Sclérose en plaques : reconnaître les signes précoces

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique dans laquelle le système immunitaire attaque les nerfs, provoquant une grande variété de symptômes.
Photo: Illustration : Epoch Times, Shutterstock
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire auto-immune du système nerveux central. Dans cette maladie, le système immunitaire attaque par erreur la gaine protectrice qui entoure les nerfs, appelée myéline.
Cette gaine fonctionne comme l’isolant autour des fils électriques, aidant les signaux nerveux à circuler correctement entre le cerveau et le corps. Lorsque la myéline est endommagée, ces signaux peuvent être perturbés, provoquant un large éventail de symptômes.
La SEP touche généralement les personnes âgées de 20 à 40 ans, ce qui en fait la principale cause de handicap neurologique non lié à une blessure chez les jeunes adultes. aux États-Unis, près d’un million de personnes vivent actuellement avec la SEP.
Synthèse pour la SEP en France :
• Nombre de cas en France (2024-2025) : plus de 130 000.
• Nouveaux cas par an : 4 000 à 6 000.
• Augmentation récente : +30% en 10 ans.
Ces chiffres placent la sclérose en plaques parmi les principales causes de handicap non traumatique chez le jeune adulte en France.
Bien qu’il n’existe aucun remède, divers traitements et approches basées sur le mode de vie – y compris des options naturelles – peuvent aider à soulager les symptômes.

Dans la sclérose en plaques (SEP), le système immunitaire attaque la gaine de myéline, perturbant ainsi les signaux entre le cerveau et le corps. (Illustration : Epoch Times, Shutterstock)
Quels sont les symptômes et les premiers signes de la sclérose en plaques ?
Les symptômes de la sclérose en plaques (SEP) peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, en fonction des nerfs touchés. Il n’y a pas de schéma de symptômes standard, et beaucoup d’entre eux peuvent se confondre avec ceux d’autres maladies, ce qui rend le diagnostic difficile.
Premiers signes d’alerte
Les symptômes de la SEP se développent souvent de manière subtile au début et peuvent être confondus avec d’autres problèmes de santé. Les problèmes de vision sont souvent parmi les premiers symptômes :
• Névrite optique : provoque une inflammation du nerf optique, entraînant une perte de vision partielle ou temporaire, une douleur lors du mouvement de l’œil, des flashes lumineux et des changements dans la perception des couleurs. Elle peut toucher un œil ou les deux.
• Vision double : résulte de dommages aux parties du cerveau qui contrôlent les mouvements des yeux, entraînant une vision double ou floue.
• Distorsion des couleurs rouge-vert : rend la distinction entre les teintes rouges et vertes difficile.
• Perte de la vision centrale : se produit lorsque le nerf optique est affecté ; la vision périphérique (latérale) reste généralement intacte.
Au-delà des problèmes de vision, la SEP peut déclencher un large éventail de premiers symptômes neurologiques souvent vagues ou transitoires :
• Sensations anormales : englobent des picotements, un engourdissement, une douleur, une sensation de brûlure ou des démangeaisons dans les bras, les jambes, le tronc ou le visage, souvent accompagnés d’une diminution du sens du toucher.
• Perte de force ou de dextérité dans une jambe ou une main : conduit à une raideur et à une fonction réduite dans le membre affecté.
• Problèmes d’équilibre : comprennent des sensations de vertige ou d’étourdissement. Une forme, le vertige, provoque une sensation de rotation même à l’arrêt et peut résulter de dommages à la région du cervelet.
• Fatigue : cause une extrême lassitude qui peut rendre même les tâches simples difficiles. Elle s’aggrave généralement en fin de journée, par temps chaud, après une activité physique ou pendant une maladie.
Symptômes avancés
À mesure que la SEP progresse, les symptômes peuvent devenir plus prononcés et interférer avec la vie quotidienne.
• Paralysie : implique une perte de mouvement partielle ou complète à mesure que les dommages nerveux progressent.
• Tremblement : se manifeste par des tremblements involontaires des membres causés par des dommages nerveux qui affectent le contrôle musculaire.
• Dysfonctionnement de la vessie : comprend des mictions fréquentes (polyurie), des envies soudaines avec des fuites involontaires (incontinence urinaire d’urgence), une vidange incomplète de la vessie (rétention urinaire) et des réveils nocturnes pour uriner (nycturie).
• Problèmes intestinaux : incluent la constipation — le problème le plus courant — et l’incontinence intestinale, souvent causée par des selles dures qui irritent l’intestin et entraînent des fuites de mucus et de liquide.
• Problèmes cognitifs : touchent environ la moitié des personnes atteintes de SEP et peuvent inclure des pertes de mémoire, une mauvaise concentration, un brouillard cérébral, un ralentissement de la pensée et un raisonnement altéré.
• Douleur neuropathique : provoque une douleur brûlante, lancinante, des picotements ou une sensation de serrement intense connue sous le nom de « l’étreinte de la SEP ».
• Difficulté à avaler : peut être légère ou sévère et augmente le risque d’étouffement ou d’aspiration.
• Dysarthrie : implique une élocution traînante, peu claire ou irrégulière causée par une faiblesse musculaire ou une mauvaise coordination.
• Affect pseudo-bulbaire : provoque des rires ou des pleurs incontrôlables qui ne reflètent pas les émotions réelles d’une personne.
• Dysfonction sexuelle : inclut une libido réduite, des problèmes d’érection chez les hommes et des difficultés de lubrification ou d’orgasme chez les femmes.
Comment les symptômes progressent-ils ?
Environ 85 % des personnes diagnostiquées avec la SEP traversent des périodes de nouveaux symptômes ou d’aggravation de ceux-ci — appelées poussées ou attaques — suivies de périodes de mieux-être, appelées rémissions. Pour qu’il s’agisse d’une véritable poussée, les symptômes doivent durer au moins 24 heures et ne pas être causés par une infection, de la fièvre ou du stress.
Ces épisodes durent généralement de quelques jours à quelques semaines. C’est ce qu’on appelle la sclérose en plaques cyclique, ou poussées-rémissions (SEP-PR). Les poussées sont suivies de périodes de calme, ou rémissions, qui peuvent durer des mois, voire des années. Habituellement, 10 à 40 ans après leurs premiers symptômes, 20 % à 40 % des personnes atteintes de SEP-PR commencent à connaître une aggravation constante de leur état. L’un des signes les plus clairs de cette transition vers la sclérose en plaques progressive secondaire (SEP-PS) est une difficulté croissante à marcher ou à se mouvoir.
Certaines personnes ont des symptômes qui s’aggravent progressivement dès le début, sans poussées ni périodes de récupération claires. Ces personnes souffrent de sclérose en plaques progressive primaire (SEP-PP).
Lorsqu’une personne a son premier épisode de symptômes semblables à ceux de la SEP sans avoir encore reçu de diagnostic, on parle de syndrome cliniquement isolé (SCI). Ce n’est pas un type de SEP en soi, mais plutôt un signe avant-coureur. Les personnes atteintes de cette affection ont plus de chances de développer la SEP à l’avenir, mais ce n’est pas systématique. Pour être officiellement diagnostiqué avec la SEP, les médecins doivent généralement observer au moins deux épisodes distincts ou d’autres signes clairs de la maladie.
Quelles sont les causes de la sclérose en plaques ?
La SEP est une maladie inflammatoire auto-immune qui touche le système nerveux central lorsque le système immunitaire cible et endommage par erreur la gaine de myéline protectrice entourant les nerfs. La myéline joue un rôle crucial dans l’isolation et la protection des nerfs, garantissant que les signaux électriques voyagent rapidement et efficacement du cerveau au corps.
Lorsque cette auto-attaque se produit, les cellules immunitaires libèrent des substances chimiques qui provoquent une inflammation et des dommages à la fois à la gaine de myéline et aux fibres nerveuses sous-jacentes. Dans certains cas, la myéline peut se réparer d’elle-même, mais des dommages sévères peuvent être permanents.
Bien que la cause exacte de ces changements reste inconnue, les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs contributifs.
Facteurs de risque clés
Il n’existe pas de déclencheur unique connu pour la SEP, mais une combinaison de facteurs environnementaux, génétiques et liés au mode de vie peut augmenter le risque de développer la maladie.
• Carence en vitamine D : les pays les plus éloignés de l’équateur, en particulier dans l’hémisphère Nord, présentent une prévalence plus élevée de SEP, un phénomène connu sous le nom de gradient de latitude. La maladie est moins courante dans les régions tropicales et subtropicales, peut-être en raison d’une exposition accrue au soleil et de niveaux plus élevés de vitamine D. L’effet préventif des suppléments de vitamine D reste incertain. Les taux les plus élevés sont observés chez les femmes scandinaves et d’Europe du Nord.
• Infections virales antérieures : des virus comme le virus d’Epstein-Barr — qui cause la mononucléose — ont été associés à un risque accru de SEP.
• Obésité pendant l’enfance et l’adolescence : augmente le risque de développer la SEP, en particulier chez les filles qui étaient obèses à l’adolescence.
• Génétique : le risque est accru pour les personnes ayant un parent proche atteint de SEP ou d’une autre maladie auto-immune. Les frères et sœurs ou les enfants d’une personne atteinte de SEP ont un risque de 2 % à 3 %, tandis que les jumeaux identiques présentent un risque de 25 % à 30 %, contre 3 % à 5 % chez les jumeaux fraternels.
• Genre : les femmes sont environ trois fois plus susceptibles que les hommes de développer des formes récurrentes de la SEP.
• Race : influence la prévalence et la gravité des symptômes. La SEP est plus fréquente chez les personnes caucasiennes que chez les personnes d’ascendance africaine, bien que les Afro-Américains connaissent souvent des symptômes plus graves au moment du diagnostic, en particulier liés à la vision et à la mobilité. Les Latinos sont généralement diagnostiqués à un plus jeune âge.
• Âge : la plupart des diagnostics de SEP sont posés entre 15 et 50 ans.
• Tabagisme : augmente le risque de SEP par deux chez les fumeurs et par cinq chez les gros fumeurs, définis comme ceux qui fument plus de quatre paquets par jour. L’arrêt du tabac avant ou après le diagnostic est lié à une progression plus lente de la maladie.
• Régime alimentaire : un régime caractérisé par un apport élevé en graisses animales saturées, en aliments transformés et en glucides raffinés, ainsi qu’un faible apport en fibres, en vitamine D et en nutriments d’origine végétale, peut contribuer à une inflammation systémique — augmentant potentiellement le risque de SEP.
• Traumatisme crânien à l’adolescence : éléve le risque de SEP chez les jeunes qui subissent une commotion cérébrale entre 10 et 20 ans. Le risque est plus que doublé pour ceux qui ont des commotions multiples, possiblement en raison d’une réponse auto-immune dans le système nerveux central.
• Médicaments anti-hyperglycémiques : un risque de SEP modifié en fonction de l’âge d’utilisation. Une étude de 2022 a révélé que l’utilisation après 45 ans — en particulier chez les femmes — était associée à un risque plus élevé de SEP, tandis que l’utilisation avant 45 ans était liée à un risque réduit.
Comment diagnostique-t-on la sclérose en plaques ?
Le diagnostic de la SEP peut prendre du temps car il n’existe pas de test unique. Les médecins recherchent généralement la preuve d’au moins deux attaques distinctes affectant différentes parties du système nerveux.
Un historique médical détaillé peut également aider à identifier d’anciens épisodes neurologiques — comme une perte de vision, un engourdissement ou une faiblesse musculaire — qui peuvent indiquer des événements de démyélinisation antérieurs.
Tests courants
Pour confirmer le diagnostic, les médecins utilisent une combinaison de tests pour identifier les lésions nerveuses, exclure d’autres maladies et détecter les signes d’activité du système immunitaire dans le système nerveux central.
• Examen neurologique : évalue les nerfs crâniens, les réflexes, la force musculaire, la sensation et la vision pour identifier les signes de lésions nerveuses liées à la SEP. La démarche et la vitesse de marche sont également évaluées pour détecter des problèmes de coordination et d’équilibre.
• Imagerie par résonance magnétique (IRM) : détecte les lésions de la SEP dans le cerveau et la moelle épinière grâce à une imagerie détaillée.
• Ponction lombaire : analyse le liquide céphalo-rachidien — qui amortit le cerveau et la moelle épinière — à la recherche de protéines anormales ou d’une activité immunitaire associée à la SEP.
• Tests des potentiels évoqués : mesurent la rapidité et la force avec lesquelles les nerfs répondent à des stimuli visuels, auditifs ou électriques pour découvrir des lésions cachées dans le cerveau, la moelle épinière ou les nerfs optiques.
• Analyses de sang : permettent d’exclure d’autres maladies qui imitent la SEP, y compris des infections, des carences en vitamines et des maladies auto-immunes.
• Tests oculaires et d’équilibre : identifient les changements de vision et les problèmes de coordination qui peuvent signaler la SEP.
• Analyses d’urine : permettent d’exclure des infections ou des problèmes rénaux qui pourraient causer des symptômes similaires.
Quels sont les traitements de la sclérose en plaques ?
Les principaux objectifs du traitement de la SEP sont de réduire les poussées, de ralentir la progression de la maladie, de gérer les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. Les plans de traitement sont personnalisés en fonction de la gravité des symptômes et de l’activité de la maladie. Plusieurs options de traitement sont disponibles pour aborder les différents aspects de la maladie.
1. Thérapies de fond (DMTs)
Les thérapies de fond (DMTs-Discontinuation of Disease Modifying Therapies) aident à réduire les poussées et à ralentir les lésions neurologiques en limitant les dommages à la myéline, mais elles ne peuvent pas inverser les symptômes ou restaurer les fonctions perdues. Un traitement précoce avec des DMTs est crucial pour réduire l’incapacité à long terme. Le traitement est généralement poursuivi tant qu’il reste efficace, bien toléré ou qu’il n’est pas remplacé par une meilleure option.
Médicaments injectables :
• Interférons bêta : régulent l’activité des cellules immunitaires. Leur efficacité peut diminuer après 18 à 24 mois, ce qui peut nécessiter un changement de traitement.
• Acétate de glatiramère : modifie l’équilibre des cellules immunitaires, bien que son mécanisme d’action exact reste flou.
• Ofatumumab : un anticorps monoclonal administré par injection sous-cutanée mensuelle, qui peut être auto-administré.
Perfusions :
• Natalizumab : empêche les cellules immunitaires de pénétrer dans le cerveau et la moelle épinière.
• Ocrelizumab : cible les cellules immunitaires impliquées dans le développement des lésions de la SEP.
• Alemtuzumab : cible les protéines à la surface des cellules immunitaires et est utilisé lorsque les patients ne répondent pas à au moins deux autres traitements. Il augmente le risque de troubles auto-immuns.
• Mitoxantrone : sert d’option de dernier recours pour les cas agressifs qui ne répondent pas aux autres traitements en raison de ses risques de dommages cardiaques et de cancers du sang.
• Ublituximab : un anticorps monoclonal récemment approuvé, utilisé pour traiter les formes cycliques de la SEP.
Médicaments oraux :
• Fingolimod : réduit le taux de poussées chez les adultes et les enfants en piégeant les lymphocytes dans les ganglions lymphatiques et en les empêchant d’atteindre le cerveau et la moelle épinière. C’est le premier traitement de la SEP approuvé par la FDA pour les enfants de 10 ans et plus.
• Diméthyl fumarate : traite les formes cycliques de la SEP. Les effets secondaires peuvent inclure des rougeurs, de la diarrhée, des nausées et une chute du nombre de globules blancs, ce qui peut augmenter le risque d’infection.
• Tériflunomide : limite l’activité des cellules immunitaires hyperactives.
• Cladribine : cible des cellules immunitaires spécifiques qui entraînent l’activité de la SEP. Généralement réservé aux patients qui n’ont pas bien répondu à d’autres traitements.
• Siponimod : empêche les cellules immunitaires de pénétrer dans le système nerveux central et agit de manière similaire au fingolimod.
2. Gestion des poussées
Les infections, le stress ou la chaleur peuvent déclencher une pseudo-poussée — lorsque d’anciens symptômes s’aggravent temporairement sans nouvelle inflammation ou progression de la maladie.
Les vraies poussées sont souvent traitées par une cure de trois à cinq jours de stéroïdes, administrés par voie orale ou intraveineuse à domicile. Les stéroïdes peuvent accélérer la récupération, mais ils n’empêchent pas les futures poussées et n’arrêtent pas la progression de la maladie. Comme une utilisation fréquente peut causer des effets secondaires — y compris des infections, des sautes d’humeur, des ulcères, de l’ostéoporose et du diabète — les traitements aux stéroïdes sont généralement limités à trois fois par an au maximum.
La plasmaphérèse, une procédure qui consiste à retirer et à remplacer le plasma sanguin d’un patient, peut être utilisée dans les cas de poussées sévères où les stéroïdes à haute dose sont inefficaces.
3. Traitements spécifiques aux symptômes
Un large éventail de traitements et de médicaments sont disponibles pour aider à gérer les symptômes de la SEP, notamment :
• Fatigue : peut être gérée par la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie magnétique, l’activité physique régulière, l’ergothérapie, les techniques de réduction du stress et les stimulants du système nerveux central.
• Problèmes de vision : peuvent s’améliorer d’eux-mêmes en quelques semaines. Les cas sévères peuvent être traités avec des stéroïdes ou des lunettes spécialisées.
• Spasmes musculaires et raideur : peuvent être soulagés par la physiothérapie, la thérapie aquatique et des relaxants musculaires comme le baclofène.
• Problèmes de mobilité : peuvent être traités par des programmes d’exercices, la rééducation vestibulaire, la physiothérapie, des aides à la mobilité comme des cannes ou des fauteuils roulants, des aménagements du domicile comme des monte-escaliers, et des médicaments comme la dalfampridine.
• Douleur : peut être gérée par la stimulation électrique transcutanée, les relaxants musculaires, les massages, la thermothérapie, et des médicaments comme la gabapentine, la prégabaline et l’amitriptyline.
• Dépression : peut être traitée avec la TCC et des médicaments comme les antidépresseurs tricycliques comme l’amitriptyline ou les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine comme le citalopram.
• Problèmes de vessie : peuvent être gérés par l’auto-sondage intermittent, les sondes à long terme, les antispasmodiques urinaires comme le flavoxate et les dispositifs de stimulation externe.
• Problèmes intestinaux : peuvent être traités avec des émollients fécaux, des laxatifs, des suppositoires, des lavements, des médicaments antidiarrhéiques, une augmentation de l’apport en liquides, une alimentation riche en fibres et des exercices du plancher pelvien.
• Difficultés d’élocution et de déglutition : peuvent être traitées par l’orthophonie, des exercices des muscles oraux et des médicaments anticholinergiques.
• Tremblements : peuvent être gérés avec des aides techniques comme des ustensiles lestés, des anticonvulsivants comme la gabapentine et, dans certains cas, la stimulation cérébrale profonde ou des médicaments comme le clonazépam.
• Affect pseudo-bulbaire : peut être traité avec une combinaison de dextrométhorphane et de quinidine, ou d’autres médicaments comme l’amitriptyline ou le citalopram.
• Vertiges : peuvent être soulagés avec des médicaments anti-nauséeux comme la dimenhydrinate, la diphenhydramine ou la méclizine.
• Troubles cognitifs : peuvent être traités avec des médicaments comme le donépézil dans certains cas spécifiques.
4. Thérapies émergentes
Plusieurs thérapies expérimentales sont en cours de développement pour améliorer les résultats de la SEP en ciblant de nouvelles voies biologiques.
Thérapies de remyélinisation : ces thérapies sont en phase d’essais cliniques précoces pour la SEP et visent à réparer les dommages de la myéline en ciblant la protéine GPR17, qui aide à réguler la formation de la myéline. Ces médicaments pourraient améliorer la récupération et être potentiellement combinés aux traitements existants pour ralentir la progression de la maladie et restaurer les fonctions neurologiques perdues.
5. Médecine intégrative
Des approches complémentaires peuvent contribuer à soulager les symptômes et à améliorer le bien-être général lorsqu’elles sont utilisées en parallèle des traitements conventionnels.
Phytothérapie
Certaines herbes médicinales peuvent aider à soulager les symptômes de la SEP, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer leur efficacité.
• Ginkgo : peut réduire l’inflammation et la fatigue.
• Valériane : peut favoriser le sommeil et réduire la fatigue.
• Gingembre : Peut avoir des effets anti-inflammatoires et neuroprotecteurs.
• Curcuma : contient de la curcumine, qui peut avoir des propriétés anti-inflammatoires.
• Safran : peut offrir des bienfaits antidépresseurs potentiels.
• Millepertuis : peut aider à soutenir l’humeur et à réduire l’inflammation, en particulier chez les personnes souffrant de dépression liée à la SEP.
Acupuncture
L’acupuncture peut aider à gérer plusieurs symptômes de la SEP. Il a été démontré qu’elle réduit la douleur et la spasticité musculaire, soulage les sensations d’engourdissement et de picotement, et améliore la fonction de la vessie.
Réflexologie
La réflexologie est une pratique qui consiste à appliquer une pression sur des points spécifiques des pieds. Cette technique repose sur l’idée que certaines zones des pieds correspondent à différentes parties du corps.
Pour les personnes atteintes de sclérose en plaques, la réflexologie peut aider à soulager divers symptômes, comme la douleur et les spasmes musculaires, la faiblesse musculaire, ainsi que les problèmes de vessie et d’intestin.
Aromathérapie
L’aromathérapie utilise des huiles essentielles pour favoriser la relaxation et peut aider à soulager la douleur, améliorer le sommeil, la mobilité articulaire et musculaire, et le sentiment général de bien-être. Un petit essai clinique randomisé a révélé que l’huile de lavande utilisée pendant la rééducation vestibulaire pourrait améliorer l’équilibre et atténuer les symptômes psychologiques chez les personnes atteintes de SEP.
Chiropratique
La thérapie chiropratique peut aider à soulager les douleurs dorsales, cervicales ou aux épaules liées à des problèmes articulaires et musculaires.
Kinésithérapie
La kinésithérapie joue un rôle essentiel dans le maintien de la mobilité, de la force et de l’indépendance. Les programmes peuvent inclure :
• Entraînement à la marche : implique des stratégies pour améliorer la démarche, renforcer la stabilité et augmenter l’efficacité.
• Thérapie aquatique : consiste en des exercices dans l’eau qui réduisent la tension sur les articulations et améliorent l’endurance.
• Formation à l’utilisation d’aides techniques : fournit des conseils pour l’utilisation sûre et efficace d’aides à la mobilité comme les cannes, les déambulateurs ou les fauteuils roulants.
• Massage : peut soulager la raideur musculaire, réduire la douleur et améliorer l’amplitude des mouvements. Il peut également aider à réduire la fatigue, les spasmes et la douleur.
6. Suppléments
Bien que davantage d’études cliniques soient nécessaires pour déterminer leur sécurité, leur dosage et leur efficacité, les suppléments suivants peuvent être utiles pour les personnes atteintes de SEP :
• Vitamines antioxydantes (A, C, E) : aident à protéger contre les dommages causés par les radicaux libres, ce qui pourrait réduire les lésions de la myéline.
• Vitamine D : peut réduire le risque de SEP et ralentir la progression de la maladie. Une étude publiée en mars suggère qu’une supplémentation à haute dose pourrait ralentir de manière significative la progression du syndrome cliniquement isolé, qui peut précéder la SEP.
• Vitamine B12 : une carence en vitamine B12 et la SEP peuvent partager certains symptômes similaires. Bien que certaines études aient révélé qu’une carence en vitamine B12 semble être plus fréquente chez les personnes atteintes de SEP que chez celles qui ne le sont pas, d’autres études n’ont pas trouvé de lien fort. Bien que la carence en B12 ne soit pas considérée comme une cause principale de la SEP, elle peut aggraver les symptômes ou ralentir la récupération. Une supplémentation en vitamine B12 pourrait être bénéfique pour les personnes atteintes de SEP, en particulier celles qui ont de faibles taux de B12.
• Acides gras oméga-3 (graisses polyinsaturées) : peuvent réguler les réponses immunitaires et diminuer l’inflammation en réduisant l’activité des cytokines.
• Acide linoléique : peut soutenir l’équilibre du système immunitaire et aider à gérer les symptômes de la SEP.
Quelles sont les approches naturelles et les stratégies de mode de vie pour la sclérose en plaques ?
Bien qu’il n’existe pas de remède connu pour la SEP, les personnes atteintes peuvent tout de même mener une vie pleine de sens et d’épanouissement. Les stratégies naturelles et les changements de mode de vie suivants peuvent aider à gérer et à atténuer les symptômes de la SEP.
1. Régimes alimentaires thérapeutiques
Certains régimes alimentaires peuvent aider à réduire l’inflammation, à gérer les symptômes et à soutenir la santé à long terme des personnes atteintes de SEP.
• Régime méditerranéen modifié : ce régime met l’accent sur le poisson, les aliments riches en graisses poly- et mono-insaturées, les fruits frais, les légumes et les grains entiers, tout en éliminant la plupart des aliments transformés. Il limite également l’apport en sel à moins de 2 grammes par jour. Selon les résultats d’une étude pilote, cette approche anti-inflammatoire a été associée à une réduction de la fatigue, à un meilleur contrôle des symptômes et à une diminution de l’incapacité chez les personnes atteintes de SEP. Une vaste étude de 2024 utilisant les données de l’UK Biobank a révélé qu’une consommation modérée de poissons gras — en particulier une fois par semaine — était associée à un risque réduit de développer la SEP par rapport à l’absence de consommation, ce qui suggère un effet protecteur potentiel.
• Régime cétogène : le régime cétogène est un régime faible en glucides, modéré en protéines et riche en graisses, conçu pour déclencher la cétose. Il peut réduire la fatigue et la dépression et aider à diminuer l’incapacité chez les personnes atteintes de SEP. Cependant, sa sécurité à long terme reste incertaine et nécessite des recherches supplémentaires.
2. Plus de soleil
Une étude publiée en février a révélé que seulement 30 minutes d’exposition quotidienne au soleil pendant le premier été d’un enfant pourraient réduire le risque de poussées de SEP à début pédiatrique. L’étude a également noté des effets protecteurs similaires de l’exposition maternelle au soleil pendant la grossesse, ce qui suggère un rôle potentiel de la lumière du soleil dans la diminution de l’activité de la maladie.
3. Pratiques de connexion corps-esprit
Les techniques de connexion corps-esprit peuvent soutenir le bien-être physique et émotionnel en aidant les personnes à gérer le stress, à améliorer leurs mouvements et à augmenter leur qualité de vie globale.
Yoga : le yoga peut aider à améliorer la mobilité, la force musculaire, l’activité physique, la clarté mentale et l’équilibre. Il peut également réduire la fatigue et la spasticité musculaire.
Méditation : La pratique de la méditation peut aider à gérer la douleur et à améliorer les scores de qualité de vie chez les personnes atteintes de SEP.
Tai chi : le tai-chi peut aider à améliorer l’équilibre et la santé cardiovasculaire, notamment en abaissant la tension artérielle. Il pourrait également améliorer l’équilibre fonctionnel chez les personnes atteintes de SEP, bien que davantage de recherches soient nécessaires.
4. Exercices essentiels
L’activité physique joue un rôle clé dans la gestion de la SEP en améliorant la force, la mobilité et les niveaux d’énergie tout en réduisant la fatigue.
Exercice aérobique : les activités comme la marche, la natation et le vélo aident à combattre la fatigue et la faiblesse.
Entraînement de la force : aide à maintenir la fonction musculaire et à soutenir les mouvements quotidiens.
Exercices d’équilibre : des pratiques comme la danse ou le tai-chi améliorent la coordination et la stabilité.
Travail de flexibilité : les étirements et le Pilates peuvent aider à réduire la raideur et à maintenir l’amplitude des mouvements.
5. Engagement social
Une étude de 2022 a révélé qu’un soutien social fort et un engagement social actif sont liés à une meilleure santé physique et mentale chez les personnes atteintes de SEP, soulignant l’importance d’inclure l’intégration sociale dans les soins de la SEP. Des groupes de soutien en personne et en ligne sont disponibles en France pour les personnes atteintes de SEP, leurs familles et leurs soignants. Les ressources clés incluent entre autres la Ligue Française contre la sclérose en plaque qui propose un numéro d’appel, de groupes de paroles et d’autres organisations répertoriés dans cette liste jointe.
Quel est l’effet de l’état d’esprit sur la sclérose en plaques ?
Le maintien d’un état d’esprit positif peut jouer un rôle significatif dans la réduction du risque de poussées et l’amélioration du bien-être général pour les personnes vivant avec la SEP. Les thérapies psychologiques — comme la TCC et la pleine conscience — ont démontré qu’elles soulagent les symptômes émotionnels et physiques, y compris la fatigue, la douleur, l’anxiété et les troubles du sommeil.
Développer une attitude positive ne signifie pas ignorer les défis — cela consiste à développer des outils pour mieux les gérer.
Les personnes atteintes de SEP devraient s’entourer de personnes solidaires et encourageantes et pratiquer un discours intérieur bienveillant et constructif pour stimuler le bien-être émotionnel. Elles devraient également célébrer les petites victoires, comme le respect du traitement ou des habitudes saines, et s’engager dans des activités qui apportent de la joie pour maintenir un but et une motivation.
Étant donné que le stress peut déclencher des poussées de SEP, il est important de le gérer en utilisant des techniques de relaxation comme la méditation et la respiration profonde. Donner la priorité à 7 à 9 heures de sommeil de qualité et utiliser des stratégies de gestion du temps — comme diviser les tâches en plus petites étapes et planifier des périodes de repos — pour réduire le sentiment de surcharge et soutenir la santé globale.
Comment puis-je prévenir la sclérose en plaques ?
Bien que la SEP ne puisse être complètement prévenue en raison de ses causes inconnues et complexes, les patients atteints de SEP-PR ou de SEP-PS peuvent réduire la fréquence des poussées et retarder l’incapacité grâce aux thérapies de fond et à des habitudes de vie saines.
Les stratégies clés incluent l’adoption d’une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité physique régulière, la gestion du stress et l’arrêt du tabagisme.
Quelles sont les complications de la sclérose en plaques ?
Les complications de la SEP peuvent être classées en complications secondaires — résultant des symptômes physiques — et en complications tertiaires, qui découlent des effets sociaux, émotionnels ou professionnels. Les deux types peuvent affecter de manière significative la qualité de vie des personnes vivant avec la SEP, notamment :
Complications physiques
À mesure que la SEP progresse, la maladie peut entraîner une série de défis physiques qui interfèrent avec les fonctions de base et augmentent le risque d’autres problèmes de santé.
• Problèmes de déglutition : la difficulté à avaler peut entraîner des risques d’étouffement et des défis nutritionnels, nécessitant une gestion attentive.
• Diminution de la capacité d’autonomie : la capacité réduite à effectuer les tâches quotidiennes peut affecter l’indépendance et la qualité de vie.
• Nécessité d’une sonde à demeure : l’utilisation d’une sonde permanente peut être nécessaire pour gérer la fonction de la vessie.
• Problèmes de mobilité : les problèmes de marche ou de mouvement augmentent le risque de chutes et limitent les activités quotidiennes.
• Ostéoporose et fractures osseuses : l’amincissement des os augmente le risque de fracture, en particulier en cas de mobilité réduite ou de chutes.
• Infections des voies urinaires : les infections fréquentes peuvent résulter d’un dysfonctionnement de la vessie et nécessitent un traitement rapide pour éviter les complications.
Complications émotionnelles et cognitives
Au-delà des limitations physiques, la SEP peut également entraîner une tension émotionnelle et un déclin cognitif, affectant la santé mentale, les relations et le fonctionnement quotidien.
Dépression : la dépression peut provoquer une tristesse persistante, une perte d’intérêt et affecter la motivation globale et le fonctionnement quotidien.
Difficultés cognitives : les problèmes de mémoire, d’attention, de concentration et de résolution de problèmes peuvent interférer avec les tâches quotidiennes et la communication.
Le Dr Jimmy Almond a suivi une formation en médecine familiale et possède plus de 25 ans d'expérience en soins d'urgence. Pendant plus de dix ans, il a été propriétaire, président et médecin principal d'un centre de soins d'urgence. Outre sa formation en médecine conventionnelle, le Dr Almond s'intéresse également à la médecine du mode de vie, à la médecine fonctionnelle et à d'autres approches de santé complémentaires et intégratives. Il aime également passer du temps en famille et profiter de la nature.
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