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Dépenses publiquesÉlisabeth Borne réplique à Bruno Le Maire : « Pas de leçons à recevoir sur la maîtrise des dépenses publiques »
L’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a fermement rejeté ce mardi soir les critiques formulées par son ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, assurant n’avoir « pas de leçons à recevoir sur la maîtrise des dépenses publiques et la tenue de notre déficit public ».

Elisabeth Borne, à Paris, le 30 juillet 2025.
Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Lors d’une interview accordée à LCI ce mardi, Élisabeth Borne a notamment réagi à la diffusion d’une lettre révélée par Bruno Le Maire, dans laquelle il alertait le président de la République sur la situation des finances de l’État, soulevant un débat sur la responsabilité de chacun au sein de l’exécutif.
Une lettre « secrète » au président de la République
L’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire a en effet révélé, ce dimanche 9 novembre dans l’émission C dans l’air sur France 5, avoir adressé, en avril 2024, une lettre « secrète » au président de la République. Dans ce courrier, il proposait notamment de limiter le déficit public à 4,9 % pour 2024, celui-ci ayant finalement atteint 5,8 %.
L’ex-ministre est également revenu sur une décision de 2022, reprochant à Élisabeth Borne d’avoir annoncé une mesure sans le consulter. « J’entends que la Première ministre a décidé d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires », se remémore Bruno Le Maire, assurant que cette mesure représentait un coût annuel « en année pleine » de 7,8 milliards d’euros. « Au minimum, vous en parlez au ministre des Finances. Ça n’a pas été le cas », a-t-il déploré ce dimanche.
« Il se trouve que j’ai porté des réformes difficiles »
Dans un climat de tension croissante au sein de la majorité, Élisabeth Borne a de son côté indiqué ce mardi ne pas se laisser fustiger pour un bilan des finances publiques qui, selon elle, n’est pas entièrement de son fait.
Au micro de LCI, l’ancienne Première ministre a déclaré : « Il se trouve que j’ai porté des réformes difficiles, trois réformes de l’assurance‑chômage […] et la réforme des retraites, ça fait 30 milliards d’économies à horizon 2030. » Elle a poursuivi en soulignant qu’elle « n’a pas de leçons à recevoir sur la maîtrise des dépenses publiques et la tenue de notre déficit public ».
Élisabeth Borne rappelle également qu’en tant que cheffe du gouvernement elle avait « lancé des revues des dépenses ». « Je peux vous assurer que c’est quelque chose qui me tient à cœur », a‑t‑elle affirmé, ajoutant : « Si personne ne comprend pourquoi on a ce trou dans les recettes, ce n’est pas moi qui vais pouvoir vous l’expliquer. » Elle défend la nécessité de « retrouver une trajectoire crédible pour nos finances publiques ».
« Ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère »
La révélation de la lettre et les prises de position de chacun ont suscité des réactions immédiates de l’opposition. Éric Coquerel, député de La France insoumise et président de la commission des finances, a qualifié la situation d’« omission d’État » sur BFMTV ce 10 novembre. « Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère », a‑t‑il déclaré. Il a rappelé qu’en 2023 déjà, « il y avait eu des alertes dans tous les sens » sur l’urgence des finances publiques.
Marine Le Pen, pour sa part, y voit « à quel point notre démocratie est malade », comme le rapporte BFMTV, ajoutant que la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a eu lieu « en parfaite conscience de l’état désastreux des comptes publics ».

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