Ostéoporose : la maladie silencieuse qui vous vole vos os - comment prévenir la perte osseuse

Les fractures de la hanche dues à l'ostéoporose peuvent entraîner des douleurs persistantes, une perte de mobilité et de graves risques pour la santé, en particulier chez les femmes âgées.
Photo: Epoch Times/Shutterstock

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Sous l’effet de ces changements hormonaux et d’autres facteurs, une femme de 70 ans présente généralement une diminution de sa masse osseuse d’environ 30 à 40 %.
Ostéoporose sénile
Aussi appelée ostéoporose liée à l’âge, l’ostéoporose sénile se caractérise par une accumulation importante de graisses dans la moelle osseuse, au détriment de la formation de nouvelles cellules osseuses. Des taux élevés de graisses dans la moelle, qui influencent l’activité des cellules responsables à la fois de la formation et de la résorption osseuse, sont associés à une baisse de la densité minérale osseuse et à une fréquence accrue des fractures vertébrales.
Chez les hommes, la diminution progressive du taux de testostérone avec l’âge peut également contribuer à la perte osseuse et augmenter le risque d’ostéoporose, la testostérone jouant un rôle essentiel dans le maintien de la densité minérale osseuse.
2. Ostéoporose secondaire
L’ostéoporose secondaire résulte de certaines pathologies ou de la prise de médicaments spécifiques.
Médicaments courants pouvant provoquer l’ostéoporose :
• Glucocorticoïdes : comme les corticostéroïdes.
• Inhibiteurs de la pompe à protons : médicaments antiacides.
• Inhibiteurs de l’aromatase : utilisés dans le traitement du cancer du sein.
• Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : antidépresseurs.
• Agents chimiothérapeutiques : comme le méthotrexate.
Aux premiers stades, l’ostéoporose ne provoque généralement aucun symptôme ni douleur. Quand la densité et la solidité osseuses sont déjà fortement diminuées, on peut observer :
• Perte progressive de taille liée à l’affaissement ou à la fracture de vertèbres.
• Modifications posturales (dos voûté, cyphose) dues à la fragilité des os de la colonne.
• Douleur dorsale soudaine ou chronique liée à des fractures de compression vertébrale.
• Ongles cassants en raison d’une baisse des œstrogènes, notamment après la ménopause.
• Diminution de la force de préhension due à un affaiblissement musculaire.
• Essoufflement lié au tassement des disques vertébraux, qui réduit la capacité pulmonaire.
L’ostéoporose se développe lentement ; souvent, la première manifestation visible est une fracture.
En cas de symptômes ou d’antécédents familiaux d’ostéoporose, il est recommandé de consulter un médecin afin d’évaluer son risque.
Si une ostéoporose est suspectée, le médecin pourra prescrire une mesure de densité osseuse.
Examens
Le test diagnostique le plus courant est la densitométrie osseuse par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DEXA). Cet examen utilise de faibles doses de rayons X pour mesurer la densité osseuse dans les zones les plus sujettes aux fractures — généralement la colonne vertébrale, la hanche ou le poignet. L’examen dure environ trois à sept minutes et compare la densité osseuse à celle d’un adulte en bonne santé de 30 ans. Il fournit deux types de résultats :
T-score : un score de -1 ou plus est considéré comme normal. Un score entre -1 et -2,5 indique une ostéopénie, et un score égal ou inférieur à -2,5 correspond à une ostéoporose. Chaque point en dessous de zéro double le risque de fracture.
Z-score : ce score compare la densité osseuse à celle de personnes du même âge, du même sexe et de la même origine ethnique. Il est surtout utilisé pour les patients de moins de 50 ans.
Les médecins peuvent également recourir à d’autres outils, comme des questionnaires ou des échographies, afin d’estimer le risque de fracture à 10 ans en tenant compte du mode de vie et des antécédents familiaux.
Le FRAX est un calculateur informatisé qui estime le risque de fractures liées à l’ostéoporose, avec ou sans test de densité minérale osseuse. Il aide à orienter les décisions concernant les examens complémentaires ou les traitements.
Le traitement de l’ostéoporose vise à ralentir ou stopper la perte osseuse, à réduire le risque de fractures et, dans certains cas, à reconstruire l’os.
Les approches varient selon l’âge, le niveau de risque et les autres conditions médicales.
1. Médicaments
Lorsque l’ostéoporose est trop avancée pour être corrigée par la seule alimentation, des médicaments peuvent être prescrits :
• Bisphosphonates : médicaments anti-résorptifs qui préviennent la perte osseuse en inhibant la réabsorption du tissu osseux. Ils sont généralement pris pendant cinq ans maximum ; leurs effets bénéfiques peuvent persister après l’arrêt du traitement. Effets secondaires fréquents : symptômes grippaux, nausées, légère altération de la fonction rénale.
• Denosumab : médicament biologique administré par injection tous les six mois, souvent utilisé lorsque d’autres traitements échouent. Il bloque une protéine impliquée dans la résorption osseuse et réduit le risque de fractures. Ses effets à long terme restent à l’étude. Effets secondaires possibles : troubles cutanés, maux de tête, douleurs dorsales, nausées.
• Romosozumab : agent anabolisant qui stimule la formation osseuse tout en réduisant sa dégradation. Administré par deux injections en une seule séance, une fois par mois, pendant un an maximum. Il présente un risque légèrement accru d’infarctus ou d’AVC, signalé par un avertissement encadré, et n’est pas recommandé chez les patients ayant des antécédents cardiovasculaires.
Ces traitements visent les causes hormonales de l’ostéoporose :
• Traitement hormonal de la ménopause : souvent considéré comme l’option principale pour prévenir et traiter l’ostéoporose, tout en soulageant les symptômes de la ménopause. Il associe œstrogènes et progestérone, recommandé en général chez les femmes de moins de 60 ans ou dans les dix ans suivant la ménopause. Risques possibles : cancer du sein, maladie coronarienne, AVC, caillots sanguins.
• Testostérone : peut être prescrite aux hommes dont la faible densité osseuse est due à un déficit en testostérone.
• Raloxifène : modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes, il imite les effets des œstrogènes sur les os. Prescrit principalement aux femmes ménopausées pour améliorer la densité osseuse et réduire le risque de fractures vertébrales.
• Calcitonine de saumon (ou calcitonine) : inhibe les cellules responsables de la dégradation osseuse et favorise la densité osseuse. Effets secondaires : troubles digestifs, éruptions cutanées avec le spray nasal, nausées, vomissements et réactions locales avec la forme injectable.
• Hormone parathyroïdienne : régule le calcium osseux. Des médicaments comme le tériparatide, qui imitent cette hormone, stimulent les cellules qui construisent l’os, augmentant la densité et réduisant le risque de fractures. Le tériparatide est réservé aux patients à très haut risque ou lorsque les autres traitements ne conviennent pas. Une vigilance particulière est nécessaire chez les personnes ayant reçu une radiothérapie. En 2023, la FDA a approuvé une injection générique de tériparatide en stylo pré-rempli à usage unique.
3. Médecine traditionnelle chinoise (MTC)
Avant d’utiliser des plantes médicinales, il est essentiel de consulter un professionnel de santé qualifié, car davantage de recherches sont nécessaires pour confirmer leur efficacité et leur sécurité chez l’être humain.
Une revue systématique de 12 essais cliniques randomisés portant sur 1 816 patients a montré que certaines plantes chinoises étaient plus efficaces qu’un placebo ou que certains traitements standards pour augmenter la densité minérale osseuse au niveau de la colonne lombaire.
Une autre revue clinique indique que l’acupuncture pourrait réduire la douleur et la faiblesse en influençant les niveaux hormonaux et en soutenant les processus naturels de régénération osseuse.
Des changements de mode de vie peuvent aider à prévenir l’ostéoporose ou à ralentir son évolution. Adapter ses habitudes quotidiennes améliore la santé osseuse, réduit la fragilité et aide à mieux gérer les symptômes — ce qui peut souvent diminuer le recours aux médicaments. Il est recommandé de consulter un professionnel de santé qualifié avant d’adopter toute nouvelle approche.
Nutrition
Une alimentation saine, riche en aliments complets — légumes, fruits, céréales complètes, protéines maigres, graisses de qualité et certains produits laitiers — soutient la santé osseuse et peut contribuer à prévenir l’ostéoporose.
Éviter les aliments transformés, les sucres ajoutés, les graisses néfastes et l’excès de sel peut également renforcer les os.
• Calcium : les recherches indiquent qu’il est préférable d’obtenir le calcium par l’alimentation plutôt que par les compléments, sauf en cas de carence. Un excès de compléments calciques peut augmenter le risque de problèmes cardiaques et de calculs rénaux, sans nécessairement prévenir les fractures.
• Vitamine D : le soleil et l’alimentation sont les sources privilégiées. Les suppléments peuvent être utiles chez les personnes ostéoporotiques ou à risque élevé de chutes. Une supplémentation modérée est recommandée, car un excès peut être nocif.
• Autres nutriments : des régimes comme le régime méditerranéen apportent des antioxydants et des composés qui favorisent la santé osseuse en réduisant l’inflammation et en soutenant le microbiote intestinal. Les protéines, graisses insaturées, magnésium, potassium, ainsi que les vitamines K et C jouent également un rôle important dans le maintien d’os solides.
Exercice physique
Une activité régulière, modérée et adaptée — exercices de port de poids, d’équilibre et de renforcement musculaire — aide à fortifier les os et à prévenir les chutes et fractures. Selon les études, différents types d’exercices réduisent le risque de chute dans des proportions variables :
• 19 % avec le tai-chi.
• 24 % avec des exercices d’équilibre et fonctionnels.
• 34 % avec des programmes combinés (équilibre, exercices fonctionnels et renforcement musculaire).
D’autres recherches montrent que les pratiques corps-esprit comme le tai-chi et le yoga peuvent réduire la douleur et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’ostéoporose.
Qualité du sommeil
Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité nuit à la santé osseuse. Un sommeil réparateur et de bonne qualité — idéalement 7 à 9 heures par nuit — permet au corps de se régénérer et de récupérer.
Bien que l’ostéoporose soit une affection physique, l’état d’esprit peut influencer son apparition et son évolution. La façon dont nous percevons et gérons le stress agit sur notre organisme — et le stress psychologique est reconnu comme un facteur de risque de l’ostéoporose.
Soutenir la santé osseuse dès le plus jeune âge — et la préserver tout au long de la vie — est la clé pour prévenir l’ostéoporose. Les apports nutritionnels, les changements hormonaux et les habitudes de vie varient selon les étapes de l’existence, d’où l’importance de stratégies adaptées à chaque âge.
Adolescents et jeunes adultes
Un apport suffisant en calcium, vitamine D et autres nutriments durant l’adolescence et le début de l’âge adulte est crucial, car ces années posent les bases de la masse osseuse future.
Les jeunes doivent également être conscients de certains facteurs de risque comme les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), l’entraînement sportif excessif et les tumeurs hypophysaires. Ces conditions peuvent entraîner un déficit en œstrogènes et une réduction de la densité osseuse.
Femmes en péri-ménopause et post-ménopause
La péri-ménopause correspond à la phase de transition menant à la ménopause. À ce moment, il est essentiel que les professionnels de santé évaluent les facteurs de risque d’ostéoporose dans les antécédents médicaux des femmes. Cette identification précoce permet de mettre en place des changements de mode de vie ou des traitements afin de limiter la perte osseuse liée à la ménopause.
Un simple apport accru en calcium ne suffit généralement pas à compenser la perte osseuse accélérée de cette période. Pour certaines femmes, un traitement par œstrogènes peut être une option adaptée. Une approche globale — incluant exercice modéré et alimentation équilibrée riche en calcium et vitamine D — contribue à ralentir le processus.
Par ailleurs, les chutes constituent la principale cause et le facteur de risque le plus important de fractures ostéoporotiques. Quelques mesures de bon sens pour réduire ce risque : garder les sols dégagés, enlever les petits tapis, installer des barres d’appui dans les salles de bain — à côté et à l’intérieur de la baignoire/douche, ainsi qu’à proximité des toilettes.
Sans traitement, l’ostéoporose peut évoluer vers une forme plus sévère, où les os deviennent si fragiles qu’un simple éternuement ou une quinte de toux peut provoquer une fracture. Les complications les plus graves concernent la colonne vertébrale et la hanche.
• Fractures vertébrales : elles peuvent survenir sans traumatisme évident et entraîner des douleurs dorsales, une perte de taille et une posture voûtée.
• Fractures de la hanche : souvent liées à une chute, elles sont particulièrement dangereuses. Elles peuvent causer une invalidité à long terme et présentent un risque élevé de décès dans l’année qui suit.
Les fractures dues à l’ostéoporose sont en général douloureuses et lentes à guérir. La récupération peut entraîner des complications supplémentaires, surtout chez les personnes âgées. Par exemple, une immobilisation prolongée après une fracture de la hanche augmente le risque de caillots sanguins, de pneumonie et d’infections. Dans certains cas, les patients peuvent souffrir de douleurs chroniques ou perdre leur autonomie après une blessure comme celle-ci.

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