affirme qu’il donnerait sa démission s’il était à la place d’Emmanuel Macron. L’ancien Premier ministre de droite dénonce l’état du pays et reproche au président de la République de prolonger une impasse politique. « À la place d’Emmanuel Macron, je tirerais les conséquences de l’état du pays et donnerais ma démission pour ne pas faire perdre dix-huit mois au pays », a-t-il déclaré dans les colonnes du Figaro.
« Emmanuel Macron, c’est 1 milliard de dettes supplémentaires par jour ouvrable »
L’ancien candidat à la présidentielle de 2017 affirme néanmoins qu’il ne réclame rien : « Je suis respectueux des institutions. Emmanuel Macron a été élu président de la République, ce choix lui appartient donc. » Cependant, il appelle le chef de l’État à trancher : « S’il veut une clarification, il n’y a que deux solutions : soit il choisit de dissoudre, soit il remet son mandat en jeu. » Et d’ajouter : « S’il décide d’aller au bout de son mandat, alors il devrait dissoudre l’Assemblée nationale et rendre la parole aux Français. »
François Fillon accuse Emmanuel Macron d’avoir aggravé la dette du pays, alors même qu’il avait appelé à voter pour lui en 2017. « Emmanuel Macron, c’est 1 milliard de dettes supplémentaires par jour ouvrable », a-t-il déclaré, tout en soulignant que « depuis François Mitterrand, tous les présidents de la République ont accru le déficit et accumulé la dette ». Il a également évoqué une compétitivité affaiblie, qui laisse désormais « le champ libre aux géants que sont la Chine et les États-Unis ».
Pour François Fillon, la suspension de la réforme des retraites constitue une « faute grave », comparable à celle du passage à la retraite à 60 ans en 1981 ou à l’instauration des 35 heures, qui ont, selon lui, contribué à ruiner la compétitivité du pays.
L’ancien Premier ministre, qui fut à la tête du gouvernement entre 2007 et 2012, se dit par ailleurs « atterré » par le vote du budget de la Sécurité sociale, notamment soutenu par une partie des députés de droite. À ses yeux, ce « compromis », négocié avec les socialistes, « est contraire aux intérêts de la France et n’a d’autre motivation que le maintien au pouvoir d’un bloc central ». « Seul le retour devant le peuple peut nous sortir de cette impasse », assène-t-il.
« Jamais je ne voterai pour LFI »
Interrogé sur la présidentielle de 2027, François Fillon redoute un duel entre le Rassemblement national et La France insoumise. « Jamais je ne voterai pour LFI », a-t-il affirmé, faisant la distinction entre le RN, qui « respecte la Constitution », et LFI, dont nombre de ses membres « poursuivent un projet révolutionnaire assumé ». En outre, il estime que le « front républicain » n’est plus pertinent : « Appeler au ‘front républicain’ serait un déni de démocratie qui ne pourrait engendrer que la violence. »
L’ancien Premier ministre a précisé avoir beaucoup de respect pour Bruno Retailleau, « qui a toujours fait preuve d’une grande droiture intellectuelle, qualité tellement rare aujourd’hui », assurant que ce dernier a été « clairement trompé par le président de la République et le Premier ministre ». « Aujourd’hui, Bruno Retailleau est président des Républicains. Il a les moyens de proposer aux Français un programme de sursaut national », a-t-il ajouté.
Condamné dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, François Fillon a déposé un pourvoi en cassation en juin 2024. Depuis son retrait de la vie politique, il s’est reconverti dans le secteur privé et continue de faire entendre sa voix lors de ses prises de parole.










