Cinq méthodes efficaces pour booster la fertilité face à la baisse des naissances

Illustration par Epoch Times.
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En 2024, le taux de fécondité en France a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré, selon les données de la Banque mondiale. Pour les personnes préoccupées par l’infertilité, il peut être judicieux d’envisager des approches qui améliorent la santé globale, car cela augmente les chances de concevoir.
« Une fertilité optimale n’est en réalité qu’une expression d’une santé optimale », explique dans un entretien accordé à Epoch Times Jessica Sharratt, docteure en acupuncture et en médecine orientale.
« Lorsque votre métabolisme, vos hormones, votre système immunitaire et vos mitochondries fonctionnent à plein régime, votre santé reproductive en bénéficie également », précise-t-elle.
Selon les docteures Abby Eblen, Carrie Bedient et Susan Hudson, endocrinologues de la reproduction, dans certains cas, de simples changements de mode de vie peuvent avoir un impact majeur. Ils permettent non seulement de stimuler la fertilité, mais aussi de poser les bases d’une grossesse plus saine.
« Toutefois, les changements de mode de vie et les traitements médicaux donnent souvent de meilleurs résultats lorsqu’ils sont associés », ont‑elles déclaré à Epoch Times.
Jessica Sharratt recommande d’adopter ces changements trois à six mois avant de tenter de concevoir, afin de laisser le temps à des ovules en meilleure santé de se développer.
1. Atteindre un poids optimal
Une revue scientifique, publiée dans l’International Journal of Medical Sciences, souligne que même une perte de poids modérée peut être déterminante pour favoriser la fertilité.
Chez les femmes, les bénéfices incluent la reprise de l’ovulation, la conception, une grossesse menée à terme, l’amélioration du profil hormonal reproductif et une meilleure régularité du cycle menstruel.
Chez les hommes, on observe des effets positifs sur les profils hormonaux reproductifs, la fonction sexuelle ainsi que sur la forme et la mobilité des spermatozoïdes.
Le Dr David Ghozland – gynécologue-obstétricien – a expliqué à Epoch Times par courriel qu’il observe dans sa pratique les effets bénéfiques de la perte de poids sur la fertilité. Une de ses patientes, âgée de 28 ans, essayait de concevoir depuis 18 mois ; après avoir perdu 10 kg en l’espace de 4 mois, elle est tombée enceinte.
Selon lui, le lien métabolique est bien plus profond que ce que la plupart des médecins imaginent : le tissu adipeux viscéral sécrète des substances pro-inflammatoires qui perturbent directement le développement folliculaire, préalable à la formation de l’ovule. En réduisant l’inflammation par une perte de poids, il devient possible, dans certains cas, de concevoir naturellement.
« Dans mon cabinet, les patientes qui améliorent leur santé métabolique avant une FIV ont un taux de réussite supérieur de 65 % dès le premier cycle, » précise-t-il à Epoch Times.
2. Privilégier une alimentation saine
L’alimentation joue un rôle fondamental dans la santé reproductive, rappelle Amy Chow, diététicienne, dans un courriel adressé à Epoch Times. Les aliments consommés agissent sur l’équilibre hormonal, la qualité des ovules et des spermatozoïdes, ainsi que sur la capacité du corps à concevoir. Au-delà de l’apport énergétique, les nutriments soutiennent la fonction reproductive, réduisent l’inflammation et favorisent la régulation des processus clés, comme l’ovulation.
Une revue scientifiquepubliée dans la revue Biology a démontré que le régime méditerranéen protège contre l’infertilité, alors que le régime alimentaire occidental augmente ce risque. Les acides gras, par exemple, ont des propriétés bioactives : dans le régime méditerranéen, l’huile d’olive, l’avocat, les noix, les graines et le poisson gras fournissent de bonnes graisses qui réduisent l’inflammation et soutiennent la fertilité. À l’inverse, les acides gras trans, présents dans l’alimentation transformée et la restauration rapide, favorisent la résistance à l’insuline et l’inflammation, ce qui peut compromettre l’ovulation, selon plusieurs études de cohorte.
La nature et la qualité des protéines consommées jouent également un rôle important, souligne Amy Chow. Les protéines végétales,comme les légumineuses, favorisent la fertilité, tandis qu’une consommation excessive de protéines animales pourrait augmenter le risque d’infertilité. Des recherches montrent aussi que la consommation excessive de protéines animales augmente le risque d’anovulation, alors que remplacer une partie de celles-ci par des protéines végétales en réduit le risque.
Concernant les glucides, Amy Chow conseille de privilégier ceux riches en fibres et à index glycémique bas, ce qui aide à stabiliser la glycémie et à assurer une bonne régulation hormonale. Elle recommande le riz complet, les flocons d’avoine nature, et le pain complet. À l’inverse, les aliments à index glycémique élevé (biscuits, gâteaux, pain blanc, boissons sucrées) sont à limiter. « Que l’on souffre ou non d’un trouble hormonal comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l’endométriose, une amélioration de l’alimentation ne peut qu’être bénéfique, » assure à Epoch Times la diététicienne.
En particulier, l’endométriose génère de l’infertilité par de multiples mécanismes, notamment une fonction ovarienne altérée et une capacité réduite à soutenir l’implantation de l’embryon à cause des cicatrices.
Amy Chow précise qu’alors que beaucoup de compléments alimentaires pour la fertilité sont commercialisés, les diététiciens recommandent toujours de privilégier une alimentation équilibrée pour couvrir les besoins nutritionnels.
Shira Sussi, diététicienne prénatale, attire l’attention sur le fait qu’une pratique courante qui nuit à la fertilité est la sous-alimentation, qui inclut la perte de poids excessive, le stress et l’exercice excessif. Lorsque l’organisme ne reçoit pas assez de calories, cela peut entraîner une baisse des œstrogènes, souvent accompagnée d’une élévation du cortisol (hormone du stress), ainsi que des niveaux bas de thyroïde et d’insuline. Une carence énergétique sévère peut provoquer un dérèglement hormonal comme l’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle, responsable de l’absence d’ovulation. Sur ce sujet, Shira Sussi déconseille même le jeûne intermittent aux couples désirant concevoir à cause de ses effets potentiels sur l’équilibre hormonal.
3. Gérer le stress
Laurie Binder, docteure en acupuncture souligne que la gestion du stress est cruciale chez les deux sexes. Un taux élevé de cortisol peut perturber l’équilibre délicat des hormones reproductrices. L’acupuncture agit en activant le système nerveux parasympathique, favorisant un passage de l’état « combat-fuite » vers un état de « repos et reproduction ».
Lorsque le corps est en état de stress (domination du système sympathique), la production de cortisol et d’adrénaline augmente. Ces hormones peuvent perturber l’ovulation et réduire le flux sanguin vers les organes reproducteurs. Essentiellement, l’organisme privilégie la survie à la reproduction, explique Laurie Binder.
Des substances comme la caféine, le tabac et l’alcool peuvent aussi nuire silencieusement à la fertilité. Une revue publiée dans Reproduction and Fertility recommande d’éviter les drogues récréatives (à cause du risque accru d’IST “Infection Sexuellement Transmissible” et d’infections pouvant mener à l’infertilité), de limiter l’usage de médicaments non indispensables, et de restreindre la consommation excessive de caféine, susceptible d’aggraver les problèmes de fertilité. Par ailleurs, l’exercice régulier est un excellent moyen de réduire le stress, particulièrement bénéfique pour les femmes confrontées à l’infertilité.
4. Éviter les agents environnementaux nocifs
Les substances perfluoroalkylées (PFAS), qui perturbent le système endocrinien, sont omniprésentes dans l’environnement, présentes notamment dans l’eau potable, les ustensiles antiadhésifs ou les vêtements imperméables. Une étude récente à Singapour rapporte que l’exposition à ces substances pourrait réduire la fertilité féminine de 40%.
« Les PFAS peuvent perturber nos hormones reproductrices et sont liés à un retard dans le début de la puberté ainsi qu’à un risque accru d’endométriose et de syndrome des ovaires polykystiques dans plusieurs études antérieures, » explique la Dr Damaskini Valvi, professeure assistante en médecine environnementale et santé publique. « Ce que notre étude ajoute, c’est que les PFAS peuvent aussi réduire la fertilité chez des femmes généralement en bonne santé cherchant à concevoir naturellement. »
Pour limiter l’exposition, il est conseillé d’acheter des produits sans PFAS et d’éviter certains aliments associés à des niveaux plus élevés de ces toxines. Le recours à du fil dentaire naturel et non enduit de polytétrafluoroéthylène est aussi recommandé car la couche toxique peut entrer dans le corps par de petites coupures dans les gencives et s’accumuler.
Une autre menace environnementale provient des champs électromagnétiques (CEM) émis par les téléphones mobiles, ordinateurs, hébergements Wi-Fi, etc. Une revue publiée dans Clinical and Experimental Reproductive Medicinementionne que l’exposition aux CEM peut affecter les hormones reproductrices et le développement embryonnaire chez des animaux, mais les preuves restent insuffisantes chez l’humain.
Dans l’attente de données plus solides, il est raisonnable de prendre certaines précautions : maintenir le téléphone à au moins 30 cm du corps, utiliser un casque filaire pour les appels longs, ranger les appareils mobiles dans une autre pièce ou à distance pendant le sommeil, éteindre les routeurs Wi-Fi la nuit, éviter de poser un ordinateur portable sur les genoux, et ne pas garder son téléphone dans la poche en permanence.
5. Essayer des thérapies complémentaires
La réflexologie, une technique de massage qui applique une pression sur des points précis des pieds et des mains, est basée sur la théorie que chaque point est relié à une partie du corps, et que le massage peut améliorer la santé en libérant les blocages et stimulant l’énergie. Selon Erika Kokrak, réflexologue spécialisée en fertilité et maternité, cette méthode apporte une profonde relaxation qui, après quelques semaines, fait ressentir une baisse notable du stress. Elle peut aussi contribuer à l’équilibre hormonal et améliorer la réponse corporelle aux traitements de fertilité comme la FIV.
Une revue suggère que l’acupuncture est une thérapie de soutien efficace pour la fertilité. Elle renforce l’équilibre hormonal féminin, encourage l’ovulation régulière, prépare l’ovule et stimule la circulation sanguine dans l’artère endométriale, ce qui peut améliorer les chances de succès lors du transfert d’embryon en FIV.
D’un point de vue intégré mêlant médecine occidentale et orientale, Laurie Binder insiste sur le fait qu’optimiser la fertilité chez l’homme et la femme requiert de soutenir l’ensemble de l’organisme, pas seulement le système reproducteur. Chez la femme, l’acupuncture aide à réguler les cycles menstruels, améliorer la vascularisation ovarienne et utérine, et réduire les hormones de stress. Chez l’homme, elle améliore la circulation testiculaire, diminue l’inflammation et favorise la production de spermatozoïdes sains en modulant l’équilibre hormonal et le stress oxydatif.
Mary West est une rédactrice indépendante dont les travaux ont été publiés dans Medical News Today, Small Business Today Magazine et d'autres publications. Elle est titulaire de deux baccalauréats en sciences de l'Université de Louisiane à Monroe.
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