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Municipales à Grenoble« Mon équipe n’aura pas vocation à faire la chasse aux dealers », affirme Allan Brunon, candidat LFI à la mairie de Grenoble
Le candidat Insoumis Allan Brunon mise sur la prévention et la médiation plutôt que sur la force pour répondre à l’insécurité, tout en écartant un renforcement de la police municipale.

Mairie de Grenoble.
Photo: : capture d'écran Google Maps
À Grenoble, où l’insécurité et le trafic de stupéfiants préoccupent les habitants, le candidat de La France insoumise (LFI), Allan Brunon, défend une ligne résolument éloignée de la répression. Interrogé par Actu Grenoble, le jeune militant de 26 ans a prévenu : « Mon équipe n’aura pas vocation à faire la chasse aux dealers. »
« Plus d’armes est égal à plus de drames »
Reconnaissant qu’« il y a une insécurité à Grenoble », Allan Brunon s’oppose pourtant aux propositions sécuritaires de ses adversaires. Il juge les solutions du candidat de droite Alain Carignon « mauvaises », notamment l’extension de la vidéoprotection. « La vidéoprotection ne fonctionne pas », a-t-il assuré, tout en refusant d’armer davantage la police municipale, déjà dotée d’armes. « Plus d’armes est égal à plus de drames », a-t-il justifié.
Face à la montée des violences liées aux trafics, Allan Brunon souhaite créer un « grand service public de la tranquillité publique » afin de « traiter les problèmes à la racine, avec des médiateurs dans les quartiers populaires ». Le candidat considère, dans un message publié sur son compte X, que la police municipale « ne fera pas le travail de la police nationale » et insiste sur l’importance de la « prévention » et de la « proximité » plutôt que sur le contrôle et la sanction.
Interdire aux dealers l’accès aux logements sociaux, « une bêtise absolue »
Allan Brunon considère la mesure phare de son principal opposant, Alain Carignon — interdire aux dealers condamnés l’accès aux logements sociaux — comme « une bêtise absolue ». Selon lui, « quand il y a un jeune pris dans le trafic de stupéfiants, il y a systématiquement des mesures d’éloignement mises en place ». Il juge cette proposition « stigmatisante » et dénonce, sans détour, une logique visant à séduire l’électorat de l’extrême droite. « Les jeunes qui viennent dealer en bas des tours ne sont même pas de Grenoble ! » avance-t-il également.
Cette orientation tranche avec le contexte national, marqué par une forte demande de fermeté après plusieurs drames liés au narcotrafic, dont la blessure d’un enfant de 12 ans à Grenoble. Alors que d’autres candidats prônent une politique sécuritaire renforcée, le représentant de LFI préfère concentrer son programme sur le soutien aux jeunes et aux associations. « La jeunesse dans les quartiers populaires a été oubliée à Grenoble », affirme-t-il, plaidant pour « une priorisation des subventions aux associations qui offrent des perspectives aux jeunes ».
Après avoir soutenu l’écologiste Éric Piolle lors des précédentes municipales, LFI a décidé cette fois de se présenter seule. À la tête de la liste « Faire mieux pour Grenoble », le jeune candidat a révélé les raisons de cette décision. Il a expliqué avoir demandé à l’écologiste Laurence Ruffin — sœur du député François Ruffin, qui prépare elle aussi sa candidature pour succéder à Éric Piolle — de se rallier derrière lui. Elle a refusé. « Ce n’est pas nous qui faisons cavalier seul, ce sont eux qui font cavalier sans nous », a-t-il justifié, revendiquant une ligne « de rupture » et précisant n’avoir « aucun poste à conserver ».

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