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Ukraine - Frappes russes d’envergure inédite : Zelensky appelle à une « réponse forte » des États-Unis

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La nuit du samedi 6 au dimanche 7 septembre 2025 a été marquée par la plus vaste offensive aérienne russe recensée depuis le début du conflit en Ukraine, selon les autorités locales et plusieurs sources indépendantes. Plus de 800 drones et une douzaine de missiles ont frappé le territoire ukrainien, ciblant aussi bien la capitale Kiev que des régions plus éloignées, telles que Zaporijia, Dnipropetrovsk, Odesa ou encore Soumy.

Photo: : Win McNamee/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

La nuit du samedi 6 au dimanche 7 septembre 2025 a été marquée par la plus vaste offensive aérienne russe recensée depuis le début du conflit en Ukraine, selon les autorités locales et plusieurs sources indépendantes. Plus de 800 drones et une douzaine de missiles ont frappé le territoire ukrainien, ciblant aussi bien la capitale Kiev que des régions plus éloignées, telles que Zaporijia, Dnipropetrovsk, Odesa ou encore Soumy. Cette vague de bombardements a causé au moins cinq morts, dont deux dans la capitale, et blessé des dizaines de civils. Un bilan provisoire qui témoigne de l’ampleur inédite de l’assaut.

Kiev durement frappée, le gouvernement ciblé

À Kiev, outre les destructions d’immeubles résidentiels, c’est le siège du gouvernement qui a été directement touché pour la première fois depuis le début de la guerre. Incendié, le bâtiment du Cabinet des ministres a nécessité l’intervention de plusieurs hélicoptères pour maîtriser le sinistre. Selon les premiers éléments, aucune victime n’est à déplorer pour le personnel gouvernemental, mais les autorités locales font état de dégâts matériels conséquents. Vitali Klitschko, maire de la ville, a précisé que parmi les victimes figurent une jeune femme et son fils de deux mois. L’émotion est vive, d’autant que, dans ce quartier relativement épargné jusqu’alors, la population n’avait encore jamais vécu une telle intensité de bombardement.

De la fumée s’élève au-dessus du siège du gouvernement à Kiev après les frappes russes du 7 septembre 2025. Le toit et les étages supérieurs ont été endommagés lors de l’attaque, a déclaré la Première ministre Yulia Svyrydenko. « Les secours éteignent actuellement l’incendie », a-t-elle écrit sur Telegram. (Photo : GENYA SAVILOV/AFP via Getty Images)

Attaques sur l’ensemble du pays

Dans l’ensemble du pays, les bombardements se sont multipliés. À Zaporijia, plus de vingt maisons ainsi qu’un jardin d’enfants ont été endommagés. Dans la région de Soumy, une frappe a tué une personne et blessé plusieurs autres, dont un enfant de neuf ans. À Dnipropetrovsk, Moscou revendique la prise du village de Khoroshe, confirmant la progression lente mais ininterrompue de ses forces sur le front est. Cette extension territoriale s’accompagne d’une intensification des frappes sur les infrastructures civiles et industrielles, que l’armée russe justifie comme ciblant le « complexe militaro-industriel » ukrainien et des sites de production de drones et d’aérodromes militaires.

Réaction des dirigeants ukrainiens et occidentaux

Face à cette attaque de grande ampleur, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses partenaires occidentaux, et plus particulièrement aux États-Unis, pour obtenir une « réponse forte ». Dans son discours quotidien, il dénonce « un crime délibéré » et insiste sur la nécessité d’une réaction globale : « Nous comptons sur une réponse forte de la part des États-Unis. Il est important que les partenaires agissent de manière coordonnée », a-t-il déclaré. Les appels se sont multipliés pour demander le renforcement de la défense aérienne ukrainienne, l’intensification des sanctions contre le pétrole et le gaz russes, ainsi que la livraison d’armes supplémentaires. La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, réclame à la communauté internationale une réaction « non seulement par des paroles, mais par des actes décisifs ».
Le président américain Donald Trump a indiqué être « prêt » à instaurer de nouvelles sanctions contre la Russie, près d’un an et demi après le début du conflit. Scott Bessent, ministre américain des Finances, a souligné que Washington, en coordination avec l’Union européenne, pourrait « faire monter la pression » sur Moscou, notamment contre les pays qui achètent des hydrocarbures russes. Le Royaume-Uni, par la voix de son Premier ministre Keir Starmer, condamne également la stratégie du Kremlin, dénonçant l’absence de volonté de paix de Moscou. Emmanuel Macron, le président français, estime que « la Russie s’enferme un peu plus dans une logique de guerre et de terreur ».

Situation diplomatique et perspectives

Malgré une intense activité diplomatique depuis plusieurs semaines pour tenter de relancer des négociations, la situation reste complètement bloquée. Moscou, qui occupe désormais environ 20 % du territoire ukrainien, poursuit ses avancées sur des positions stratégiques tout en maintenant une pression maximale sur le gouvernement de Kiev. Les positions des deux camps sur les modalités d’un éventuel cessez-le-feu ou d’une rencontre bilatérale demeurent irréconciliables, chaque dirigeant campant sur ses exigences.
Jeudi dernier, une coalition de vingt-six pays réunis à Paris s’est engagée à offrir des garanties de sécurité à l’Ukraine. Ces mesures, essentiellement défensives, visent à prévenir tout nouvel assaut russe après une hypothétique cessation des hostilités. La Russie, de son côté, continue de qualifier l’expansion de l’Otan à ses frontières de provocation directe et assure qu’aucun déploiement de soldats occidentaux en Ukraine ne sera toléré, les considérant comme des « cibles légitimes ».
L’attaque aérienne massive subie par l’Ukraine ce week-end marque un tournant dans le conflit et relance la question du soutien occidental. Tandis que les civils paient un lourd tribut, Kiev demande plus que jamais une réaction concrète des démocraties occidentales pour enrayer la violence qui s’abat quotidiennement sur ses villes. La communauté internationale, sous la pression des opinions publiques et des dirigeants ukrainiens, se retrouve à nouveau face à l’enjeu d’une riposte ferme contre les violations répétées du droit international par la Russie.