Agressions sexuelles dans le périscolaire
« Nous ne nous tairons plus » : des familles dénoncent des violences sexuelles dans le périscolaire parisien
Des parents d'enfants victimes d'agressions sexuelles dans les structures périscolaires parisiennes montent au créneau. Dans un communiqué rendu public mardi soir, ces familles, représentées par Me Arié Alimi, réclament une mobilisation sans précédent face à ce qu'elles qualifient de défaillances systémiques.

Sarah El Hairy, Haute-commissaire à l'Enfance , à Paris, le 23 septembre 2024.
Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
« Nos enfants ont payé le prix de ces dysfonctionnements. Mais il est encore temps, et c’est notre devoir collectif, de protéger ceux qui fréquentent encore ces structures », martèlent-ils dans leur déclaration.
Une demande de transparence face au mutisme des institutions
Les parents exigent une rencontre avec le parquet pour obtenir des informations précises sur l’avancement des enquêtes et les poursuites envisagées. Leur constat est accablant : « Le ministère public et les autorités municipales ne semblent pas avoir mesuré l’ampleur du désastre. »
« Il s’agit de viols et d’agressions sur des enfants de trois ans à peine »
Leur message résonne comme un avertissement : « Il s’agit de viols et d’agressions sur des enfants de trois ans à peine. De traumatismes indélébiles. De familles plongées dans l’angoisse de comprendre ce qui est arrivé à leurs tout-petits. »
Une mobilisation politique réclamée d’urgence
Après avoir été reçues au ministère de la Justice mardi, ces familles appellent désormais à la création d’une commission parlementaire. Leur objectif : enquêter sur la dimension systémique de ces violences et maltraitances qui gangrènent le périscolaire.
Une crise qui dure : les chiffres qui interpellent
Le secteur périscolaire parisien traverse depuis plusieurs mois une vague de révélations. En 2025, trente animateurs ont été écartés de leurs fonctions, dont 16 pour des soupçons d’agressions à caractère sexuel. Un niveau comparable aux deux années précédentes, selon la municipalité.
Lisa-Lou Wipf, procureure spécialisée dans les affaires impliquant des mineurs, a révélé dans Libération que quinze enquêtes ont été lancées cette année concernant des agressions sexuelles dans les maternelles de la capitale.
La riposte municipale jugée insuffisante
Face au scandale, la mairie de Paris a dévoilé mi-novembre un plan d’action : création d’un poste de défenseur des enfants et renforcement de la formation des animateurs.
Des mesures loin de convaincre le collectif SOS Périscolaire, créé en 2021 par deux mères parisiennes, Anne et Elisabeth. « Les familles se sentent démunies, abandonnées par la mairie. Elles dénoncent le mépris affiché envers la parole des enfants », confie Anne à l’AFP.
En quatre ans 400 témoignages accablants
Depuis sa création, le collectif a recueilli 400 signalements portant sur des « comportements verbaux et physiques inappropriés » dans le périscolaire parisien et au-delà.
« Au-delà des cas les plus graves, il existe toute une zone grise », alerte Anne. « Quand un enfant reçoit quotidiennement une tape derrière la tête, les parents ne portent pas plainte. Pourtant, cette violence répétée le détruit. Nous devons améliorer la chaîne de signalement face à ces failles qui persistent. »
Les parents d’élèves haussent le ton
La FCPE Paris partage ce diagnostic sévère : signalements sans suite, formations lacunaires, protocoles flous, procédures qui s’enlisent.
Le 18 novembre, la fédération a annoncé la création d’une commission « Agir contre les violences », prévoyant notamment un dispositif de signalement pour toutes les formes de violences subies par les élèves.
L’État appelé à agir
Sarah el Haïry, Haute commissaire à l’Enfance, a réagi en soulignant que « la parole des enfants et des familles doit toujours être écoutée. »
Pour garantir que « tous les lieux accueillant des enfants soient des espaces sûrs », elle insiste sur la nécessité d’une approche globale : « vigilance, formation, prévention et transparence ».
Avec AFP





