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Budget : Sébastien Lecornu annule la suppression des deux jours fériés

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu en visite au centre de santé départemental de Mâcon, le 13 septembre 2025.

Photo: JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé samedi qu’il revenait sur la suppression de deux jours fériés décidée par son prédécesseur François Bayrou, mesure destinée à réduire le déficit budgétaire. Il a parallèlement ouvert un appel au dialogue avec la gauche, plaidant pour une « discussion parlementaire moderne et franche ».

« J’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale et mis en ligne samedi.

Dialogue social plutôt que réformes imposées

Écartant l’hypothèse d’un nouveau conclave sur les retraites, Sébastien Lecornu a assuré vouloir miser sur « le dialogue avec les partenaires sociaux » afin de trouver « d’autres sources de financement ». L’entretien a été publié par plusieurs journaux, dont Ouest-France, La Voix du Nord, Sud-Ouest, les quotidiens de l’Est du groupe Ebra, ainsi que Midi Libre, La Dépêche et Nice-Matin.

Pour desserrer l’étau budgétaire, le chef du gouvernement, nommé mardi, dit vouloir conduire « une discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau », avec les socialistes, les écologistes et les communistes. « Cette gauche républicaine dont on connaît les valeurs doit s’émanciper de La France insoumise, qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre. Ce sera difficile mais nécessaire pour donner un budget au pays », a-t-il insisté.

Pas d’alliance avec le RN mais un dialogue au Parlement

Le Premier ministre s’est également exprimé sur l’éventualité d’échanges avec le Rassemblement national. « Si vous me demandez s’il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. En revanche, refuser de discuter à l’Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français, ça n’aurait aucun sens », a-t-il estimé.

Interrogé sur l’introduction d’une taxe sur les très hauts patrimoines, dite « taxe Zucman » du nom de l’économiste Gabriel Zucman, comme le réclame la gauche, Sébastien Lecornu s’est déclaré disposé à réfléchir à ces « questions de justice fiscale », en mettant toutefois en garde : « Attention au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois et de la croissance en France. »

Face à la demande du Parti socialiste de ne pas recourir à l’article 49.3, il a exprimé le souhait de « ne pas être contraint de l’utiliser », tout en refusant de s’engager à l’abandonner totalement. « Si c’était le cas, ce ne serait pas uniquement l’échec du Gouvernement, ce serait un échec pour tous. Mais la France doit avoir un budget », a-t-il souligné.

Vers un nouvel acte de décentralisation

Le chef du gouvernement a enfin annoncé l’ouverture, « dès la semaine prochaine », de consultations en vue d’« un grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». « Il faut que l’on définisse ce qu’on attend de l’État, au moment où les attentes seront de plus en plus fortes, notamment sur le régalien », a-t-il précisé.

Il n’a pas exclu la fusion ou la fermeture de certaines agences gouvernementales. « Il faut se réorganiser pour être plus efficace. Ce sera à étudier au cas par cas, sans jamais tomber dans la critique facile de nos fonctionnaires qui font un travail remarquable », a-t-il conclu.