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Donald Trump déclare envisager un décret pour reclasser la marijuana
Le processus d’examen avait été lancé pour la première fois par le président Joe Biden en 2022.

Une plantation de marijuana dans le comté de Mendocino, en Californie, le 9 octobre 2025.
Photo: John Fredricks/The Epoch Times
Le président Donald Trump a déclaré, le 15 décembre, qu’il envisageait un décret présidentiel pour retirer la marijuana de l’annexe I du Controlled Substances Act (CSA), une catégorie réservée aux drogues considérées comme n’ayant aucune valeur médicale et présentant un fort potentiel d’abus.
Le président a été interrogé sur ce projet lors d’une cérémonie à la Maison‑Blanche, lundi, au cours de laquelle il remettait la Mexican Border Defense Medal, qui distingue les militaires déployés à la frontière entre les États‑Unis et le Mexique.
« Nous y réfléchissons », a déclaré le président. « Parce que beaucoup de gens souhaitent la reclassification, car elle permettrait d’ouvrir la voie à d’immenses travaux de recherche qui ne peuvent pas être menés tant que vous ne reclassifiez pas. Nous étudions donc cela de très près. »
Un processus d’examen lancé par le président Joe Biden en 2022 pourrait aboutir au reclassement de la marijuana comme substance de l’annexe III, mais, même s’il était mené à son terme, cela ne légaliserait ni ne dépénaliserait la drogue.
En août, M. Trump avait indiqué aux journalistes que son administration « étudiait la reclassification », tout en précisant qu’aucune décision ne serait prise avant un certain temps.
« Nous nous penchons sur la question. Certains aiment cela. D’autres détestent cela. Certains détestent tout le concept de la marijuana, parce que si c’est mauvais pour les enfants, c’est mauvais pour les personnes plus âgées que les enfants », a déclaré M. Trump. « Mais nous examinons la reclassification, et nous prendrons une décision au cours des, je dirais, prochaines semaines, et cette décision, espérons‑le, sera la bonne. »
Le président a ajouté que la marijuana était un « sujet très complexe » et qu’il estimait que la plante avait accompli de grandes choses dans le domaine médical, même s’il existe « des aspects négatifs concernant à peu près tout ce qui ne relève pas du médical ».
« Pour la douleur et divers troubles, j’ai entendu des choses très positives, mais pour d’autres éléments, j’ai entendu des choses très négatives », a indiqué M. Trump.
Poursuivre là où Biden s’est arrêté
Si le président donne suite à ce décret, il pourrait ainsi reprendre le processus là où son prédécesseur l’avait laissé, car il n’était pas certain que le gouvernement fédéral poursuive la démarche visant à reclasser la marijuana comme substance de l’annexe III, après que M. Biden a demandé au Department of Health and Human Services (HHS : Département de la Santé et des Services sociaux) de revoir le statut de la drogue en 2022.
Une fois son examen achevé en 2023, et après avoir pris en compte les recommandations de la Food and Drug Administration (FDA : Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux), le HHS a approuvé le transfert de la marijuana vers l’annexe III.
Le Département de la Justice de M. Biden a suivi, en mai 2024, et annoncé qu’il engageait formellement la procédure de reclassification de la marijuana hors de l’annexe I, ce qui suppose de donner instruction à la Drug Enforcement Administration (DEA : Agence américaine de lutte contre le trafic de stupéfiants) de modifier son statut dans la classification.
Cependant, après la perte par le Parti démocrate du contrôle de l’exécutif lors de l’élection de l’an dernier, il n’était pas certain que le Département de la Justice et la DEA poursuivraient le processus visant à faire passer la marijuana dans l’annexe III, aux côtés de médicaments largement utilisés comme les stéroïdes anabolisants, la testostérone et la kétamine.
L’annexe I, à l’inverse, est réservée aux drogues dépourvues de « valeur médicale actuellement reconnue et présentant un fort potentiel d’abus », parmi lesquelles le LSD, l’ecstasy ou MDMA, et l’héroïne.
Les partisans du reclassement de la marijuana invoquent des décennies de témoignages anecdotiques sur ses bienfaits médicaux pour traiter des troubles comme l’insomnie, l’anxiété et la douleur, mais des recherches récentes ont remis en cause l’efficacité de la plante contre les douleurs non neuropathiques, selon les Centers for Disease Control and Prevention (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies).
Certains composés présents dans la plante – les cannabinoïdes – ont toutefois conduit à la mise au point de nouveaux médicaments approuvés par la FDA, dont Epidiolex, dérivé du cannabidiol, ou CBD, qui traite des formes graves d’épilepsie de l’enfant.
« Ces enfants peuvent faire jusqu’à cent crises par jour, et ce médicament peut réduire le nombre de crises et, dans un petit pourcentage de cas, les faire disparaître complètement », a expliqué Kent Vrana, directeur du Penn State Center for Cannabis and Natural Product Pharmaceuticals, lors d’une séance de questions‑réponses à l’université en août.
Un sondage publié en mars par l’institut Fabrizio, Lee & Associates a montré que 72 % de l’ensemble des électeurs, et 67 % des électeurs républicains, soutiennent le passage de la marijuana de l’annexe I à l’annexe III.
Conséquences juridiques
Le placement de la marijuana dans une autre catégorie du Controlled Substances Act ne légalise ni ne dépénalise la plante, mais il peut alléger les lourdeurs réglementaires qui pèsent sur les marchés légaux dans les États ayant adopté des lois sur la marijuana récréative ou médicale.
Certaines banques refusent de travailler avec les entreprises du secteur, car la marijuana demeure une substance inscrite à l’annexe I au niveau fédéral.
Par ailleurs, l’inscription de la marijuana à l’annexe I a compliqué la tâche des universités et des organismes souhaitant mener des études cliniques autorisées impliquant l’administration de la drogue à des participants, les contraignant parfois à se fonder sur des expériences auto‑rapportées, moins rigoureuses sur le plan empirique pour la recherche médicale, selon M. Vrana.
« Je ne peux obtenir du cannabis et des cannabinoïdes qu’auprès d’une poignée de sources approuvées au niveau fédéral », a‑t‑il déclaré en août, ajoutant que cette situation met en péril le financement de l’université.
« Cela complique la conduite d’essais cliniques qui nous permettraient de mieux comprendre les bénéfices potentiels – et les risques – du cannabis. »

Jacob Burg fait des reportages sur l'État de Floride pour le journal Epoch Times. Il couvre une variété de sujets tels que la criminalité, la politique, la science, l'éducation, la faune et la flore, les questions familiales et d'autres sujets d'actualité. Il a également écrit sur le sport, la politique et les dernières nouvelles pour le Sarasota Herald Tribune.
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