Brésil: les classes moyennes obtiennent une exonération d’impôt

Le président brésilien Lula annonce à Brasilia, le 18 septembre 2025.
Photo: EVARISTO SA/AFP via Getty Images
La Chambre des députés a donné mercredi son feu vert à une réforme fiscale emblématique du gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva, prévoyant un allègement d’impôt pour les classes moyennes. Une mesure populaire dans le pays, mais qui continue de susciter la méfiance des marchés financiers.
Le projet de loi élargit la tranche d’exonération de l’impôt sur le revenu aux ménages percevant jusqu’à 5000 réaux par mois (environ 800 euros), contre 3000 réaux actuellement (480 euros).
Des millions de contribuables concernés
Selon les estimations avancées par l’exécutif, environ 16 millions de Brésiliens devraient échapper à l’impôt sur le revenu dès 2026, si cette réforme est définitivement adoptée. L’élargissement du seuil constitue, selon le gouvernement, un pas décisif pour améliorer le pouvoir d’achat des classes moyennes dans un pays marqué par de profondes inégalités sociales.
Une compensation par les hauts revenus
Pour compenser cette perte de recettes, le texte introduit parallèlement une hausse de la fiscalité pour les plus hauts revenus. Sont concernés les contribuables percevant plus de 50.000 réaux par mois (près de 8000 euros). Aujourd’hui soumis en moyenne à un taux d’imposition de 2,5%, ces 140.000 personnes verraient leur contribution augmenter progressivement, jusqu’à atteindre 10%.
Un vote à l’unanimité mais des divergences
La réforme a été approuvée à l’unanimité par les députés. Même l’opposition, menée par le camp de l’ancien président Jair Bolsonaro, a apporté son soutien, malgré ses réserves quant au relèvement de l’impôt pour les plus riches. Ce ralliement illustre la popularité du texte auprès de larges fractions de l’opinion publique.
Une mesure mal accueillie par les marchés
S’il s’agit d’un succès politique pour Lula et ses alliés de gauche, le projet ne fait pas l’unanimité ailleurs. Déjà lors de sa présentation l’an dernier, la perspective d’un alourdissement de la fiscalité sur les hauts revenus avait suscité un vent d’inquiétude parmi les investisseurs, provoquant une dévaluation historique du réal. Reste désormais à voir si le Sénat entérinera à son tour ce texte sensible.

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