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Dermatose nodulaire dans le Doubs

« Une vache vaccinée n’est pas en mesure de produire le virus et de contaminer les autres » : la détresse des éleveurs du Doubs face à la décision de l’État

Le tribunal administratif de Besançon a rejeté, ce mardi, le recours des éleveurs de Pouilley-Français (Doubs) contre l’abattage de leur troupeau atteint par la dermatose nodulaire contagieuse. La décision a été vécue comme un coup de massue par les quelque 300 personnes venues soutenir la famille Lhomme. 

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Photo: PHILIPPE MERLE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La question de l’abattage du troupeau s’est imposée au tribunal administratif de Besançon, où l’EARL de Pouilley-Français, la Coordination rurale et la Confédération paysanne contestaient la décision préfectorale. L’audience, qui a duré près de 45 minutes, a permis à chaque partie d’exposer ses arguments, comme le rapporte L’Est Républicain.  

« Pour abattre des bêtes, il faut être sûr ! » 

Pour Nicolas Lecatre, secrétaire départemental de la Confédération paysanne, la vaccination de l’ensemble du troupeau, réalisée le 22 octobre dernier, constituait un élément clé qui, selon les agriculteurs, aurait dû permettre de différer l’abattage. 
Au cours de l’audience, l’agriculteur a bien tenté de plaider la cause des éleveurs, insistant sur le faible nombre d’animaux symptomatiques. « Une vache vaccinée n’est pas en mesure de produire le virus et de contaminer les autres », a-t-il affirmé, appelant à se donner « le temps de la connaissance et de la recherche ».  
De leur côté, les avocats et représentants agricoles ont dénoncé cette décision excessive. Me Bouchoudjian a pointé le « caractère lapidaire de l’arrêté » préfectoral. « Nous n’avons pas d’éléments qui permettent d’affirmer que le cheptel est dans une situation sanitaire qui justifierait l’abattage », a-t-il assuré, dénonçant une situation « totalement hasardeuse » et un « massacre non justifié ». « Je m’interroge sur le but poursuivi par cette mesure. Pour abattre des bêtes, il faut être sûr ! On n’est pas fixé sur le nombre de bêtes contaminées et contaminables », a-t-il encore martelé.  

« Sur une bête vaccinée, le virus peut être présent à bas bruit » 

Cependant, du côté de l’État, la représentante de la DDETSPP a rappelé les risques persistants malgré la vaccination. « Même s’ils sont vaccinés, 100 % des animaux ne vont pas être protégés », a-t-elle objecté, avant de poursuivre : « Sur une bête vaccinée, le virus peut être présent à bas bruit : quand l’effet du vaccin, qui est valable un an, va diminuer, ça va être l’explosion. »  Dans un tel cas, cela constituerait selon elle une véritable « bombe à retardement ».  
Lorsque le juge des référés, Alexis Pernot, a abordé la possibilité d’attendre avant l’abattage, la réponse de la représentante de l’État a été des plus claires. Mettant en avant la réglementation, elle a déclaré : « Actuellement, on n’a pas cette possibilité. On doit faire ça très rapidement. Et le fait de laisser de l’espoir serait dur pour les éleveurs car les bêtes sont contaminées. » 
En définitive, le tribunal a estimé que le préfet avait agi conformément à la loi et que d’autres mesures d’atténuation des risques de contamination « ne pouvaient être sérieusement envisagées », le risque de propagation aux exploitations voisines demeurant réel selon lui. Cette décision a donc fatalement entraîné l’abattage du troupeau, annoncé peu après par la préfecture.