Logo Epoch Times

Restaurer la foi : Notre-Dame de Paris entre dans une nouvelle ère

top-article-image

La façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 7 décembre 2024. Pendant cinq ans, quelque 250 entreprises et des centaines d'experts ont restauré la cathédrale après l'incendie de 2019 qui avait ravagé l'édifice classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les deux tours de 76 mètres de haut abritent les cloches en bronze et le bourdon Emmanuel coulé en 1686. Trois portails sur la partie inférieure de la façade abritent des sculptures en pierre représentant des scènes bibliques de la Vierge (à g.), du Jugement dernier et de Sainte Anne. Vingt-huit figures de pierre représentent les 28 générations de rois de Judée avant le Christ. Devant le centre de la rosace, une statue en pierre de la Vierge se trouve entre deux anges symbolisant la "faute" et la "rédemption" pour tous ceux qui entrent.

Photo: Ludovic Marin/Pool/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 8 Min.

Le 15 avril 2019, alors que le monde entier regardait le feu ravager Notre-Dame de Paris, les gens se demandaient si la cathédrale bien-aimée ne serait jamais la même. Aujourd’hui, après cinq ans de restauration, le saint chef-d’œuvre gothique français orne à nouveau l’horizon parisien.
Il aura fallu quelque 250 entreprises et des centaines d’experts pour restaurer la cathédrale. Comme l’a écrit Victor Hugo dans Le Bossu de Notre-Dame : « Les plus grands produits de l’architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales ; plutôt l’enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie. » Des personnes du monde entier ont fait don de plus de 840 millions d’euros pour venir en aide.
Un trésor médiéval
Vers 1160, l’évêque de Paris, Maurice de Sully, a fait construire Notre-Dame en l’honneur de la Vierge Marie. Le pape Alexandre III a posé la première pierre de la cathédrale en 1163 et, bien que la majeure partie de l’édifice soit achevée à la fin du XIIe siècle, il faudra attendre près de deux siècles, jusqu’en 1345, pour que la cathédrale soit terminée.
Les éléments clés de l’architecture gothique française de la cathédrale sont les arcs en ogive, les colonnes élancées, les voûtes d’arêtes (dont le cadre est constitué d’arcs ressemblant à des nervures) et les arcs-boutants (supports structurels externes). Les experts pensent que les arcs-boutants ont permis à la cathédrale de ne pas s’effondrer complètement lors de l’incendie.
Au cours de ses 860 ans d’histoire, Notre-Dame a connu de nombreuses destructions et rénovations, notamment sa profanation pendant la Révolution française des années 1790. Dans les années 1840, l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc a réparé, restauré et ajouté de nouveaux éléments à la cathédrale, tout en restant fidèle à ses racines médiévales.
Restaurer Notre-Dame
L’incendie de 2019 avait renversé la flèche de Notre-Dame et détruit la charpente, la toiture et trois parties de la voûte (une forme en arc autoportante couvrant les espaces intérieurs d’un plafond). Fait remarquable, le grand orgue a survécu, de même qu’une grande partie des peintures, du mobilier et des vitraux.
Des experts ont analysé la maçonnerie d’origine afin de déterminer les matériaux à utiliser pour la restauration (environ une demi-piscine olympique de pierre). Ils ont constaté que la carrière de La Croix-Huyart, à Bonneuil-en-Valois, dans le nord de la France, était la seule à offrir des pierres dures adaptées à la reconstruction des arcs de la voûte et à la restauration des murs. Huit carrières situées dans les régions de Saint-Maximin, dans le sud-est de la France, et de Soissons, dans le nord de la France, ont fourni les pierres plus tendres pour la restauration des maçonneries intérieures, la réparation et la reconstruction des voûtes.
Les forestiers ont sélectionné et abattu 1000 chênes dans toute la France pour restaurer la charpente médiévale de la nef, du chœur et de la flèche. Des charpentiers répartis dans tout le pays ont sculpté chaque arbre en utilisant des techniques du XIIIe siècle et du XIXe siècle, le cas échéant.
Huit équipes de maîtres artisans du vitrail, formés selon des traditions séculaires, ont restauré et nettoyé tous les vitraux.
Les sculpteurs et les tailleurs de pierre ont travaillé sur le site de la cathédrale dans une salle appelée la loge du sculpteur, comme l’auraient fait leurs homologues du Moyen Âge.
L’architecte de la cathédrale, Philippe Villeneuve, a déclaré : « Il ne s’agissait pas seulement de restaurer un bâtiment. Il s’agissait de restaurer le cœur de la France. »

La rosace sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris illuminée de nuit, le 26 novembre 2024. Tous les vitraux de la cathédrale ont été nettoyés lors de la restauration, ce qui a donné un éclat supplémentaire aux scènes bibliques qu’ils représentaient. Louis IX, roi de France, canonisé plus tard sous le nom de saint Louis, a commandé ce vitrail de près de 12,8 mètres de large et de près de 19 mètres de haut en 1260. Il comporte 84 panneaux représentant le Jugement dernier. Au centre, le Christ est entouré d’anges et de dix vierges, accompagnés de saints, d’apôtres, d’évêques, de confesseurs, de diacres, de femmes martyres et de chevaliers. (Kiran Ridley/AFP via Getty Images)

Ces deux images montrent les stalles de la chorale de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 26 juin 2018 (en haut), et le 29 novembre 2024, après la restauration de la cathédrale. (Ludovic Marinstephane de Sakutin/AFP/Pool/AFP via Getty Images)

Le grand orgue de Notre-Dame de Paris est resté pratiquement indemne de l’incendie ; seul un tuyau a été endommagé par l’eau. Il s’agit du plus grand orgue d’église de France, ses tuyaux les plus longs mesurant près de 3 mètres. Les fabricants d’orgues ont restauré individuellement les quelque 8000 tuyaux de l’orgue. Ils ont également remplacé les pièces de cuir qui contrôlent le flux d’air à l’intérieur des tuyaux. Les accordeurs ont mis six mois pour ajuster l’orgue à l’acoustique de la cathédrale. (Stephane de Sakutin/Pool/AFP via Getty Images)

L’intérieur fraîchement nettoyé de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 29 novembre 2024. Le mur de la nef montre (de haut en bas) les fenêtres à claire-voie, le triforium (galerie ouverte) et les ouvertures des nefs latérales. (Christophe Petit Tesson/Pool/AFP via Getty Images)

Cette photographie aérienne montre une grue à côté de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, haute de près de 30 mètres, le 25 novembre 2024. Fidèle au projet d’Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc de 1859, la réplique de la flèche se compose d’un cadre en chêne massif recouvert d’une couche de plomb et orné d’ornements moulés en plomb, notamment des chimères, des gargouilles et 200 crochets (crochets qui ressemblent à la crosse d’un évêque). Huit aigles en plomb, appelés « grands ducs », montent la garde à la base de la flèche, protégeant le monument des oiseaux de proie. (Damien Meyer/AFP via Getty Images)

La cathédrale Notre-Dame de Paris a ouvert ses portes au public 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception, qui marque le jour de la conception sans péché de la Vierge Marie. Pour en savoir plus, visitez NotreDamedeParis.fr
Pour en savoir plus sur la restauration de la cathédrale, visitez RebatirNotreDamedeParis.fr
Lorraine Ferrier écrit sur les beaux-arts et l'artisanat pour Epoch Times. Elle s'intéresse aux artistes et aux artisans, principalement d'Amérique du Nord et d'Europe, qui imprègnent leurs œuvres de beauté et de valeurs traditionnelles. Elle accorde une attention particulière à l'art et à l'artisanat rares et méconnus, dans l'espoir que nous puissions préserver notre patrimoine artistique traditionnel. Elle vit et écrit dans la banlieue de Londres, en Angleterre.

Articles actuels de l’auteur