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Pression du régime chinois à l'étranger

Des influenceurs taïwanais dénoncent les avis de recherche lancés contre eux par la Chine

La Chine communiste a lancé un appel à la délation, assorti de récompenses, à l'encontre d'influenceurs taïwanais vivant à Taïwan. L’initiative a suscité à la fois consternation et dérision à Taïwan, où cet épisode relance le débat sur les méthodes de pression du Parti communiste chinois (PCC) à l'encontre de tout ressortissant étranger critique du régime.

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Les influenceurs taïwanais Wen Tzu-yu (à droite) et Chen Po-yuan. Song Bilong/Photo d’archives/Epoch Times.

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Durée de lecture: 3 Min.

Jeudi, des autorités locales chinoises ont annoncé des primes pouvant atteindre jusqu’à 250.000 yuans (environ 34.000 euros) pour toute information menant à l’arrestation de deux personnalités taïwanaises en ligne : Wen Tzu-yu, un influenceur connu sous le pseudonyme « Pa Chiung », et Chen Po-yuan, influenceur et rappeur connu sur scène sous le nom de « Mannam PYC ». Elles les accuse « d’incitation à la sécession », une accusation régulièrement utilisée contre les défenseurs de l’indépendance de Taïwan et les critiques du régime.

Cette décision intervient un jour après une démarche similaire visant Puma Shen, député du Parti démocrate progressiste, au pouvoir à Taïwan.

Familles et figures publiques réagissent

Vendredi, la mère de M. Chen a publié une lettre ouverte dans laquelle elle félicite les deux jeunes hommes. « Ces deux garçons ne font que défendre la démocratie de leur pays», écrit-elle. « En tant que mère, je suis à la fois fière et inquiète. »

Elle appelle la société taïwanaise à ne pas céder à la peur et à soutenir ces jeunes militants anticommunistes face à la pression d’un gouvernement étranger.

« Les protéger, c’est protéger la souveraineté de Taïwan », écrit-elle. « Que la voix de la justice ne soit pas étouffée par la peur. Et que tout Taïwan sache : nous ne céderons pas à l’autoritarisme du régime chinois. »

Le chercheur taïwanais Chen Shih-fen, basé aux États-Unis, a salué la réponse satirique de M. Wen, qui a lancé son propre avis de recherche contre des soutiens du régime chinois à Taïwan.

Il a décrit cette prime comme une caricature des vieux réflexes du régime.

« Si Taïwan prenait vraiment au sérieux ces plaisanteries, nous serions ridicules », a-t-il déclaré, louant le sens de la répartie des jeunes influenceurs.

Le maire de Taipei, Chiang Wan-an, a lui aussi rappelé devant le conseil municipal que la protection des citoyens relevait de la responsabilité du gouvernement.

« Lorsque quiconque à Taïwan est pris pour cible de cette manière, le gouvernement doit immédiatement réagir, exprimer son soutien et engager des démarches diplomatiques », a-t-il déclaré.

L’affaire confirme que la pression exercée par le PCC dépasse largement ses frontières et s’inscrit dans une stratégie de répression transnationale de plus en plus assumée.

Dai Deman a contribué à ce reportage.