Colloque sur l’histoire des Juifs de France : boycott de chercheurs, déplore le musée organisateur

Plusieurs universitaires ont annulé leur participation à un colloque consacré à l’histoire des Juifs de France, invoquant notamment la guerre à Gaza. Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Mahj), organisateur de l’événement, a dénoncé jeudi un « boycott sans précédent ».
Cinq chercheurs français se retirent
Le colloque « Les histoires juives de Paris (Moyen Âge et époque moderne) », prévu les 15 et 16 septembre à Paris, devait rassembler des spécialistes français et internationaux. Mais « cinq chercheurs français ont récemment annulé leur participation », a indiqué le Mahj dans un communiqué.
Il s’agit d’une première « depuis sa création en 1998 », a souligné le musée, sans mentionner les noms des universitaires concernés.
« Confond les chercheurs et les responsables politiques »
Selon le Mahj, les annulations sont liées au financement par l’Université hébraïque de Jérusalem de la participation d’une doctorante. Certains chercheurs « ont argué du fait que leur participation équivalait à soutenir le gouvernement israélien », tandis que d’autres « ont simplement fait référence à la guerre à Gaza pour remettre en cause les modalités d’organisation ».
Malgré ces retraits, le colloque a été maintenu, mais remanié. Le musée estime que « ce boycott dessert absurdement le monde universitaire israélien, dont certains représentants figurent parmi les plus opposés à la poursuite de la guerre à Gaza » et « confond les chercheurs et les responsables politiques ».
« Cela doit appeler des sanctions »
« Trop, c’est trop ! Ces appels au boycott répétés d’artistes, de spectacles, de conférences, de blocages d’établissements deviennent des prétextes à un antisémitisme caractérisé et assumé. Ce n’est plus une question d’opinion, c’est une question de justice et de politique pénale », a dénoncé sur X la ministre de la Culture démissionnaire, Rachida Dati.
« Cela doit appeler des sanctions », a affirmé le président du Crif, Yonathan Arfi, ajoutant n’être « malheureusement pas surpris, parce qu’on est dans une période où partout est en train de se poser une forme de chape de plomb avec une hégémonie culturelle de l’obsession et de la détestation d’Israël ».
La Licra a, de son côté, dénoncé sur X un « crachat idéologique » qui « fragilise le principe même de la recherche en remettant en cause son autonomie ».
Dans un communiqué, Ariel Goldmann, président de la Fondation du judaïsme français, a également critiqué la décision des chercheurs : « Conditionner la participation à cet événement au conflit de Gaza constitue une confusion dangereuse entre des réalités sans rapport, et un amalgame qui fragilise la liberté académique. »
Avec AFP
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