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Pression pesticides autour des écoles

Plus de 1,7 million d’élèves exposés à une forte pression de pesticides autour de leur école

Plus de 1,7 million d’élèves en France sont scolarisés dans des établissements « soumis à une pression forte » aux pesticides dans un rayon d’un kilomètre, selon un baromètre publié jeudi et coordonné par Le Monde avec une dizaine d’experts. Cette étude, qui se présente comme un outil d’information et non comme un indicateur de risque, souligne l’ampleur du phénomène.

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Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Baptisé « baromètre de la pression pesticides autour des établissements scolaires », ce travail repose sur une cartographie inédite. Conçu « pour éclairer le débat public » et « non comme un diagnostic toxicologique ou sanitaire », il s’appuie sur des données précises visant à estimer la proximité entre zones traitées et lieux d’enseignement.

Une carte nationale des zones les plus exposées

Les auteurs estiment qu’« au moins 1,76 million d’élèves (soit environ 15% des effectifs, hors outre-mer) sont scolarisés dans des établissements soumis à une pression forte dans un rayon de 1000 mètres – comme si chacun des 314 hectares entourant l’école avait reçu au moins un traitement de pesticides à pleine dose par an ». Selon le quotidien, « un site scolaire sur quatre est concerné par une telle exposition potentielle ».

Pour établir ce baromètre, les chercheurs ont croisé plusieurs bases de données : le registre parcellaire graphique, l’indice de fréquence de traitement (IFT) des cultures, ainsi que la géolocalisation de chaque école, collège et lycée à partir des informations de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).

Des disparités marquées entre régions

Les cartes révèlent une « pression pesticides » très variable selon les territoires. Les établissements situés en zones urbaines apparaissent globalement moins exposés, quand ceux implantés dans les bassins viticoles, les grandes plaines céréalières ou les zones d’arboriculture fruitière font partie des plus sensibles.

L’IFT, rappellent les auteurs, « est utilisé comme indicateur de pression d’usage des pesticides, et non comme indicateur de risque sanitaire ou d’impact environnemental ». Une précision essentielle pour éviter toute interprétation alarmiste.

Une alerte sur la nécessité d’agir

« Cela ne signifie pas que chaque enfant est en danger », tient toutefois à souligner Karine Princé, chargée de recherche au Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle, citée par Le Monde. En revanche, ajoute-t-elle, « cela montre que réduire l’usage des pesticides autour des écoles doit devenir une priorité, et que des politiques publiques plus ambitieuses sont nécessaires pour protéger les enfants là où ils vivent et apprennent ».

Ces conclusions font écho à l’étude PestiRiv, menée par Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui avait démontré en septembre que les riverains des vignes présentaient une imprégnation plus forte en pesticides que le reste de la population, notamment chez les enfants de trois à six ans.