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plus-iconSanté des yeux et bien-être au quotidien

Migraines, sécheresse oculaire, DMLA : comment vos habitudes quotidiennes peuvent protéger votre vue

Des changements ciblés d’alimentation et d’hygiène de vie peuvent réduire le risque de migraines et préserver la santé visuelle. Pendant des années, le Dr Rani Banik, neuro-ophtalmologiste se réveillait chaque matin avec une douleur lancinante derrière l’œil. Ses migraines étaient devenues si chroniques que, selon ses mots, « chaque journée commençait comme si on me plantait un pic à glace dans la tête ».

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Photo: Epoch Times/Shutterstock

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Durée de lecture: 13 Min.

Elle avait consulté les meilleurs spécialistes des céphalées et essayé tous les médicaments disponibles contre la migraine, sans succès. Puis, au début de la quarantaine, elle a découvert le pouvoir de la nutrition et des changements de mode de vie. En modifiant son alimentation, en prenant des compléments ciblés et en apprenant à mieux gérer son stress, elle a finalement réussi à reprendre le contrôle de ses maux de tête.
Son expérience personnelle et professionnelle influence désormais sa façon de soigner ses patients. Migraines, sécheresse oculaire et troubles visuels liés à l’âge peuvent sembler sans rapport, mais, comme le souligne la Dre Banik, ils sont souvent reliés par des mécanismes communs — et de petites habitudes quotidiennes peuvent faire une grande différence.

Un nerf, de multiples symptômes

Le lien clé entre migraine, sécheresse oculaire et sensibilité à la lumière se trouve dans le nerf trijumeau. « Tout revient au même nerf, qui est d’une certaine manière irrité », explique la spécialiste. Lorsque le nerf trijumeau s’enflamme, il peut déclencher la douleur, ajoute-t-elle.
Ce nerf comporte trois branches principales — ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et mandibulaire (V3) — qui s’étendent sur tout le visage. Ces branches assurent la sensibilité du front et des yeux, des joues et de la mâchoire. Lorsque la surface de la cornée devient sèche, cela irrite les terminaisons nerveuses et envoie des signaux au tronc cérébral. Ce processus ne provoque pas seulement de l’inconfort, mais peut aussi activer les voies douloureuses liées à la migraine et à la photophobie.

(Epoch Times)

La connexion intestin-cerveau et intestin-œil

Au-delà des voies nerveuses, le microbiote intestinal joue également un rôle crucial dans la susceptibilité aux migraines et à la sécheresse oculaire.
La Dre Banik explique que lorsque le stress ou d’autres facteurs de risque endommagent ou augmentent la perméabilité intestinale, des agents pathogènes peuvent passer dans la circulation sanguine et déclencher une inflammation systémique. Cette inflammation peut aggraver les migraines par le stress oxydatif et l’inflammation neurogénique.
L’inflammation systémique causée par une dysbiose intestinale peut influencer les réponses immunitaires affectant à la fois le cerveau et les yeux. Au niveau oculaire, cette inflammation peut perturber la production du film lacrymal ou modifier la flore microbienne locale, contribuant ainsi à la sécheresse oculaire.
Pour soutenir la santé intestinale, la Dre Banik recommande d’intégrer dans l’alimentation des aliments riches en probiotiques tels que le yaourt, le kimchi ou la choucroute. Pour un effet plus puissant, des compléments probiotiques à haute teneur en UFC et sans sucre peuvent aider à rétablir l’équilibre microbien et à réduire l’inflammation, au bénéfice du cerveau et des yeux.

Les érosions de la sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire est extrêmement répandue, et environ 86 % des cas sont dus à une évaporation trop rapide des larmes — une affection appelée sécheresse oculaire évaporative. De petites glandes situées dans les paupières, les glandes de Meibomius, sécrètent une couche huileuse protectrice sur le film lacrymal. Lorsqu’elles ne fonctionnent pas correctement, les larmes s’évaporent, laissant la cornée exposée et irritée.
Une cornée exposée peut entraîner de minuscules érosions à la surface de l’œil — de petites lésions ponctuelles invisibles à l’œil nu. Ces érosions peuvent causer des problèmes oculaires graves si elles ne sont pas traitées. « Lorsque nous examinons les patients au microscope, nous appliquons un colorant fluorescent », explique la Dre Banik. « Nous pouvons alors voir ces érosions : elles ressemblent à de minuscules points sur la surface de la cornée. »
Ces cellules peuvent se régénérer, comme une petite éraflure sur la peau, ajoute-t-elle.

Le facteur écran

L’usage intensif des écrans accentue aujourd’hui la sécheresse oculaire. Des études cliniques montrent que jusqu’à 87,5 % des employés de bureau souffrent de sécheresse évaporative.
La Dre Banik précise que le temps prolongé passé devant les écrans réduit la fréquence des clignements, qui passe d’un rythme normal de 15 à 20 par minute à seulement trois à cinq, perturbant la stabilité du film lacrymal et aggravant la sécheresse. L’exposition prolongée aux écrans peut aggraver à la fois les migraines et la sécheresse oculaire en augmentant la sensibilité à la lumière bleue et en réduisant la fréquence des clignements.
L’inflammation est un autre facteur associé à une utilisation prolongée des écrans. « Les glandes peuvent s’enflammer, la cornée elle-même peut s’enflammer, et les bords des paupières aussi », précise-t-elle.

Se protéger des rayons ultraviolets

Comparés à la lumière bleue, les rayons ultraviolets (UV) peuvent causer des dommages bien plus graves aux yeux. Si la lumière bleue émise par les écrans provoque surtout une fatigue visuelle et un inconfort, les rayons UV pénètrent plus profondément dans les tissus oculaires.
Une exposition prolongée au soleil peut induire un stress oxydatif, entraînant des brûlures de surface, des excroissances sur la sclère (le blanc de l’œil), des cataractes et parfois une dégénérescence maculaire. Cette dernière touche la macula, zone centrale de la rétine, responsable de la vision fine et centrale.
La dégénérescence maculaire se développe souvent insidieusement. Les premiers signes incluent :
Difficulté à voir dans la pénombre ou la nuit
Baisse de la sensibilité au contraste
Lignes ondulées ou déformées
Toute personne présentant ces symptômes devrait consulter rapidement un ophtalmologiste.
« Une fois que des cicatrices apparaissent dans les stades avancés de la DMLA, on ne peut plus revenir en arrière », explique la Dre Banik. « Mais aux premiers stades, il existe beaucoup de solutions. »
Elle compare la dégénérescence lente des tissus oculaires à une sorte de « rouille biologique. »
« Peu importe le prix des lunettes de soleil », précise-t-elle. « Tant qu’elles portent l’étiquette indiquant un blocage UV à 100 %, elles remplissent leur rôle. »
Elle recommande :
De porter des lunettes de soleil UV400 (bloquant les longueurs d’onde inférieures ou égales à 400 nanomètres)
De privilégier la mention de protection UV plutôt que le prix
De porter des lunettes de soleil entre 10 h et 14 h les jours très ensoleillés

Stratégies quotidiennes pour soulager la sécheresse oculaire

La Dre Banik conseille des gestes simples et pratiques pour atténuer les symptômes et améliorer le confort visuel au quotidien :
• Règle du 20-20-20 : toutes les 20 minutes, faire une pause de 20 secondes et regarder à 6 mètres de distance.
• Humidificateur de bureau : maintenir un taux d’humidité suffisant pour éviter l’évaporation des larmes.
• Éviter les ventilateurs et les courants d’air : ils peuvent assécher les yeux.
• Position des écrans : placer l’écran à hauteur ou en dessous du regard pour réduire la tension.
• Filtres à lumière bleue : utiliser des applications ou des verres filtrants pour diminuer l’exposition.

Nourrir ses yeux

La macula, petite zone de la rétine, est riche en caroténoïdes protecteurs tels que la lutéine, la zéaxanthine et la méso-zéaxanthine. Ces pigments agissent comme des « lunettes de soleil internes », absorbant la lumière bleue et les UV tout en soutenant la vision centrale. Comme le corps ne peut pas les produire, l’alimentation est essentielle.
Les carences nutritionnelles, notamment en oméga-3, peuvent aussi aggraver la sécheresse oculaire. La Dre Banik prône une approche riche en nutriments, comprenant plus de 30 éléments clés — oméga-3, vitamines B et antioxydants.
Parmi les meilleures sources alimentaires :
• Légumes à feuilles vertes : épinards, chou frisé, blettes, roquette, riches en lutéine et zéaxanthine.
• Aliments jaunes ou orangés : jaune d’œuf, maïs, pêches, poivrons, riches en caroténoïdes.
• Bêta-carotène : les carottes soutiennent la vision nocturne et soulagent la sécheresse oculaire.
Elle suggère d’associer ces aliments à des graisses saines comme l’huile d’olive ou le beurre pour favoriser leur absorption. Elle encourage aussi à suivre ce qu’elle appelle la « règle des 21 » : consommer 21 couleurs différentes de fruits et légumes par semaine.
« Plus il y a de couleurs, mieux c’est. Pas besoin de connaître chaque nutriment — mangez l’arc-en-ciel. »
L’étude Age-Related Eye Disease Study a montré qu’un complément associant vitamines C et E, bêta-carotène, zinc et cuivre réduisait de 25 % le risque de développer une maladie oculaire liée à l’âge ou de voir la DMLA progresser. Cependant, la Dre Banik insiste sur le fait que les compléments ne font pas tout. Les facteurs de mode de vie, comme l’arrêt du tabac, l’activité physique, le maintien d’un poids sain et une alimentation riche en végétaux, sont tout aussi essentiels pour préserver la vision.
« Votre macula possède déjà des filtres contre la lumière bleue — nourrissez-les. Les compléments peuvent aider, mais les habitudes quotidiennes transforment tout. »

L’histoire de Bob : prévenir la perte de vision

Bob est venu consulter la Dre Banik pour une DMLA intermédiaire, avec de forts antécédents familiaux de perte de vision. Il menait une vie sédentaire, consommait beaucoup d’aliments transformés et fumait encore. La Dre Banik lui a fait découvrir le régime MAD — une version centrée sur la macula du régime méditerranéen — et l’a encouragé à adopter progressivement de meilleures habitudes. En six mois, il a perdu 13 kilos, abaissé sa tension artérielle et sa glycémie, arrêté de fumer et sa vision est restée stable à 10/10 aux deux yeux.
L’histoire de Bob illustre la puissance de la prévention par le mode de vie pour protéger la vision à long terme.
La Dre Banik souligne que la sécheresse oculaire et la sensibilité à la lumière sont des troubles courants qui, bien qu’inconfortables, sont rarement graves et ne conduisent généralement pas à une perte de vision permanente. Avec la bonne approche, la plupart des personnes peuvent réduire significativement, voire éliminer, leurs symptômes et retrouver confort et sérénité.
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne remplace pas un avis médical. Veuillez consulter un professionnel de santé qualifié avant de modifier votre régime alimentaire, vos compléments alimentaires ou votre plan de traitement.