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Taïwan observe une multiplication par cinq des cas d’infiltration du PCC
Le dernier dossier concerne un ressortissant chinois accusé d’avoir dirigé un réseau d’espionnage à Taïwan, sous les ordres de l’armée chinoise.

Des gardes d’honneur de la République de Chine (Taïwan) brandissent des drapeaux taïwanais lors d'une journée portes ouvertes organisée au port de Keelung, le 17 mars 2025.
Photo: I-haw Cheng /AFP via Getty Images
Le Parti communiste chinois (PCC) a intensifié ses opérations d’infiltration à Taïwan, ciblant des individus issus de divers secteurs, allant des officiers militaires et des fonctionnaires aux simples citoyens, selon le Mainland Affairs Council de Taipei.
En 2022, environ 28 personnes ont été poursuivies dans des affaires liées aux opérations du PCC à Taïwan, mais ce chiffre a explosé pour atteindre 168 l’année dernière, d’après une déclaration du 16 novembre émanant du Conseil, fondée sur des données du ministère taïwanais de la Justice.
Cette révélation intervient alors que l’administration du président Lai Ching-te a redoublé d’efforts pour mettre en lumière les opérations clandestines du PCC sur l’île autonome. Le bureau des procureurs supérieurs de Taïwan a révélé, le 17 novembre, une affaire de sécurité nationale impliquant un ressortissant chinois suspecté d’avoir organisé un réseau d’espionnage à Taïwan, sous les ordres de l’armée chinoise.
Bien que le PCC n’ait jamais gouverné Taïwan, il revendique la démocratie autogérée comme faisant partie de son territoire, à récupérer si nécessaire par la force.
Le Mainland Affairs Council cite le juge Hsu Kai-hsieh du tribunal de district de Taipei, qui a identifié six principales stratégies utilisées par le PCC pour influencer les 23 millions de Taïwanais.
Celles-ci incluent la collecte de renseignements ciblant principalement le personnel militaire, ainsi que la pénétration des communautés locales par le biais d’associations de natifs ou d’anciens élèves, ou de groupes touristiques à destination de la Chine.
En outre, le PCC viserait à interférer dans les élections taïwanaises et à s’approprier des technologies stratégiques grâce à des collaborations entre des entreprises financées par la Chine et le secteur technologique taïwanais, selon le Conseil.
Par ailleurs, des agents du PCC auraient pour mission « d’infiltrer les partis politiques taïwanais afin de diviser la société », selon la même source.
Nouvelle affaire d’espionnage
Le 18 novembre, un ressortissant chinois et six officiers militaires taïwanais actifs et retraités ont été inculpés pour soupçon d’espionnage au profit du PCC, selon le bureau des procureurs supérieurs de Taïwan.
Les procureurs ont affirmé que le citoyen chinois, identifié uniquement par le patronyme Ding, possédait une carte de résident de Hong Kong et s’était rendu à plusieurs reprises à Taïwan, prétendument pour affaires ou tourisme, afin d’établir un réseau de collecte d’informations sensibles relatives à la défense, à l’armée et au gouvernement taïwanais.
Les enquêteurs ont découvert que les activités de Ding étaient menées sous l’instruction de l’armée chinoise, selon un communiqué distinct du Bureau des enquêtes du ministère de la Justice à Taïwan.
Ding aurait recruté quatre Taïwanais, dont deux militaires retraités, qui ont ensuite été chargés d’approcher leurs anciens collègues et subordonnés pour contribuer à la collecte de renseignements, toujours selon le Bureau.
Quatre militaires taïwanais supplémentaires auraient rejoint le réseau, précise-t-on.
Le Bureau des enquêtes accuse également Ding d’avoir tenté d’inciter des officiers en service à préparer leurs subordonnés à se soumettre en cas de conflit futur dans le détroit de Taïwan.
Deux des personnes impliquées sont aujourd’hui décédées, tandis que les sept autres, dont Ding, sont détenues à ce jour. Le Bureau n’a pas précisé la date des arrestations mais a mentionné que l’enquête avait débuté le 24 juillet.
Ding et les six autres ont été poursuivis par le bureau des procureurs supérieurs de Taïwan pour infractions à la Loi sur la sécurité nationale, à la Loi sur la protection des informations classifiées relatives à la sécurité nationale et au Code pénal des forces armées. Les procureurs ont sollicité des peines lourdes auprès du tribunal.
Trois des sept prévenus, identifiés par les noms de Ding, Wang et Chen, font en outre l’objet de poursuites supplémentaires du parquet du district de Taipei pour blanchiment d’argent et infractions à la loi bancaire.
Epoch Times n’a pas pu obtenir immédiatement les coordonnées des avocats des sept prévenus.
Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué, dans un communiqué, que cette affaire provenait d’un examen interne mené par son bureau de la guerre politique, lequel a repéré certaines activités suspectes menées par un major nommé Yang.
Le ministère précise que parmi les sept personnes concernées, deux étaient encore en service actif.
En réponse, la Défense s’est engagée à renforcer la formation contre l’espionnage et à sensibiliser davantage le personnel militaire aux enjeux de sécurité.
« Le PCC n’a jamais cessé ses efforts pour infiltrer et déstabiliser Taïwan et continue de développer des organisations sur l’île », indique le ministère.
« Le ministère condamne fermement les actes de trahison commis par une minorité d’officiers et de soldats ayant trahi leur devoir de loyauté. »

Dorothy Li est journaliste pour Epoch Times.
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