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Éducation sans écran : quand une mère impose 5 étapes de maturité avant d’autoriser le téléphone

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Photo: Crédit photo : Caroline Ruth Nelson

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Durée de lecture: 13 Min.

Une mère texane de cinq enfants ne croit pas à l’éducation suiviste ni à l’idée de faire les choses simplement parce qu’elles sont devenues « normales » aux yeux des autres. Pour elle, il faut s’attaquer aux problèmes à la racine : travailler sur le cœur et l’esprit – les seules choses qui comptent réellement à la fin.

L’une de ses règles éducatives est claire : ses enfants adolescents n’ont pas le droit d’avoir un téléphone tant qu’ils ne sont pas capables d’accomplir certaines tâches simples mais fondamentales.

« Les téléphones ne sont pas le problème. Le vrai problème, au fond, ce sont les conséquences que les téléphones peuvent entraîner… l’addiction et la méchanceté envers les autres », confie à Epoch Times Caroline Ruth Nelson, 44 ans, autarcique et mère au foyer.

Madame Nelson avec son mari, Clint Nelson (à g., au premier plan), et leurs cinq enfants : quatre garçons et une fille. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

Mme Nelson affirme que les smartphones, les réseaux sociaux et certaines applications procurent aux enfants « de nombreuses décharges de dopamine » qui peuvent nuire à leur cerveau et à leur développement, au point de les rendre incapables de gérer « la moindre situation inconfortable ».

Elle insiste avec force sur ce point.

« Je ne peux pas imaginer qu’on donne un téléphone à mon petit-fils de deux ans et demi simplement pour qu’il reste calme au supermarché », déclare-t-elle. « Pourquoi ne pas parler à son enfant ? Lui expliquer ce que vous faites, ce que vous achetez ; interagir avec lui. »

« Parfois, il vaut mieux éduquer de manière plus exigeante et faire les choses un peu différemment pour que nos enfants s’en sortent mieux. Je pense vraiment que tout le mouvement woke… jusqu’à considérer que les enfants devraient avoir la possibilité de choisir leur genre, c’est tout simplement absurde pour moi. Nous n’autorisons pas nos enfants à choisir certaines choses. Ce sont des enfants. Nous devons vraiment les guider, et pas simplement leur dire : “Oh, si ça te fait plaisir, alors fais-le.” »

« L’école à la maison, c’est un mode de vie »

Mme Nelson et son mari, Clint Nelson, ébéniste spécialisé dans les meubles et placards sur mesure, vivent à San Antonio avec leurs enfants. Ayant grandi tous deux dans des ranchs, ils n’ont rien à apprendre sur le dur labeur, et leur vie n’a jamais été un long fleuve tranquille.

Originaire du Colorado, où sont nés tous ses enfants, Mme Nelson a vu son premier mari la quitter après vingt ans de mariage. Depuis six ans, elle est mariée à M. Nelson, qui l’aide à traverser les années d’adolescence avec plusieurs de ses enfants. Ensemble, le couple s’occupe des animaux et d’un vaste potager, tout en transmettant à leurs enfants la foi et le goût de l’effort.

« Je veux qu’ils soient respectueux de Dieu, de bons citoyens au sein de leur communauté, aimants et bienveillants », affirme-t-elle.

Le couple (au c.) avec la mère de Mme Nelson, Tamara Curtis (3e à g.), et leurs enfants. Leur fils aîné, Caleb (2e à g.), se tient à côté de sa femme et de leur bébé. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

Lorsque son fils aîné était en CM2, Mme Nelson a eu le sentiment qu’on ne lui permettait plus simplement d’être un garçon à l’école. Bien qu’elle ait déjà entendu parler de l’école à la maison, cette idée lui paraissait alors étrangère. Cependant, après avoir observé les effets de l’école publique sur son fils, elle a ressenti le besoin d’approfondir cette alternative.

Connaissant quelques mères qui faisaient l’école à la maison, elle a voulu découvrir ce que cela impliquait réellement.

« Je suis allée chez elles, j’ai passé une journée avec chacune pour voir à quoi ressemblait concrètement l’enseignement à domicile, et je leur ai posé une foule de questions, » raconte-t-elle. « L’une d’elles m’a dit… l’école à la maison, c’est un mode de vie. C’est une façon de vivre avec ses enfants. »

Ce conseil a profondément résonné chez Mme Nelson, qui s’est alors lancée à corps perdu dans l’apprentissage de l’enseignement à domicile. Elle s’est penchée sur différentes philosophies éducatives, comme le « unschooling » (la non-scolarisation), mais a finalement opté pour l’approche de Charlotte Mason, qui encourage les enfants à lire de grands ouvrages et à explorer le monde naturel.

Mme Nelson explique : « Quand ils étaient petits, je les ai vraiment laissés être des enfants, libres d’explorer le monde. On a visité beaucoup de musées, fait de nombreuses sorties en plein air, des excursions pédagogiques, et appris à mieux comprendre le monde qui nous entoure. »

Une seule chose était tout simplement hors de portée pour ses enfants : un smartphone.

Règles pour obtenir un téléphone

L’un des moyens par lesquels Mme Nelson espère inculquer des valeurs solides à ses enfants est de mettre en place des règles et des principes directeurs qui les gardent ancrés. Elle affirme qu’il n’est même pas question de téléphone portable pour ses enfants avant l’âge de 13 ans environ, et encore, elle précise que chaque enfant est différent.

Lorsqu’elle et son mari estiment que le moment est venu, l’enfant doit, selon elle, être capable de remplir cinq conditions. Elle a détaillé ces exigences dans une vidéo publiée sur sa page Instagram, @LifeWithCarolineRuth :

Premièrement, ils doivent savoir allumer un feu. Deuxièmement, ils doivent être capables de préparer un repas. Troisièmement, ils doivent savoir demander leur chemin. Quatrièmement, ils doivent être en mesure de faire leur propre lessive. Enfin, ils doivent savoir écouter, obéir et communiquer en face à face avec leurs parents.

Mme Nelson considère que ces compétences sont la preuve qu’ils apprennent la responsabilité – une qualité indispensable s’ils veulent avoir un smartphone.

Caleb, le fils aîné. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

Colton, leur second fils. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

(À g.) : Chandler (à g.), le troisième fils, et Creed (à dr.), le quatrième fils, en train de peindre un placard ; (À dr.) : Chandler explorant la plage. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

Mme Nelson apprend à sa fille à cuisiner. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

« Si vous devez assumer la responsabilité de faire votre propre lessive, de cuisiner un repas, vous montrez une certaine responsabilité », a-t-elle expliqué.

Elle explique que ses enfants peuvent ensuite prouver qu’ils sont responsables en utilisant leur téléphone de manière judicieuse et en faisant des choix éclairés face à des problèmes sérieux, comme la pornographie, qui sont inhérents à la possession d’un téléphone.

Mme Nelson estime que cela témoigne également de la confiance qui règne dans leur relation. Elle et son mari font preuve de bonne foi envers leurs enfants, leur faisant confiance pour faire les bons choix. Leurs enfants apprennent aussi à faire confiance à leurs parents, convaincus qu’ils prennent les meilleures décisions pour eux.

« Nous ne devrions pas élever nos enfants à la légère »

En parlant des réactions suscitées par ses vidéos, Mme Nelson déclare : « C’est un peu comme le Far West. »

Certains apprécient les règles qu’elle a mises en place, tandis que d’autres se montrent très virulents, affirmant que ses enfants finiront par la détester à cause de ces règles strictes.

Elle se dit reconnaissante des commentaires positifs d’autres parents, inspirés à faire de même ; ils soulignent que l’instauration de ces règles est une sorte de rite de passage.

Quoi qu’il en soit, Mme Nelson maintient fermement sa position : « Nous ne devrions pas élever nos enfants à la légère, et encore moins leur donner un téléphone », conclut-elle.

Mme Nelson avec ses cinq enfants. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

Pour Mme Nelson, aider ses enfants à devenir les adultes qu’elle espère qu’ils seront va bien au-delà du simple contrôle du moment où ils utilisent un téléphone et de la manière dont ils le font. Ce qui compte le plus pour elle, c’est d’être ensemble en famille et de les aider à se développer en tant que personnes épanouies.

« Nous sommes plutôt sportifs », confie-t-elle. « Je suis la commissaire de notre division d’athlétisme de cross-country en instruction à domicile, donc tous mes enfants courent bien. »

En plus de pratiquer le cross-country et la course sur piste, elle explique qu’ils jouent aussi aux jeux vidéo, partent en camping et à la pêche, entre autres nombreuses activités en plein air. Son mari leur a appris à utiliser des outils, afin qu’ils puissent l’aider au travail mais aussi à la maison pour des travaux de rénovation ou de petites réparations.

À travers le temps passé en famille à construire la confiance et la communication, Mme Nelson espère avant tout transmettre sa foi chrétienne.

La famille Nelson. (Crédit photo : Caroline Ruth Nelson)

« Pour toute notre famille, tout repose sur la Bible, sur les paroles que nous lisons dans les Écritures, et sur la manière dont Dieu nous a créés à son image », explique-t-elle.

Elle espère également que les gens peuvent voir dans ses vidéos qu’elle véhicule l’idée que les personnes croyantes sont attentionnées et compatissantes.

« Je veux que les gens voient que nous pouvons être des familles chrétiennes aimantes tout en ayant des désaccords. Il ne devrait pas y avoir de haine ni d’animosité, surtout envers nos différentes façons d’élever nos familles », conclut-elle.

Arsh Sarao a contribué à la rédaction de cet article.

Tyler vit dans les montagnes de l'Utah, où il randonne avec sa femme et ses trois enfants. Il a enseigné l'histoire et la littérature dans des écoles publiques et privées. Il écrit des articles d'actualité et d'intérêt général.

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