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Avec une retraite de 700 euros par mois, il creuse chaque jour pour redonner vie à l’ancien port de Marmande

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Jean-Claude Pujos creuse chaque jour pour redonner vie à l’ancien port de Marmande.

Photo: Capture d’écran Facebook Marmande Aujourd'hui

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Durée de lecture: 4 Min.

Animé par la passion du patrimoine, un retraité marmandais creuse chaque jour pour redonner vie à l’ancien quai portuaire. Derrière ce geste désintéressé se cache une existence modeste.
Par tous les temps, Jean-Claude Pujos, pelle à la main, poursuit inlassablement son œuvre sur les berges de la Garonne. Depuis la mi-juillet, cet ancien routier, aujourd’hui âgé de 64 ans, s’est donné pour mission de dégager les pierres de l’ancienne cale de Marmande, ensevelie depuis des décennies sous les alluvions du fleuve. « Je m’ennuyais pendant ma retraite, alors je me suis dit qu’il fallait s’y coller », confie-t-il à Sud Ouest.

Difficile de finir les mois « avec un peu de sous de côté »

Peu à peu, au rythme de ses coups de bêche, l’escalier du quai de la Grave réapparaît. Autrefois, ce lieu accueillait les embarcations assurant la liaison entre Bordeaux et Agen, lorsque le commerce fluvial faisait battre le cœur de la cité de la tomate. Les promeneurs s’arrêtent pour le saluer, parfois pour lui prêter main-forte. Le site retrouve ainsi, avec lui, une forme de vie nouvelle.
La démarche du sexagénaire dépasse le simple passe-temps, elle est un moyen de montrer aux touristes la beauté du lieu, afin que “les touristes qui s’arrêtent en camping-car aient une bonne impression de la ville”. “En plus, cela fait les muscles”, plaisante Jean-Claude.
Cependant, derrière cette belle initiative, se cache une réalité plus difficile. Comme le rapporte Actu.fr, cet artisan de la mémoire vit seul et dispose de moins de 700 euros par mois une fois ses charges payées. “J’essaie de finir les mois avec un peu de sous de côté, mais c’est difficile”, indique-t-il, sans amertume. Raison pour laquelle il calcule désormais chaque euro dépensé. “Je fais des pâtes ou de la purée en grande quantité, ça me permet de tenir plusieurs jours”, raconte-t-il.

« Je ne cours pas après une plaque à mon nom »

Malgré tout, sa seule ambition est de pouvoir poursuivre son chantier bénévole. En 2021, il s’était offert une remorque, mais sa vieille Honda Civic ne dispose pas d’attelage. « J’aimerais avoir une voiture pour pouvoir tracter cette remorque », explique-t-il, son but étant de pouvoir transporter ses outils jusque sur les berges de la Garonne. Bien que trouver un véhicule à bas prix pour satisfaire ce souhait ne soit pas aisé, il ne perd cependant pas espoir.
L’histoire de Jean-Claude a touché bien au-delà de Marmande. Des riverains viennent régulièrement participer au chantier, admirant la détermination de cet homme simple, qui a choisi de consacrer ses journées à faire renaître un patrimoine oublié. Mais derrière cette belle histoire se profile le visage discret d’une génération de retraités modestes, pour qui l’amour de leur territoire devient une manière de tenir.
“Je ne cours pas après une plaque à mon nom. Si je creuse ici, c’est par plaisir, c’est tout”, résume Jean-Claude Pujos. À sa manière, il redonne vie à un port disparu et son obstination inspire ceux qui, comme lui, croient encore à la valeur des gestes simples.