À Paris, 2000 voisins du XIVe projettent l’achat collectif d’une maison pour renforcer le lien social

Cafés, apéros et soirées culturelles rythment la vie de ce « village » urbain, situé entre Alésia et le parc Montsouris de la capitale. Ici, la convivialité est une tradition bien ancrée. Désormais, les « Hyper Voisins » – association créée en 2017 et qui compte aujourd’hui près de 2000 membres de toutes générations et professions confondues – veulent franchir une nouvelle étape : l’achat collectif d’un local de 120 m², pour en faire un espace partagé.

Pour Patrick Bernard, président de la République des Hyper Voisins, tout a basculé avec « la table d’Aude », un événement qu’il qualifie de « fondateur ». Il s’agit de « la plus grande tablée de Paris, organisée chaque année en septembre avec 1000 couverts au milieu de la chaussée, où chacun apporte quelque chose à partager », explique-t-il au Parisien.

Mais les membres du collectif ont voulu s’investir davantage dans cette vie de quartier, ressentant « la nécessité d’avoir un local, d’organiser un lieu précis pour les habitants », précise Patrick Bernard, l’idée étant de proposer à tous des activités et divers services. C’est alors qu’une « opportunité extraordinaire » s’est présentée à eux, poursuit le président de l’association en faisant référence à l’ancienne imprimerie de la rue de l’Aude, qu’ils appellent désormais « La maison ».

Cependant, la question de savoir comment financer ce projet s’est posée, car « 600.000 euros, c’est un gros budget », souligne encore Patrick Bernard auprès de nos confrères. Et d’ajouter : « Mais nous sommes plusieurs milliers de personnes. On peut répartir cet achat en 600 parts, que nous appelons des briques, de 1000 euros. »

Au 7 août, 346 « briques » avaient déjà été souscrites, représentant un peu plus de la moitié du financement prévu pour l’achat et l’aménagement du local, précise le quotidien francilien. De nouveaux engagements sont attendus après l’été. En parallèle, l’association a demandé le soutien de la mairie, via le budget participatif. Patrick Bernard a bon espoir en martelant qu’il s’agit d’un « projet d’intérêt général ». « On investit dans le lien social », plaide-t-il.

Concrètement, ce lieu pourra répondre à différents besoins. Il sera notamment dédié, à raison de « deux soirs par semaine », à « tous les habitants qui souhaiteraient recevoir leurs amis, leur famille, jusqu’à 20 personnes », détaille Patrick Bernard.

« Nous organiserons des ateliers tricot avec les personnes âgées, de l’aide au devoir pour les enfants, des cours de cuisine… La maison sera le lieu des objets perdus du quartier, de réception de nos colis, l’endroit où vous pourrez emprunter un diable, un vélo-cargo… » renchérit Erwan, l’un des premiers Hyper Voisins, persuadé que ce lieu pourra « rendre heureux » les gens et les « sortir de la solitude ». Suzanne, médecin anesthésiste également membre de l’association, suggère quant à elle « des ateliers santé une fois par semaine ». Selon elle, « la maison » doit devenir « un lieu d’orientation, de prévention, d’accompagnement ».

Les quelque 2000 habitants échangent déjà sur le groupe WhatsApp des Hyper Voisins, proposant tout un éventail d’activités, du cinéma au bricolage et bien d’autres projets collectifs.