À l’intérieur du centre multinational en Israël qui distribue l’aide à Gaza
Des personnels américains, israéliens et européens se relaient dans un ancien entrepôt pour coordonner l’assistance humanitaire.
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Une coalition de militaires américains, israéliens et étrangers, épaulés par du personnel civil multinational, œuvre pour fournir une aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza, au centre de coordination civilo militaire de Kiryat Gat, en Israël, le 20 novembre 2025.
Kiryat Gat, ISRAËL — Dans un immeuble à plusieurs niveaux, autrefois dédié à la location de boxes de stockage, des soldats de l’US Army et des Forces de défense israéliennes franchissent l’entrée pour rejoindre leurs équipes au centre de coordination civilo‑militaire, un hub multinational chargé de fournir une assistance humanitaire aux civils pris au piège dans la bande de Gaza en guerre.
Ouvert peu après la signature par les dirigeants mondiaux d’un plan, négocié par les États‑Unis, pour mettre fin à la guerre entre Israël et le groupe terroriste Hamas, le centre a lancé ses opérations d’aide humanitaire le 17 octobre 2025.
La ligne d’horizon de la ville de Beit Lahia, dans la bande de Gaza, vue depuis l’autre côté du mur frontalier israélien, le 19 novembre 2025. (John Fredricks/Epoch Times)
Les États‑Unis en première ligne
Des responsables militaires américains décrivent le centre comme « essentiel à une transition pacifique » à Gaza. Le centre supervise la mise en œuvre de l’accord de cessez‑le‑feu.
« Nous avons actuellement plus de 21 pays engagés sur le versant militaire, ainsi que d’autres nations mobilisées via des organisations non gouvernementales, alors que nous travaillons ensemble sur la logistique et l’acheminement de l’aide », a déclaré le 20 novembre le major Donald Criswell, de l’US Army, aux journalistes.
Des soldats de l’US Army assurent un soutien logistique pour la bande de Gaza au centre de coordination civilo‑militaire de Kiryat Gat, en Israël, le 20 novembre 2025. (John Fredricks/Epoch Times)
D’immenses écrans diffusant en temps réel des cartes de la bande de Gaza illuminent l’espace de travail principal du centre. Des dizaines de bureaux sont réservés aux militaires européens, américains et israéliens.
Des espaces plus réduits sont organisés en « pods » de travail collaboratif. Dans l’un d’eux, deux groupes apparaissent en pleine coopération sur des projets d’ingénierie et de sécurité.
« Les pods sont nos groupes de travail, dont certains portent par exemple sur le renseignement et l’assistance », a expliqué M. Criswell aux journalistes.
« Ces équipes ont la capacité de partager des informations en temps réel, ce qui permet d’acheminer plus rapidement l’aide vers Gaza. »
Aux côtés des militaires américains et israéliens, d’autres soldats participent aux activités du centre, notamment des personnels venus d’Italie et de France. Des dizaines de contractants en civil se penchent sur des graphiques et des écrans d’ordinateur.
Une coalition de militaires américains, israéliens et étrangers, épaulés par du personnel civil multinational, travaille de concert pour fournir une aide humanitaire à la bande de Gaza, au centre de coordination civilo‑militaire de Kiryat Gat, en Israël, le 20 novembre 2025. (John Fredricks/Epoch Times)
Les responsables militaires assurent que les troupes américaines ne prendront part à aucune opération de combat dans la région.
Environ 200 militaires américains, placés sous l’autorité du général Patrick Frank, commandant de l’US Army Central, participent aux opérations du centre. Les équipes américaines mettent à disposition leurs compétences en matière de transport, de planification, de sécurité, de logistique et d’ingénierie.
Le tribut de la guerre
À une demi‑heure de route au sud‑ouest du centre, plusieurs observateurs du district sud d’Israël scrutent aux jumelles la ligne d’horizon dévastée de la ville gazatie de Beit Lahia, réduite à l’état de ruines après des mois de combats.
« La plupart de nos soldats sont désormais déployés plus au sud, à l’intérieur de Gaza, vous n’aurez donc sans doute pas la meilleure vue avec ces jumelles, a commenté un guide touristique israélien à l’adresse d’un jeune couple venu du Canada. Mais comme vous pouvez le constater, cette guerre a laissé des traces sur tout le monde. »
Leur regard se tourne alors vers les parois vitrées de la plateforme d’observation, recouvertes de dizaines d’autocollants portant les portraits de soldats israéliens tombés au combat, qui tranchent avec la silhouette éventrée de Gaza à l’horizon.
La plupart des visages représentés sont ceux de jeunes hommes et de jeunes femmes.
Le 17 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution rédigée par les États‑Unis pour mettre fin au conflit. Selon l’Organisation des Nations unies, cette adoption est considérée comme une avancée majeure pour le plan en 20 points de l’administration Trump visant à instaurer la paix dans la région.
La Chine et la Russie se sont abstenues lors du vote.
« Nous avons lancé à un rythme accéléré le centre de coordination civilo‑militaire, obtenu une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies soutenant la création d’une Force internationale de stabilisation et d’un Conseil de la paix, et nous voyons un flux substantiel d’aide humanitaire entrer dans la bande de Gaza et parvenir au peuple de Gaza, qui en a désespérément besoin », a indiqué un porte‑parole du département d’État dans un courriel adressé à Epoch Times.
« Tout cela se déroule malgré les efforts persistants et brutaux du Hamas pour réprimer les habitants de Gaza et détourner l’aide humanitaire. »
Des autocollants en mémoire de membres des Forces de défense israéliennes tombés au combat sont apposés à Sderot, en Israël, le 19 novembre 2025. (John Fredricks/Epoch Times)
Le 19 novembre, le Commandement central des États‑Unis, ou CENTCOM, a indiqué à Epoch Times que des centaines de camions chargés de fournitures humanitaires avaient pu être acheminés avec succès vers la région de Gaza.
La majeure partie de la bande de Gaza n’est plus qu’un champ de ruines, selon le Bureau central palestinien des statistiques. La majorité des 2,1 millions d’habitants de Gaza vit désormais sous des tentes.
Une brume épaisse enveloppe la ligne d’horizon meurtrie de la ville de Beit Lahiya, dans la bande de Gaza, le 19 novembre 2025. (John Fredricks/Epoch Times)
Epoch Times a sollicité des responsables de l’Autorité palestinienne et de la Knesset israélienne, qui n’avaient pas répondu à l’heure du bouclage.
John Fredricks est un journaliste pour Epoch Times basé en Californie . Ses reportages et ses photos ont été publiés dans diverses publications primées dans le monde entier.