Pour chasser des squatteurs, une retraitée de 78 ans jette un nid de guêpes à l’intérieur de sa maison

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Photo: Crédit photo Pixabay
En Catalogne (Espagne), une femme de 78 ans a tenté de récupérer sa maison occupée illégalement en jetant un nid de guêpes à l’intérieur. L’affaire met en lumière le désarroi des victimes face aux failles de la législation espagnole sur le squat.
À Sant Martí de Tous, un village catalan de plus de 1200 habitants, l’histoire de Montserrat Riera est devenue le symbole des difficultés rencontrées par les propriétaires face au squat. Partie en vacances avec sa famille, la retraitée découvre à son retour que sa maison est occupée par cinq squatteurs, comme l’a indiqué la radio Cope ce mardi 26 août. Pour elle, ce lieu où elle vit depuis plus de 50 ans est bien plus qu’un simple logement : il renferme de nombreux souvenirs.
« C’est ma maison, et je ne les laisserai pas y rester »
En rentrant chez elle, Montserrat découvre avec stupeur que la serrure a été changée et que les squatteurs refusent de quitter sa maison. « Ça a été comme un coup de poignard. C’est ma maison, où j’ai vécu avec mon mari, où j’ai élevé mes enfants. Je ne pouvais pas rester les bras croisés », a-t-elle expliqué à nos confrères.
Désemparée par l’inaction des autorités et la lenteur des procédures, elle laisse éclater sa colère et tente le tout pour le tout. Après avoir récupéré un nid de guêpes dans son jardin, elle le lance à travers une fenêtre entrouverte dans l’espoir de faire fuir les intrus. L’action n’a pas suffi à libérer sa maison, mais elle a attiré l’attention de tout le village, ainsi que des médias.
Cependant, les squatteurs ont non seulement refusé de quitter les lieux, mais ils ont aussi menacé Montserrat de porter plainte pour agression, estimant son geste dangereux. « Qu’ils portent plainte s’ils veulent. C’est ma maison, et je ne les laisserai pas y rester », a répliqué la septuagénaire face à ces menaces. Dans le village, elle a obtenu un soutien massif : de nombreux habitants se sont rassemblés devant la mairie pour réclamer une solution rapide et dénoncer une situation jugée intolérable pour une personne âgée.
« C’est une injustice »
Toutefois sur le plan juridique, la situation se révèle particulièrement complexe. Officiellement, la maison appartient à Jordi, le fils de Montserrat, installé à Barcelone et déjà propriétaire d’un autre logement. La justice espagnole ne reconnaît donc pas cette habitation comme sa résidence principale, ce qui rend toute expulsion immédiate impossible. Dans ces conditions, la procédure civile peut s’éterniser pendant plusieurs mois. « C’est une injustice. Ma mère vit là-bas, c’est sa maison, mais comme elle est à mon nom, on nous dit que cela peut prendre des mois pour la récupérer », a réagi le fils de la septuagénaire, visiblement très en colère.
Ce cas a relancé le débat sur l’inefficacité du cadre juridique espagnol face aux squats et met en lumière l’urgence de réformer la loi pour mieux protéger les propriétaires, en particulier dans les zones rurales. Si certains considèrent la réaction de Montserrat comme l’expression du désarroi des victimes, d’autres craignent que l’usage d’un nid de guêpes n’aggrave sa situation judiciaire.
Dans l’attente de la décision de justice, Montserrat reste déterminée et a d’ores et déjà lancé un avertissement : « Je ne voulais pas vous faire de mal, mais c’est ma maison. Partez. Sinon, je recommencerai, avec des guêpes, des abeilles ou n’importe quel insecte que je trouverai. » La vieille dame, relogée chez une amie, a conclu : « J’ai perdu la paix. Je n’arrive pas à dormir en repensant à mes affaires, à mes souvenirs. Mais je n’abandonnerai pas. »

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