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Blocage du 10 septembre : un patron offre un jour de congé à ses salariés pour rejoindre le mouvement

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Cette image illustre la mobilisation numérique et physique du mouvement citoyen du 10 septembre 2025, appelant à un arrêt total du pays contre les mesures d'austérité du gouvernement.

Photo: Crédit photo ALBIN BONNARD/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Un chef d’entreprise a annoncé qu’il participerait à la mobilisation du 10 septembre et qu’il offrirait un jour de congé à ses salariés pour qu’ils puissent eux aussi se joindre au mouvement. Une initiative qui illustre l’ampleur de la contestation née sur les réseaux sociaux contre le plan budgétaire jugé austéritaire du gouvernement.
Ce jeudi 28 août, au micro de RMC-BFMTV, Julien, un chef d’entreprise de 44 ans, a déclaré qu’il allait manifester le 10 septembre prochain. Mieux encore, il compte offrir un jour de congé à ses salariés pour qu’eux aussi puissent participer à ce mouvement.
« Je vais fermer mon entreprise »
L’appel à mobilisation intitulé « Bloquons Tout ! », prévu le 10 septembre, circule depuis quelques semaines en ligne. Il annonce un blocage général et illimité du pays, dans un style inspiré des mouvements de gauche radicale. Cette contestation, déclenchée par le plan budgétaire jugé austéritaire de François Bayrou, suscite l’espoir d’une mobilisation sociale légitime, mais inquiète le gouvernement qui le suit de près, craignant une dérive vers une violence organisée.
« Pour la première fois de ma vie, je vais aller manifester et je pense que je vais même faire un peu plus. Je vais fermer mon entreprise. Aujourd’hui, on est cinq salariés, je vais fermer, je vais donner un jour de congé à tout le monde et on va tous aller manifester », a expliqué Julien à nos confrères.
Un ras-le-bol social, malgré une situation financière confortable
Ce qui le dérange, c’est que le mouvement, au départ apolitique, ait finalement été récupéré par le parti de Jean‑Luc Mélenchon. En outre, en tant que chef d’entreprise, Julien reconnaît ne pas avoir de problème financier. « Je suis parti de zéro, j’ai monté mon entreprise, je gagne correctement ma vie, les gens chez moi sont plutôt bien traités, bien payés », a-t-il indiqué, précisant avoir également « des considérations sociales ».
« Ce n’est pas parce qu’on est un peu à droite que, comment dire, on est forcément contre le social », a-t-il assuré, avant de poursuivre : « C’est pour ça que j’ai voté Macron. C’est la première fois de ma vie que je votais parce que je trouvais que c’était un sujet. Enfin, c’était la première fois qu’on n’entendait ni droite ni gauche. »
Le déclencheur : la suppression des deux jours fériés
Le quadragénaire a expliqué que c’est la proposition très impopulaire de François Bayrou de supprimer deux jours fériés pour renflouer les caisses de l’État qui a déclenché sa participation à la manifestation. « On nous dit que c’est de notre faute si on est dans cette situation aujourd’hui […]. Moi j’ai 44 ans. Bayrou, j’en entends parler depuis que j’ai appris à marcher à trois ou quatre ans. Bayrou j’en peux plus, en fait, c’est toujours les mêmes depuis 40 ans qui nous ont tous fait payer, payer, payer et travailler plus et de jours fériés de solidarité et ceci et cela », a-t-il martelé.
Bien qu’ayant toujours travaillé, Julien regrette que la France en arrive à un stade où tout semble se détériorer. « On me demande encore des efforts et tout est de pire en pire. On est quasiment dans un pays du tiers-monde. Je sais pas si un jour il y a des gens qui vont ouvrir les yeux », a-t-il déploré, avant de conclure, dépité : « Les urgences à côté de chez moi, c’est fermé ! Maintenant c’est à 50 kilomètres, faut que j’aille à Lyon si je veux aller aux urgences. Il n’y a plus de médecin. L’école c’est la catastrophe. On est obligé de mettre nos gamins dans le privé. Les routes sont dans un état pitoyable. Il n’y a rien qui va. La justice, c’est la catastrophe… »
La mobilisation du 10 septembre illustre le ras-le-bol grandissant d’une partie de la population face aux mesures jugées restrictives du gouvernement. Pour certains, comme Julien, c’est aussi l’occasion de montrer que le mouvement transcende les clivages politiques, en invitant salariés et citoyens à se mobiliser ensemble.