Logo Epoch Times

Budget : le Medef promet une « grande mobilisation patronale » si les impôts des entreprises augmentent

top-article-image

Le président du Medef Patrick Martin.

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Le président du Medef, Patrick Martin, a averti samedi qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée si le budget 2026 prévoyait une augmentation de la fiscalité des entreprises. Dans un entretien publié par Le Parisien, il a dénoncé la « taxe Zucman » réclamée par la gauche, qu’il qualifie de « forme de spoliation ».

« Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts »

« Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement », a déclaré le patron de la première organisation patronale française.
Il a précisé que, face à une hausse de la fiscalité, « il y aura une grande mobilisation patronale, au-delà du Medef ». Selon lui, les adhérents sont « très inquiets ».

« On ne descendra pas dans la rue. On réunira massivement, comme ce fut le cas par le passé, sous forme de meeting, des milliers de chefs d’entreprise (…) pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques qui nous paraissent contraires à la bonne marche de l’économie et à l’intérêt du pays », a-t-il ajouté.

Opposition frontale à la taxe Zucman

Parmi ses « lignes rouges », Patrick Martin cite la taxe sur les très hauts patrimoines dite « Zucman », du nom de l’économiste Gabriel Zucman, défendue par la gauche.
« Ce serait un frein terrible à l’investissement et à la prise de risque pour les entreprises. La taxe Zucman intègre l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l’ISF ne le faisait pas ! (…) Pour certaines entreprises ― dans la tech notamment ― qui valent cher mais ne font pas encore de résultats (…), instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente », s’est-il insurgé.

« Un effet récessif » des mesures de gauche

Le président du Medef a jugé que les propositions budgétaires du PS auraient « un effet récessif » dans une conjoncture déjà fragile.
« C’est presque une provocation pour les patrons de voir que l’État imagine augmenter la fiscalité sans chercher à baisser ses dépenses », a-t-il lancé. Il a plaidé pour que les économies portent « d’abord sur les dépenses sociales et les frais de fonctionnement », évoquant notamment des suppressions de postes de fonctionnaires.

Pression sur le gouvernement Lecornu

Patrick Martin, reçu vendredi soir par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, a rappelé son opposition à la suppression de deux jours fériés. Une mesure sur laquelle le chef du gouvernement est revenu samedi.

La position du Medef a été partagée par l’U2P (Union des entreprises de proximité), qui a salué l’abandon de cette piste. « Cette suppression aurait mis à mal les secteurs de l’hôtellerie restauration et du tourisme (…). Par ailleurs, la mesure consistant à demander à ceux qui travaillent de travailler plus sans gagner plus est inacceptable », a déclaré l’organisation à l’AFP.

« Demander aux entreprises de cotiser davantage sans garantie de revenus supplémentaires est une façon d’alourdir leurs charges », a-t-elle ajouté.

Avec AFP