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Donald Trump affirme qu’il n’autorisera pas Nvidia à vendre ses puces avancées à la Chine
Les États-Unis sont actuellement en tête dans la course à l’intelligence artificielle, a déclaré Donald Trump, mais permettre à la Chine d’accéder à des puces avancées lui offrirait « un avantage équivalent » dans cette compétition.

Le président Donald Trump (à g.) écoute le PDG de Nvidia
Photo: Andrew Harnik / Getty Images.
WASHINGTON — Le président Donald Trump a annoncé qu’il n’autoriserait pas la Chine à acquérir les puces Blackwell de Nvidia dans une interview accordée à CBS, diffusée dans l’émission « 60 Minutes » ce dimanche.
« Non, nous ne le ferons pas », a déclaré Trump pendant l’interview, enregistrée vendredi, lorsque la question lui a été posée sur la possibilité que le fabricant de puces puisse vendre ses composants les plus avancés à la Chine.
« Nous ne permettrons à personne d’autre qu’aux États‑Unis de les obtenir. »
L’émission « 60 Minutes » du 31 octobre marquait la première apparition de Trump depuis qu’il a engagé des poursuites et conclu un accord avec la société mère du réseau, Paramount, en juillet.
Au cours de cet entretien, le président américain a réaffirmé que les États-Unis ont une avance dans la course à l’IA, mais qu’offrir à la Chine l’accès aux puces avancées reviendrait à lui « donner un avantage égal » dans la compétition.
« Actuellement, nous sommes en tête parce que nous produisons de l’électricité comme jamais auparavant », a-t-il assuré.
Le 31 octobre, le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a exprimé l’espoir que son entreprise pourra vendre à terme ses puces Blackwell, nouvelle génération de composants dédiés à l’IA, sur le territoire chinois, même s’il n’existe pour le moment aucun projet en ce sens.
« Je l’espère, mais c’est une décision qui revient au président Trump », a déclaré M. Huang aux journalistes, en marge du sommet APEC des dirigeants d’entreprises à Gyeongju, en Corée du Sud.
Les États-Unis ont imposé un contrôle des exportations sur la vente des puces d’IA les plus avancées de Nvidia à la Chine, dans le but de limiter sa progression technologique, en particulier pour des usages susceptibles d’aider son armée.
« Nous obtenons désormais des autorisations en deux à trois semaines. Il fallait vingt ans auparavant. Et nous sommes nettement devant dans la course à l’IA », a ajouté Trump.
Le 2 novembre, Trump a réitéré sa position à propos des puces Blackwell de Nvidia à bord d’Air Force One, sur le chemin du retour vers Washington.
« Elles ont dix ans d’avance sur toutes les autres puces », a affirmé Trump. « Non, nous ne donnerons pas cette puce à d’autres pays. »
Après la rencontre bilatérale du 30 octobre avec le dirigeant du Parti communiste chinois, Xi Jinping, à Busan en Corée du Sud, Trump a précisé aux journalistes que la question des semi-conducteurs avait été abordée et que la Chine allait « discuter avec Nvidia et d’autres pour obtenir des puces », mais il a ajouté : « Il n’est pas question des Blackwell. »
La semaine dernière, des parlementaires des deux bords ont appelé à la prudence concernant la vente de ces puces avancées à la Chine.
Le comité spécial de la Chambre des représentants sur le Parti communiste chinois a déclaré sur X que son président, John Moolenaar (Républicain du Michigan), avait informé l’administration Trump que les États‑Unis « ne peuvent pas vendre les puces IA les plus avancées à l’adversaire principal de notre pays. »
« Alors que ces composants sont rares, il convient de favoriser notre économie et l’innovation américaine avant de faciliter la modernisation militaire du PCC et ses atteintes aux droits humains », a insisté Raja Krishnamoorthi (Démocrate de l’Illinois), vice-président du comité, dans un communiqué.
Lors de l’entretien sur CBS, Trump a également abordé la question des restrictions chinoises sur les exportations de terres rares, employées comme levier de négociation. Il a indiqué que son administration avait lancé un programme d’urgence afin de réduire la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine pour les terres rares et les minerais stratégiques.
« D’ici un an à un an et demi, nous disposerons de tout ce dont nous avons besoin », a assuré Trump, précisant que la Chine ne serait alors plus une menace.
Catherine Yang a contribué à cet article.

Emel Akan est journaliste spécialiste de la politique économique à la Maison-Blanche à Washington, D.C. Auparavant, elle a travaillé dans le secteur financier en tant que banquière d'investissement chez JPMorgan et en tant que consultante chez PwC. Elle est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’université de Georgetown.
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