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Des sénateurs demandent que la Russie soit désignée comme État terroriste

L’Ukraine a dit qu’il est « non négociable » que tous les enfants enlevés doivent être rendus avant que Kyiv accepte tout accord de paix avec Moscou.

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Le sénateur Lindsey Graham (au c.) lors d'une audition au Capitole à Washington, le 3 décembre 2025.

Photo: Madalina Kilroy/Epoch Times

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Durée de lecture: 8 Min.

Le 3 décembre, les efforts des membres à la fois démocrates et républicains du Congrès américain qui visent à désigner la Russie comme un État sponsor du terrorisme avaient reçu une nouvelle impulsion lors de l’audition sénatoriale au sujet d’allégations que Moscou enlevait et lavait le cerveau à des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens.

Les sénateurs républicain Lindsey Graham et démocrate Richard Blumenthal avaient présenté pour la première fois en 2022 une législation visant à désigner le gouvernement russe comme un « État sponsor du terrorisme », quelques mois après son invasion de l’Ukraine. Le même jour, les forces russes tiraient un missile sur le réservoir Karachunivske, provoquant sa destruction et l’inondation de Kryvyï Rih, la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

En juin 2024, MM. Graham et Blumenthal avaient présenté à nouveau un projet de loi, accusant le président russe Vladimir Poutine de « comportement barbare en Ukraine » et de « comportement perturbateur à travers l’Afrique et le monde entier ».

Désormais, alors que l’administration Trump poursuivait les négociations avec Moscou et Kyiv dans ses efforts pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, l’élan pour faire adopter cette législation avait reçu un coup de pouce lors d’une audition au Sénat mercredi, où des législateurs et des témoins accusaient Poutine d’avoir ordonné l’enlèvement et le lavage de cerveau de dizaines de milliers d’enfants ukrainiens.

« Des gens et des organisations en Ukraine affirment que la Russie de Poutine a séparé plus de 19.000 enfants ukrainiens de leurs familles, essayant de les transformer en Russes », a martelé Lindsey Graham. « Vous ne pouvez pas mettre fin honorablement à ce conflit sans tenir compte de chaque enfant emmené par la Russie de Poutine hors d’Ukraine. Point. »

La Russie a nié qu’elle pratiquait les enlèvements. M. Graham a dit qu’il avait invité l’ambassadeur russe à l’audition de mercredi pour « établir un dossier quant à la légitimité ou non de cette affirmation », mais il n’est pas venu.

Dans un rapport que Richard Blumenthal a examiné, des soldats russes avaient emmené de force un garçon de 16 ans dans un orphelinat avec une « terrible hygiène ». Un autre garçon, âgé de 9 ans, vivait avec sa mère jusqu’à ce qu’elle soit tuée par une frappe de missile russe. Après l’avoir enterrée dans leur jardin, les forces russes ont placé le garçon dans un hôpital à Donetsk, où il « a subi une opération sans anesthésie ».

Nathaniel Raymond, enquêteur sur les crimes de guerre et directeur exécutif du Humanitarian Research Lab à la Yale School of Public Health, a expliqué que son enquête de trois ans et demi révélait que le « nombre réel » d’enfants ukrainiens que seraient enlevés par la Russie était « plutôt proche de 35.000 ».

Nathaniel Raymond, directeur exécutif du Humanitarian Research Lab à la Yale School of Public Health, témoigne lors de l’audition au Capitole de Washington le 3 décembre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

Lindsey Graham, un important sénateur républicain, a insisté que le Congrès devrait examiner les termes de tout accord que l’administration Trump négociait avec Moscou afin que le pouvoir législatif ait son mot à dire pour déterminer si l’accord était bon ou mauvais et s’il offrait des garanties de sécurité à l’Ukraine, « ce qui doit être le cas ».

« Nous examinerons ces garanties et verrons si nous pouvons trouver un soutien bipartisan pour les rendre durables au-delà de l’administration Trump », a précisé M. Graham. Il a ajouté que la législation qu’il parrainait avec M. Blumenthal qualifierait la Russie d’État terroriste « parce qu’ils se comportent comme des terroristes », avec des enlèvements d’enfants et d’autres violations des droits humains.

Retourner les enfants : une ligne rouge pour l’Ukraine

Olha Stefanishyna, ambassadrice d’Ukraine aux États-Unis, a insisté qu’il était « non négociable » pour le gouvernement ukrainien que « tous les enfants qui ont été enlevés soient soumis à un retour inconditionnel », faute de quoi Kyiv n’accepterait aucun accord avec Moscou.

Olha Stefanishyna, ambassadrice d’Ukraine aux États-Unis, témoigne lors de l’audition au Capitole à Washington, le 3 décembre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

Le mois dernier, l’administration Trump avait rédigé un projet de plan en 28 points pour mettre fin à la guerre.

Le plan comprenait un accord de non-agression, dans lequel la Russie devait cesser d’envahir ses voisins, une fin à l’expansion de l’OTAN et une disposition selon laquelle l’Ukraine céderait les régions de Crimée, de Louhansk et de Donetsk à la Russie. De plus, les régions de Kherson et de Zaporijjia seraient gelées le long de la ligne de contact, entraînant une reconnaissance de facto.

Ce plan, en particulier les parties prévoyant que l’Ukraine cède son territoire, avait suscité des critiques de la part de certains législateurs américains et dirigeants mondiaux, qui le décrivent comme plus bénéfique aux intérêts de Moscou qu’à ceux de Kyiv. Donald Trump a déclaré que le plan restait ouvert à la négociation.

L’envoyé spécial Steve Witkoff a rencontré Vladimir Poutine à Moscou le 2 décembre, ce qui a abouti à des discussions « constructives », selon Iouri Ouchakov, principal conseiller de Poutine en politique étrangère.

Le Kremlin a annoncé que Poutine avait accepté certaines des propositions des États-Unis pour mettre fin à la guerre, mais que « d’autres étaient considérées comme inacceptables ».

Les dirigeants européens manifestaient leur soutien à M. Zelensky lundi avant la rencontre de MM. Witkoff et Poutine. Emmanuel Macron a organisé une conférence de presse avec le président ukrainien à Paris, où les deux ont rejoint un appel avec plusieurs autres dirigeants du continent.

Seule l’Ukraine peut prendre la décision concernant ses territoires et les accords de paix avec la Russie, a souligné M. Macron aux journalistes.

Jacob Burg fait des reportages sur l'État de Floride pour le journal Epoch Times. Il couvre une variété de sujets tels que la criminalité, la politique, la science, l'éducation, la faune et la flore, les questions familiales et d'autres sujets d'actualité. Il a également écrit sur le sport, la politique et les dernières nouvelles pour le Sarasota Herald Tribune.

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