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Jordan Bardella« C dans l’air » : le RN saisit l’Arcom après un parallèle entre Jordan Bardella et Hitler
Le Rassemblement national a annoncé ce mardi la saisine de l’Arcom après la diffusion, lundi soir, d’une séquence controversée dans l’émission C dans l’air sur France 5. La journaliste Caroline Michel-Aguirre y avait établi un parallèle entre le président du RN, Jordan Bardella, et Adolf Hitler via la figure du chancelier allemand Franz von Papen.

Le président du Rassemblement National (RN) et député européen Jordan Bardella, à Paris, le 28 octobre 2025.
Photo: de THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Ce lundi 3 novembre 2025, l’émission C dans l’air consacrait un débat à l’actualité politique, en particulier à la progression du Rassemblement national et à l’essor de son président, Jordan Bardella. Dans ce cadre, Caroline Michel-Aguirre, journaliste au Nouvel Observateur, a commenté les relations entre le jeune chef de parti et le monde de l’entreprise.
« On va prendre le contrôle de son cerveau »
« Le patronat prend un risque parce qu’une partie d’entre eux multiplie les contacts avec Jordan Bardella et se dit : « On va prendre le contrôle de son cerveau. Il est jeune, il n’y connaît rien, on va lui donner un programme libéral » », a-t-elle déclaré, faisant référence aux chefs d’entreprise.
La journaliste s’est appuyée sur une analyse d’Alain Minc pour illustrer son propos : « C’est ce qu’Alain Minc appelle l’effet von Papen, c’est-à-dire qu’au nom d’une potentielle stabilité, on va prendre ce risque parce qu’on va le contrôler. » La référence historique à Franz von Papen, chancelier allemand des années 1930 qui facilita l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir en croyant pouvoir le manipuler, a immédiatement été au cœur de la polémique.
Jordan Bardella a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux : « ‘L’effet von Papen’, de mieux en mieux ! La conception du débat selon le service public : quatre intervenants, tous d’accord pour me comparer à Hitler, sans aucune nuance ni modération de la part de la présentatrice, au regard approbateur. À travers moi, ce sont des millions de Français qui sont insultés, avec leur argent. Vivement la privatisation ! »
Des insultes qui « outragent aussi onze millions d’électeurs »
Marine Le Pen a également pris position ce 3 novembre au soir, qualifiant d’« inadmissibles » les « insultes envers Jordan Bardella ». « Elles outragent aussi onze millions d’électeurs. Quelle autorité va enfin ramener de la neutralité dans ce service public de l’audiovisuel en pleine dérive ? », a-t-elle ajouté, dénonçant « le combat revendiqué et obsessionnel de M. Pigasse contre le Rassemblement national », actionnaire du Nouvel Observateur via la holding Le Monde libre.
D’autres cadres du RN, comme Hélène Laporte, vice-présidente du parti, et Kévin Pfeffer, ont annoncé saisir l’Arcom. Le député de Moselle a jugé la séquence « inacceptable », dénonçant un service public qui « se vautre une fois de plus dans l’indignité la plus totale ». « Tous les coups bas, toutes les outrances, tous les mots ne sont pas permis », s’est-il encore indigné sur X.
Dans le même esprit, la députée RN Caroline Colombier a indiqué sur X avoir « saisi l’Arcom suite aux propos insultants et diffamatoires proférés à l’encontre de Jordan Bardella […] lors d’un débat ignoble ». Plusieurs internautes ont également réagi, l’un d’eux soulignant : « Cette comparaison est absurde et dénote un manque de culture évident. Hitler était socialiste. »
Pour l’instant, l’Arcom n’a pas commenté la situation, mais une simple saisine permet déjà de déclencher l’analyse d’une séquence.

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