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Michel Barnier conseille à Sébastien Lecornu de « ne pas faire confiance » au RN

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L’ancien Premier ministre Les Républicains, Michel Barnier.

Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

L’ancien Premier ministre Les Républicains, Michel Barnier, a mis en garde dimanche le chef du gouvernement Sébastien Lecornu contre toute forme d’alliance avec le Rassemblement national. Invité de Radio J, il l’a encouragé à privilégier un accord de « non-censure » avec les socialistes, estimant que la formation de Marine Le Pen demeure par essence « opportuniste ».

« J’ai des raisons de ne pas avoir confiance dans le Rassemblement national, dans ce qu’il peut promettre ou ne pas promettre », a affirmé le Savoyard, convaincu que le vote des députés frontistes « sera totalement opportuniste comme il l’a été lorsque je suis tombé ».

La mise en garde d’un prédécesseur

En décembre dernier, Michel Barnier, alors installé à Matignon, avait lui-même cherché à engager un dialogue avec le RN afin d’éviter une motion de censure. En vain : son gouvernement fut renversé à l’occasion du vote sur le budget de la Sécurité sociale. L’ancien commissaire européen attribue aujourd’hui sa chute « à la conjonction des extrêmes », réunissant dans un même front le parti lepéniste et la gauche.

Face à cette expérience amère, il invite Sébastien Lecornu à faire preuve « de courage, de ténacité et de la capacité de discuter non seulement avec les forces politiques mais aussi avec les forces professionnelles et syndicales ».

Une « feuille de route budgétaire » réclamée

Barnier a par ailleurs suggéré à celui qui fut son ministre de la Défense de définir une « feuille de route budgétaire équilibrée », centrée sur la réduction du déficit et l’engagement de réformes. L’objectif, selon lui, doit être clair : obtenir une neutralité bienveillante, ou du moins l’absence de censure, de la part notamment du Parti socialiste.

Car l’ancien Premier ministre n’a pas oublié l’attitude des socialistes, qui avaient dès son arrivée à Matignon annoncé leur volonté de le renverser. « Le PS prétend être un parti de gouvernement, mais il ne l’a pas été lorsqu’il m’a fait tomber », rappelle-t-il avec une pointe d’amertume.

Un appel à la responsabilité du PS

Aujourd’hui candidat à une législative partielle à Paris, Michel Barnier appelle toutefois cette même formation à changer d’attitude. « Le Parti socialiste doit cette fois-ci être responsable et à la hauteur des problèmes du pays », exhorte-t-il. Conscient que le nouveau chef du gouvernement ne pourra gouverner qu’avec des majorités relatives et fluctuantes, il parie désormais sur une gauche républicaine plus soucieuse de stabilité institutionnelle.