Opinion
« Des millions de Charlie Kirk sont nés » Entretien avec José Antonio Fúster
Conférence de presse de José Antonio Fúster le 24 juin 2023.
Photo: Flickr.com
José Antonio Fúster, député et porte-parole national de Vox, ainsi que président de Vox Madrid, s’est entretenu en exclusivité avec Epoch Times Espagne dans le cadre de l’Europa Viva 25.
Une grande partie de son intervention a été consacrée à honorer la mémoire de Charlie Kirk, l’influent activiste conservateur américain assassiné il y a deux semaines sur un campus universitaire de l’Utah.
Le député de 57 ans, visiblement ému, a raconté comment le meurtre de M. Kirk avait bouleversé sa propre famille. « J’en ai la chair de poule parce que je suivais Charlie Kirk depuis longtemps, mais le jour où il a été tué, dix minutes plus tard, j’ai remarqué que c’étaient mes enfants, âgés de vingt et vingt-deux ans, qui étaient les plus touchés, car ils avaient grandi avec Charlie Kirk. Pour eux, plus que leur père, il avait vraiment eu une influence déterminante dans leur vie », a expliqué le porte-parole de Vox.
Le journaliste a souligné le rôle de Charlie Kirk en tant que défenseur du dialogue. « Ils n’ont pas compris qu’on puisse tuer une personne qui allait seulement dialoguer, qui se rendait sur les campus universitaires armé uniquement d’une table, d’une chaise, d’un micro et de ses mots, et qui encourageait les gens à débattre, à confronter, à convaincre s’ils le pouvaient, ou à se laisser convaincre. Il disait : « Prouvez-moi que j’ai tort », se souvient-il, soulignant à quel point cette philosophie a été diabolisée par la gauche, avec des conséquences fatales que Vox « connaît de première main ».
M. Fúster, qui a été témoin de l’ascension de Charlie Kirk depuis ses premiers événements sur les campus américains « infectés par le wokisme » — un phénomène qui, selon lui, touche également les universités publiques espagnoles —, a salué la manière dont l’activiste « transformait l’hostilité en sympathie ».
« Dès qu’il arrivait avec seulement une table, une chaise et qu’un étudiant, deux étudiants venaient, il créait une ambiance. Il a commencé dans un environnement hostile à son égard dans ces universités […]. Mais ensuite, cette animosité s’est transformée en une profonde vague de sympathie. Des milliers et des milliers de personnes venaient écouter Charlie Kirk. C’est une victoire », a-t-il déclaré avec enthousiasme.
Un héritage qui réveille la jeunesse
Un jeune homme brandit le drapeau espagnol lors de l’Europa Viva 25, au Palais Vistalegre, à Madrid, le 14 septembre 2025. (Ana Flores / Epoch Times Espagne)
Pour M. Fúster, la mort de M. Kirk n’est pas une fin, mais un élan multiplicateur. « Des millions de Charlie Kirk sont nés », a-t-il déclaré.
Selon lui, cette tragédie marque un tournant dans l’arène politique et sociale, où le débat d’idées semble avoir disparu : « Charlie Kirk était l’un des nôtres. Nous ne sommes toujours armés que de nos mots. Mais sa veuve, Erika, l’a parfaitement exprimé : « Vous ne savez pas ce que vous avez fait. Vous n’avez aucune idée des conséquences que cela va avoir. »
Le député de Vox a assuré qu’à partir de maintenant, « des millions de jeunes vont suivre l’exemple de Charlie Kirk dans le monde entier ». C’est pourquoi il a exhorté les jeunes Espagnols à suivre dans leurs propres foyers l’empreinte laissée par l’activiste conservateur : « Ces jeunes doivent demander à leurs parents et à leurs grands-parents : « Que comptez-vous faire pour nous ? Vous avez passé toute votre vie à voter pour les deux grands partis ici en Espagne, et vous avez mal agi. Maintenant, qu’êtes-vous prêts à faire pour moi ? »
L’appel de José Antonio Fúster aux nouvelles générations n’est pas isolé, mais s’appuie sur les tendances observées dans les derniers sondages en Espagne.
Un baromètre du CIS publié en juillet montre que VOX s’est imposé comme le premier choix des moins de 45 ans. En particulier, le parti dirigé par Santiago Abascal obtient des résultats remarquables chez les jeunes de 25 à 34 ans, où il recueille près de 30 % des suffrages.
Ces chiffres brossent un tableau où la droite conservatrice se positionne comme l’option préférée des jeunes. En effet, le même cabinet de conseil prévoit que 38,88 % des jeunes espagnols de moins de 25 ans qui se rendraient aux urnes voteraient pour Vox.
« Beaucoup de jeunes doivent adopter la même attitude, la même position et le même discours que Charlie Kirk, s’asseoir dans la cuisine avec leurs parents et leurs grands-parents, et leur dire : « Prouvez-moi que vous allez faire quelque chose pour moi. Prouvez-moi que j’ai tort », a déclaré le député.
« Ils cannibalisent les institutions »
Vers la fin de la conversation, M. Fúster a abordé la récente condamnation de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro à 27 ans et 3 mois de prison ferme par la Cour suprême fédérale (STF), pour sa participation présumée à un complot putschiste après les élections de 2022.
Pour le porte-parole de Vox, cette condamnation est un exemple clair de la façon dont la gauche « cannibalise les institutions ».
« Cela vient du manuel du Forum de São Paulo et du Groupe de Puebla : chaque fois qu’ils arrivent au pouvoir, la première chose qu’ils font est de cannibaliser les institutions, de les garder à leur profit, de nommer des juges complices, et non des juges indépendants. Parce qu’ils ne croient pas à la séparation des pouvoirs », a dénoncé José Antonio Fúster.
En réponse, Vox promeut le Forum de Madrid, une initiative qui rassemble des « patriotes » des deux côtés de l’Atlantique afin de contrer ces dynamiques. « Nous devons lutter contre ce Forum de São Paulo. C’est pourquoi nous avons lancé l’initiative du Forum de Madrid, qui rassemble tant de patriotes de ce côté-ci et de l’autre côté de l’océan », a-t-il déclaré.
« Jair Bolsonaro est un homme bien. Regardez qui sont les juges qui l’ont condamné au service d’une cause ignoble », a-t-il souligné.
M. Fúster a conclu en rappelant que, dans un monde où la diabolisation mène à la violence — comme dans le cas de Kirk —, la résistance conservatrice doit être ferme. « Vox n’est armé que de la parole », a-t-il réitéré, un slogan qui unit les « millions de Charlie Kirk » nés de la tragédie.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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