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Carte d'identité

Carte d’identité : pour le député LFI Jean-François Coulomme, la mention du sexe est « une anomalie »

Une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par 69 députés, majoritairement de La France insoumise, propose de supprimer la mention du sexe sur les cartes d’identité françaises. Défendue comme un symbole d’égalité, cette initiative ne fait pas l'unanimité et des voix dénoncent une négation de la réalité biologique.  

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Le député Jean-François Coulomme, membre du parti La France Insoumise - Nouveau Front Populaire.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Les auteurs du texte estiment que la mesure visant à retirer la mention « sexe » des cartes nationales d’identité s’inscrit dans un « choix politique » et répond à l’urgence « d’adapter notre législation à l’évolution de notre société », rapporte Sud Radio, qui a interrogé le député LFI Jean-François Coulomme à ce sujet.  

« Héritée d’un passé inégalitaire » 

Présentée par 69 députés du NFP, principalement issus de La France insoumise, cette proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale mardi dernier. Actuellement en phase de signatures auprès des différents groupes parlementaires, le texte pourrait être inscrit à l’ordre du jour d’une future niche parlementaire du groupe LFI. Toutefois, son avenir demeure incertain, tant la question suscite des divergences jusque dans les rangs de la gauche.  
Rappelant que la carte d’identité ne comportait pas cette mention avant 1955, les élus Insoumis à l’origine de la proposition de loi considèrent que la distinction homme/femme sur ces documents officiels est « héritée d’un passé inégalitaire » et n’a plus de véritable « utilité administrative ».  

« Reconnaître toutes les réalités humaines » 

Jean-François Coulomme, député LFI de Savoie et initiateur de la proposition, a défendu son texte sur Sud Radio ce lundi. Selon lui, cette distinction « découle du Code civil napoléonien », instauré à une époque où les droits différaient selon le sexe. Il a ainsi déclaré : « La mention du sexe sur la carte nationale d’identité, c’est une sorte d’anomalie. » Étant donné qu’aujourd’hui, les mêmes droits sont accordés aux hommes et aux femmes, cette mention est désormais « obsolète et caduque ».  
Pour le député savoyard, cette mesure vise également à « reconnaître toutes les réalités humaines », dont celles des personnes transgenres ou intersexes, car selon lui, « un grand nombre de personnes ne rentrent pas dans la binarité homme-femme ». « Pour certaines, cette assignation représente une souffrance », a-t-il appuyé.  

« Faire évoluer les mentalités » 

Jean-François Coulomme assure que la proposition ne remet pas en cause les différences biologiques mais questionne leur pertinence comme marqueur administratif. Selon lui, « ce n’est pas par l’intermédiaire d’un petit papier administratif qu’on garantit l’accès aux droits ». Il considère d’ailleurs que « beaucoup de citoyens, bien qu’ayant une carte d’identité, se voient encore contrariés dans leurs droits au quotidien ». 
Le parlementaire, qui espère « faire évoluer les mentalités », admet que le texte relève davantage du symbolique que d’une « nécessité administrative ». Il cite également l’exemple de plusieurs pays européens ayant déjà supprimé cette mention de leurs documents officiels. Il rappelle que le permis de conduire français ne contient pas non plus cette information, tout en conservant sa valeur administrative.  

Une « déclaration publique d’ineptie scientifique » 

La proposition a fait bondir le politologue Leonardo Orlando, coauteur de Sexe, sciences et censure, également invité sur Sud Radio ce 20 octobre. « L’espèce humaine est une espèce sexuée, fondée sur le mâle et la femelle », a souligné le chercheur, pour qui le fait de nier cette réalité reviendrait à « confondre le sexe, réalité biologique, et le genre, construction sociale ». D’après lui, il s’agit d’une « déclaration publique d’ineptie scientifique et de malhonnêteté intellectuelle ».  
Fondateur de l’Observatoire du wokisme, Olivier Vial rappelle dans les colonnes du Figaro que « la carte d’identité a vocation à nous identifier », ce qui suppose « des critères biologiques objectifs, comme le sexe ou la taille ». S’interrogeant sur la définition même de l’identité, il met en garde contre une conception fondée uniquement sur le ressenti, susceptible de « changer au fil du temps ». Et de prévenir, non sans ironie : « Si vous vous sentez licorne, très bien, mais vous ne pouvez pas nous imposer que l’on vous voie comme une licorne ! »