Passation de pouvoirs : Sébastien Lecornu promet « des ruptures sur le fond » pour restaurer la stabilité
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025 à Paris.
Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a appelé mercredi à des « ruptures », « sur le fond » et « pas que sur la forme », lors de la cérémonie de passation de pouvoirs à Matignon. Devant ses proches collaborateurs et son prédécesseur François Bayrou, il a assuré qu’il n’existait « pas de chemin impossible » pour sortir de la crise politique qui paralyse l’exécutif.
Un discours bref, placé sous le signe de l’humilité
Moins de cinq minutes. C’est le temps qu’aura duré le premier discours du nouveau chef du gouvernement. Sobre et volontaire, le maire d’Évreux devenu ministre puis désormais Premier ministre, a insisté sur « l’humilité » et la « sobriété » qu’impose « l’instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons ». Très proche d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre des Armées a martelé qu’il faudrait « des ruptures, pas seulement dans la méthode, mais aussi sur le fond », afin de mettre un terme au « décalage préoccupant entre la vie politique du pays et la vie réelle ».
« On ne pourra pas continuer ce décalage éternellement, parce qu’évidemment il nous rattrapera », a-t-il averti. Il a par ailleurs promis d’être « plus créatif » et « plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions », rappelant que la coalition sortante demeure privée de majorité à l’Assemblée. Des rencontres avec les différentes forces politiques sont d’ores et déjà prévues « dans les tout prochains jours ». « On va y arriver », a lancé le nouveau locataire de Matignon, voulant donner à son investiture l’élan d’un nouveau départ.
Bayrou en soutien, Macron en vigie
Quelques instants auparavant, François Bayrou, désormais ancien Premier ministre éphémère, lui avait adressé un soutien appuyé, saluant son « extraordinaire courage » et lui promettant que son « aide » lui était « acquise à tout instant » pour « rassembler plus largement ». Refusant d’y voir un blocage insurmontable, le leader du MoDem a assuré : « Je ne crois pas une seconde que notre pays va rester éternellement dans les divisions, les injures, la violence. »
Sébastien Lecornu, nommé mardi soir par le président de la République après l’échec du vote de confiance réclamé par François Bayrou, a reçu mission d’Emmanuel Macron de consulter l’ensemble des forces politiques afin d’aboutir à des accords garantissant la stabilité institutionnelle du pays. Selon les informations de l’exécutif et des partis, plusieurs chefs de groupe parlementaire – essentiellement issus du bloc central – sont attendus à Matignon dès la journée de mercredi.
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