Un préfet porte plainte contre un député LFI pour sa communication « diffamatoire et injurieuse envers les policiers »

Le député Insoumis Aurélien Taché prend la parole lors de la “Convention Union populaire” de LFI à Villepinte, le 16 mars 2024.
Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
Le préfet du Val-d’Oise Philippe Court a annoncé avoir déposé plainte contre le député LFI Aurélien Taché qui avait affirmé « la police tue partout », le sommant de retirer son message, ce que le parlementaire a fustigé mercredi comme une volonté de censure.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a participé à la polémique sur le réseau social X en évoquant mercredi matin « les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine anti-flics ».
Le député de Cergy-Pontoise Aurélien Taché avait écrit lundi sur X : « La police tue partout. Dans le Val-d’Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j’ai grandi ».
Il évoquait ainsi « Gabriel et sa famille » et « ceux qui se battent pour sa mémoire », en réaction à un message concernant cet homme de 33 ans, blessé mortellement le 21 mai par des tirs d’un gendarme en intervention pour « tapage nocturne », à Augé près de Niort.
« Diffamatoires, injurieux et mensongers »
Le préfet du Val-d’Oise a confirmé mercredi à l’AFP avoir déposé plainte mardi à l’encontre de M. Taché, pour ces propos qu’il juge « diffamatoires, injurieux et mensongers » à l’égard des policiers du département.
« Tenir de tels propos de la part d’un élu du Val-d’Oise qui vit dans le Val-d’Oise, c’est déshonorant et même indécent, sachant que 118 policiers y ont été blessés en 2024 en cours d’intervention », a insisté Philippe Court, joint par l’AFP.
De son côté, le député a déclaré à l’AFP : « Il n’est pas question que je supprime mon message, on ne tente pas impunément de censurer la voix des parlementaires en France ». « Je trouve choquant que l’État essaye d’étouffer les voix qui dénoncent les violences policières », a ajouté M. Taché, accusant M. Retailleau d’organiser « une croisade politique contre de nombreux adversaires, avec les moyens de l’État ».
La polémique s’est étendue à d’autres départements, tels les Hauts-de-Seine, où le député LFI Aurélien Saintoul a accusé sur X le préfet du Val-d’Oise avoir « fait du zèle » en écrivant : « Couvrir les abus, refuser même qu’on les évoque, c’est le contraire de sa mission ».
Le préfet des Hauts-de-Seine Alexandre Brugère a alors rétorqué sur X que « le rôle des préfets est de soutenir les services de l’État quand ils sont injustement attaqués ».

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