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« Ce truc qui tombe du ciel, à un moment ça suffit » : Yaël Braun-Pivet veut taxer encore davantage l’héritage

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La présidente de l'Assemblée nationale française, Yael Braun-Pivet, annonce les résultats des élections des membres du bureau de l'Assemblée nationale et des présidents des commissions, à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 1er octobre 2025.

Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a proposé une taxation accrue des héritages. Interpellée sur France 2, elle a dénoncé la logique d’une transmission patrimoniale qu’elle a qualifiée de « truc qui tombe du ciel », estimant qu’ « à un moment, ça suffit ». Ce positionnement intervient alors que le gouvernement prépare le Budget 2026.
Cette remarque replace le sujet de la transmission de patrimoine au centre des débats, déjà énormément taxée. La présidente de l’Assemblée nationale n’appelle pas à une réforme, mais souhaite ouvrir un « véritable débat national » sur la fiscalité successorale, estimant que la circulation des richesses « ne se fait pas bien dans notre pays et ce n’est pas sain ».

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La présidente de l’Assemblée nationale n’a pas hésité à s’attaquer frontalement à la notion traditionnelle selon laquelle l’héritage représente la récompense du travail et de l’épargne des générations précédentes. En martelant vouloir taxer davantage cet « argent malsain », elle déclenche un débat à la veille d’un budget sous tension, alors même que l’exécutif peine à convaincre sur la cohérence de sa politique fiscale, selon le JDD.
Derrière la formule-choc, la démarche suscite un malaise, y compris dans le camp présidentiel. D’abord parce que la présidente de l’Assemblée nationale ne présente aucune proposition concrète, renvoyant à un hypothétique débat de fond, tout en ajoutant que ce sujet ne saurait être traité « au détour d’un amendement ».
Cette sortie médiatique alimente les suspicions autour de manœuvres politiques à l’orée des débats parlementaires sur le projet de loi de finances 2026 alors que la majorité cherche de nouvelles recettes fiscales et que les Français veulent au contraire moins d’impôts.
Cette sortie s’inscrit dans une séquence où la fracture idéologique sur la fiscalité du patrimoine demeure entière au sein de la majorité. Les arguments avancés – dénonciation d’un modèle « malsain » et d’une « circulation des richesses bloquée » – ignorent que le système actuel, déjà l’un des plus imposés d’Europe pour les héritiers avec des taux pouvant aller jusqu’à 60 % de taxation du patrimoine, génère une forte résistance sociale.
Les réseaux sociaux s’enflamment, accusant la présidente de galvauder la notion de transmission : « Taxer une fois de plus ce qui reste après une vie de taxes. Ils ne s’arrêteront donc jamais. » peut-on lire. Nombre de Français voient dans cette sortie la marque d’un mépris pour le travail et les sacrifices des générations passées, ainsi que la menace d’une spoliation des héritiers modestes.
Il y a de plus une absence de cohérence entre la justice sociale et l’efficacité fiscale, les plus fortunés, visés par le discours de Braun-Pivet, parvenant déjà le plus souvent à contourner les droits de succession grâce à des dispositifs d’optimisation. Ce décalage affaiblit la capacité de la majorité à convaincre sur une réforme, d’autant que, selon les sondages, la majorité des Français souhaite plutôt alléger la fiscalité sur l’héritage que la durcir.
Dans un contexte de défiance fiscale généralisée, la sortie de Yaël Braun-Pivet risque au contraire d’exacerber les crispations, sans rassurer ni convaincre sur la capacité du gouvernement à forger un consensus équilibré sur le Budget 2026.