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Responsables américains, européens et ukrainiens discutent d’un plan de paix à Genève
Les alliés européens affirment ne pas avoir été consultés lors de la rédaction du plan par Washington, générant certaines incompréhensions sur les parties impliquées.

Un avion militaire ukrainien Antonov An 26, immatriculé « 01Blue » et en provenance de Lviv, atterrit à l’aéroport de Genève le 22 novembre 2025.
Photo: Fabrice Coffrini / AFP via Getty Images
Des représentants des États-Unis, de l’Europe et de l’Ukraine se sont réunis à Genève le 23 novembre afin d’examiner le projet de Washington visant à mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Le président américain Donald Trump a déclaré, le 21 novembre, que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky disposait jusqu’à jeudi pour approuver le plan en 28 points : il contraindrait l’Ukraine à renoncer à toute ambition d’intégrer l’OTAN, à accepter des limitations de ses capacités militaires et à céder des territoires.
Pour de nombreux Ukrainiens et soldats mobilisés depuis près de quatre ans, ces conditions sont vécues comme un abandon, alors que l’armée du pays a résisté à une invasion qui a conduit à la guerre la plus meurtrière en Europe depuis 1945. Toutefois, Donald Trump a précisé samedi que la proposition américaine actuellement sur la table ne constituait pas son offre finale.
Les partenaires européens déplorent ne pas avoir été associés à la rédaction initiale du plan, ce qui a semé la confusion quant aux auteurs réels de la proposition.
Tard samedi soir, juste avant de se rendre à Genève, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a affirmé sur les réseaux sociaux que les États-Unis étaient bien à l’origine du texte, « avec une participation russe », mais qu’il s’appuyait également sur des « contributions antérieures et continues de l’Ukraine ».
Plusieurs parlementaires américains affirment pourtant que la Russie aurait transmis ce plan aux responsables de Washington.
Le sénateur Mike Rounds (Républicain, Dakota du Sud) a confié à la presse lors d’une conférence à Halifax (Nouvelle-Écosse) que Rubio lui aurait indiqué, ainsi qu’à d’autres élus, que « nous sommes les destinataires d’une proposition déposée auprès de l’un de nos représentants ». « Il ne s’agit pas de notre recommandation, ni de notre plan », a-t-il insisté.
Pour le député Eugene Vindman (Démocrate, Virginie), le plan aurait « pratiquement été rédigé par Poutine », a-t-il affirmé sur MSNBC.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux que la Pologne, l’Europe, le Canada et le Japon « étaient prêts à travailler sur ce dossier », mais qu’« il serait souhaitable de savoir précisément qui est l’auteur du plan et où celui-ci a été élaboré ».
Zelensky s’est réjoui de la réunion de dimanche à Genève en soulignant : « Il est positif que la diplomatie ait été relancée et que le dialogue puisse être constructif. »
« Les équipes ukrainienne et américaine, ainsi que celles de nos partenaires européens, restent en contact rapproché et j’espère qu’un résultat émergera. Il est impératif de faire cesser les effusions de sang et de garantir qu’aucun nouveau conflit ne redémarre », a-t-il ajouté dans un message publié sur les réseaux sociaux. « J’attends les conclusions des discussions d’aujourd’hui et souhaite que chaque participant fasse preuve d’esprit constructif. Nous avons tous besoin d’un résultat positif. »
Le président ukrainien a personnellement remercié, via plusieurs publications sur X dans la nuit de samedi à dimanche, chacun des alliés présents de Kiev à la réunion genevoise.
Erdogan doit s’entretenir avec Poutine ce lundi
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu’il échangerait lundi par téléphone avec Vladimir Poutine au sujet des efforts de paix en Ukraine, et qu’il plaiderait également pour la reprise de l’accord sur le transit sécurisé des céréales via la mer Noire.
Membre de l’OTAN, la Turquie a maintenu des rapports cordiaux tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie pendant ces quatre ans de guerre, fournissant un soutien militaire à Kiev sans pour autant se joindre aux sanctions occidentales contre Moscou. Ankara a accueilli trois séries de pourparlers de paix entre Moscou et Kiev à Istanbul et s’est proposée pour organiser un sommet entre chefs d’État.
Lors d’une conférence de presse tenue en marge du sommet du G20, Erdogan a affirmé que l’accord de 2022 sur l’export de céréales par la mer Noire, négocié avec l’ONU, pourrait servir de modèle pour mettre fin au conflit en Ukraine.
« Nous avions obtenu des résultats, dans une certaine mesure, et cela ne s’est pas poursuivi. Aujourd’hui, au fil des discussions, je relancerai ce dossier auprès de Poutine. Si nous parvenons à rouvrir ce processus, ce serait extrêmement bénéfique », a-t-il conclu.
Avec la contribution de Reuters

Jacob Burg fait des reportages sur l'État de Floride pour le journal Epoch Times. Il couvre une variété de sujets tels que la criminalité, la politique, la science, l'éducation, la faune et la flore, les questions familiales et d'autres sujets d'actualité. Il a également écrit sur le sport, la politique et les dernières nouvelles pour le Sarasota Herald Tribune.
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