Enquête pour corruption : perquisitions au domicile et à la mairie de Rachida Dati
Nouveau coup dur pour Rachida Dati : des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la candidate à la mairie de Paris ainsi que dans sa mairie du 7e arrondissement, dans le cadre d’une enquête pour corruption.

Rachida Dati, ministre de la Culture, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris, le 10 décembre 2025.
Photo: JULIEN DE ROSA / AFP via Getty Images
La ministre de la Culture est soupçonnée d’avoir perçu 299.000 euros d’honoraires de GDF Suez lorsqu’elle siégeait au Parlement européen (2009-2019), sans en avoir déclaré la provenance, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Une vaste enquête anticorruption
Dans un communiqué, le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, précise que l’information judiciaire a été ouverte « notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l’exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati ».
Le texte mentionne des « opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles ». Ces interventions s’inscrivent dans le cadre « d’une information judiciaire ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d’instruction du pôle économique et financier du tribunal judiciaire de Paris », confirmant des révélations du Nouvel Obs et de l’émission Complément d’enquête diffusée sur France 2.
Tout est parti d’une enquête préliminaire lancée le 16 avril « sur la base notamment d’un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier) », a précisé Jean-François Bohnert. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Contacté par l’AFP, Me Olivier Pardo, l’un des avocats de Mme Dati, s’est refusé à tout commentaire. Les autres conseils de la ministre n’ont pas donné suite.
Des fonds versés via un cabinet d’avocats
D’après une enquête diffusée début juin sur France 2, les fonds de GDF Suez auraient transité par un cabinet d’avocats, STC Partners, avant d’être réaffectés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. Selon Complément d’enquête, la provenance de ces revenus n’aurait pas été déclarée au Parlement européen, comme l’exige la réglementation pour prévenir tout conflit d’intérêts.
La candidate à la mairie de Paris avait alors dénoncé sur Europe 1 et CNews des accusations « diffamatoires », affirmant que les documents évoqués avaient déjà « été examinés par la justice » dans le cadre des investigations liées à l’affaire Carlos Ghosn.
Une série d’affaires judiciaires
Mme Dati doit en effet comparaître devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ancien patron du groupe Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Une première audience de procédure est prévue le 29 septembre, afin de fixer la date du procès. Selon deux sources proches du dossier, l’audience au fond pourrait se tenir après les élections municipales, prévues en mars 2026.
Parallèlement, la ministre de la Culture fait l’objet d’une nouvelle enquête ouverte par le parquet de Paris, portant sur une possible omission de déclaration de bijoux de luxe dans son patrimoine. Libération affirmait en avril dernier qu’elle aurait omis plus de 420.000 euros de bijoux dans ses déclarations.
« J’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc c’est pas aujourd’hui que ça va commencer », avait répliqué la ministre début mai, annonçant son intention de porter plainte pour diffamation.










