Aide publique aux partis : le RN arrive en tête des bénéficiaires en 2025

Photo: LOU BENOIST/AFP via Getty Images
Avec près de 15 millions d’euros, le parti de Marine Le Pen devance pour la première fois le camp présidentiel et le PS, grâce à sa percée aux législatives de 2024.
Rançon de sa poussée aux dernières législatives, le Rassemblement national va percevoir cette année près de 15 millions d’euros d’aide publique aux partis politiques, devenant pour la première fois le principal bénéficiaire de ce dispositif, devant le camp présidentiel et le PS.
Une redistribution de 64 millions d’euros
Plus d’un an après les élections, et maintenant que tous les recours ont été purgés par le Conseil constitutionnel, les partis politiques vont enfin pouvoir toucher leur dû : soit un peu plus de 64 millions d’euros pour l’année 2025, selon un décret paru samedi au Journal officiel.
Cette somme est répartie en fonction du nombre de voix au premier tour des législatives et du nombre de parlementaires. Deux critères qui profitent pleinement au RN, avec un total de 14,8 millions d’euros d’aide publique, contre moins de 10,2 millions l’an dernier.
Chute du camp présidentiel
Le parti à la flamme détrône ainsi la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem et autres), qui dégringole de 19,5 à 11,3 millions de financement public. Cette baisse s’explique notamment par la perte de la manne du parti d’Édouard Philippe, Horizons, qui récupère 3 millions sur sa propre étiquette.
Sur la troisième marche du podium, le Parti socialiste revient de loin et voit sa subvention bondir de 4,7 à 7,9 millions, à la faveur de l’accord scellé l’an dernier avec les autres partis de gauche sous la bannière du Nouveau front populaire.
Une alliance dont La France insoumise paye en revanche le prix, puisque son aide fond de 7,9 à moins de 6,7 millions d’euros, alors que celles des Écologistes (3,5 millions) et du Parti communiste (2,1 millions) sont globalement stables.
Pénalités pour non-respect de la parité
Autres perdants du scrutin, Les Républicains voient leur dotation chuter de 9,5 à 7,4 millions, en grande partie par leur faute : plus d’un million d’euro leur est en effet retiré pour non-respect de la parité – LR avait présenté deux fois plus de candidats que de candidates.
Si presque tous les partis (à l’exception du PS et de LFI) ont été pénalisés à ce titre, la palme revient à l’UDR d’Éric Ciotti, privé de plus de 1,3 million d’euros pour avoir soutenu cinq fois plus d’hommes que de femmes – et qui doit donc se contenter de 600 000 euros cette année.
Plus spectaculaire encore, la formation Reconquête d’Éric Zemmour perd la quasi-totalité de ses financements (de 1,5 million à 200.000 euros), à cause de la parité, mais surtout du fait de sa débâcle aux législatives.
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