Étudiante matraquée par un CRS à Lille : « J’ai baissé ma capuche, ça pissait le sang de partout »

Marie, étudiante en journalisme, matraquée par un CRS à Lille lors de la manifestation contre la réforme des retraites le 9 janvier 2020.
Photo: : capture d'écran Facebook/ David Dufresne
Alors qu’elle prenait des photos dans une manifestation, une étudiante a été matraquée par trois fois par un CRS.
« Je me suis pris trois coups de matraque télescopique, selon les « street medics » : un à l’arrière du crâne, un sur le poignet et un sur l’omoplate ». C’est ce que déclare Marie, étudiante en journalisme âgée de 19 ans, à Franceinfo. Alors qu’elle était en train de prendre des photos au milieu de la manifestation contre le projet de réforme des retraites le 9 janvier à Lille, sa vie a soudain basculé. Cette jeune femme a été frappée par trois fois par un CRS.
Il était environ 15h30 au niveau de la Grand-Place à Lille. Des black blocs sont arrivés. « Ils ont envoyé un feu d’artifice, d’autres projectiles vers les forces de l’ordre. Les CRS ont alors répondu par du gaz lacrymogène. En tout, ça a duré à peu près quinze minutes. Ça ne bougeait pas trop, les black blocs essayaient d’avancer vers les CRS », raconte-t-elle.
Antoine, jeune étudiant et témoin de la scène, explique que les forces de l’ordre sont sortis d’une ruelle voisine. « Ils ont commencé à courir sur les manifestants, à matraquer, à lancer des lacrymogènes, sans distinction. J’ai vu les gens se faire pousser, se faire matraquer » et aussi Marie.
« J’ai baissé ma capuche, ça pissait le sang de partout »
« Je me suis retrouvée en première ligne à me faire taper dessus », précise Marie. La jeune femme continue de courir, persuadée que si elle tombe, elle va se « faire embarquer en garde à vue ». « J’ai crié de peur. Plus de peur que de douleur. » Une de ses connaissances finit par l’apercevoir et l’agrippe pour l’évacuer. « J’ai baissé ma capuche, ça pissait le sang de partout ». Les « street medics » vont la prendre en charge en lui enroulant un bandage sur la tête pour stopper l’hémorragie. Conduite aux urgences, on lui pose quatre points de suture sur le crâne.
Porter plainte ?
« Je n’étais pas là au bon moment. Ce n’était pas contre moi. J’étais juste dans la foule, je n’ai pas eu de chance. Les CRS n’ont pas vu que j’avais mon appareil photo, j’étais de dos, ils ont tapé comme ça sans regarder », déclare Marie.
La jeune journaliste compte bien faire constater ses blessures auprès du centre hospitalier régional en attendant de prendre la décision de porter plainte ou non.
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