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Droits de l’homme en Chine

Quinze pays appellent à la fin des graves violations des droits de l’homme en Chine

Les Ouïghours, les chrétiens, les Tibétains et les pratiquants de Falun Gong sont victimes d’une « répression ciblée », selon cette déclaration.

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Des policiers paramilitaires chinois surveillent une ruelle près de la place Tiananmen à Pékin, le 7 septembre 2019.

Photo: Greg Baker/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Les États-Unis se sont joints à 14 nations pour publier une déclaration commune réclamant la libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement par le Parti communiste chinois (PCC) pour avoir exercé leurs libertés fondamentales. Cette déclaration pointe l’utilisation persistante par le PCC de la détention, du travail forcé, de la surveillance de masse et des restrictions à l’expression religieuse et culturelle, qualifiant ces pratiques de source de préoccupation majeure.
« Nous partageons une inquiétude profonde et constante concernant les graves violations en cours en Chine », peut-on lire dans la déclaration publiée par la Mission des États-Unis auprès des Nations unies le 21 novembre.
« Les groupes ethniques et religieux minoritaires — tout particulièrement les Ouïghours et autres musulmans, les chrétiens, les Tibétains, les pratiquants de Falun Gong et d’autres — ont été la cible de répressions, notamment par la séparation des enfants de leur famille dans des internats, la torture, et la destruction du patrimoine culturel. »
Les pays signataires dénoncent aussi le « démantèlement continu des libertés civiles de longue date et de l’État de droit à Hongkong », ainsi que « l’émission de mandats d’arrêt et de primes contre des personnes situées hors des frontières de Hongkong pour avoir exercé leur liberté d’expression ». La répression exercée par le PCC à l’encontre des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des avocats, tant à l’intérieur qu’au-delà de ses frontières, « illustre un climat de peur destiné à faire taire toute critique », affirment-ils.
« Nous appelons la République populaire de Chine à libérer toutes les personnes détenues injustement pour avoir simplement exercé leurs droits humains et libertés fondamentales, qui sont les pierres angulaires de la légitimité politique et de la crédibilité internationale, et à respecter pleinement ses obligations en droit international », précise la déclaration.
Outre les États-Unis, l’Albanie, l’Australie, la Tchéquie, l’Estonie, Israël, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, la Macédoine du Nord, Palaos, le Paraguay, Saint‑Marin, l’Ukraine et le Royaume‑Uni ont eux aussi signé la déclaration. Les signataires en appellent aux États membres des Nations unies pour inciter le PCC à mettre fin à ces violations et à rendre compte de ses actions.

Jin Mingri, pasteur principal de l’église Sion, pose à Pékin quelques jours après la fermeture par les autorités de l’une des plus grandes églises protestantes souterraines de Chine. (Fred Dufour/AFP via Getty Images)

La déclaration intervient moins d’une semaine après l’arrestation officielle par les autorités de 18 pasteurs et responsables de l’église Sion, l’une des plus importantes assemblées chrétiennes clandestines de Chine. Parmi eux figure Ezra Jin, fondateur de cette église, interpellé début octobre lors d’une campagne de répression coordonnée dans plusieurs villes. Sa fille, installée aux États‑Unis, a appelé l’administration Trump à intervenir et à faire pression sur Pékin pour obtenir leur libération.
En Chine, seules les églises enregistrées auprès d’organismes contrôlés par l’État sont autorisées à fonctionner. Les fidèles et responsables de communautés religieuses non reconnues sont soumis à une surveillance constante, au harcèlement, à l’arrestation et autres formes de sanctions, selon une note d’information de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale datant de septembre. Ce document précise que le régime a exigé des membres du clergé qu’ils prêchent l’idéologie du PCC, ordonné la dépose de croix sur les églises, et multiplié les efforts pour « siniser » les religions — c’est-à-dire aligner les doctrines religieuses sur la ligne du Parti.
L’appel des quinze nations intervient alors que se poursuit la campagne nationale du PCC pour éradiquer le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, une pratique spirituelle centrée sur les principes de vérité, compassion et tolérance.
Dans la ville de Jinan (Est de la Chine), près de 40 pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés fin septembre, selon Minghui.org, un site spécialisé dans le suivi des persécutions contre ce mouvement. À la date du 21 novembre, au moins 16 d’entre eux étaient toujours détenus, indique la même source.
La persécution brutale a été lancée en 1999, après que la pratique, introduite auprès du grand public en 1992, s’est rapidement diffusée par le bouche-à-oreille jusqu’à compter entre 70 et 100 millions d’adeptes. Depuis, nombre de pratiquants ont subi arrestations, détentions, travaux forcés, tortures voire prélèvements forcés d’organes entraînant la mort pour leur refus de renoncer à leur foi.

Des pratiquants de Falun Dafa participent à une marche à Washington le 17 juillet 2025, réclamant la fin de 26 ans de persécutions par le Parti communiste chinois. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

À Hongkong, Pékin continue de réduire au silence ses opposants et de restreindre les libertés fondamentales via une loi sur la sécurité nationale entrée en vigueur il y a cinq ans, déplorent des responsables occidentaux et des ONG.
Le 3 novembre, la Haute Cour de Hongkong a rejetté la demande d’abandon de poursuites d’une figure du mouvement prodémocratie. Chow Hang-tung, fondatrice d’un groupe désormais dissous qui organisait chaque année des veillées en mémoire des victimes de la répression de Tiananmen en 1989, a été inculpée en 2021 pour « incitation à la subversion » au titre de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin.

Chow Hang-tung, avocate et figure de l’Alliance hongkongaise en soutien aux mouvements démocratiques patriotiques de Chine, lors d’une séance photo à Hongkong le 21 mars 2021. (Peter Parks/AFP via Getty Images)

Ce texte législatif, formulé de manière vague, criminalise toute parole ou tout acte jugé sécessionniste, subversif, terroriste, ou assimilé à une collusion avec des forces étrangères, exposant à des peines allant jusqu’à la prison à vie. En mars, au moins 320 personnes avaient déjà été arrêtées pour des présomptions de violation de cette loi, selon le dernier rapport annuel du Département d’État américain sur le climat des investissements dans la ville publié fin septembre.